La Chronique Agora

La classe moyenne en dit long sur la croissance… et ce n’est rien de bon

▪ Au revoir, boom de QE… nous avons à peine eu le temps de faire connaissance.

Et bon débarras ! Vous n’avez jamais été fiable. Réel. Vous n’avez jamais rien valu.

La plupart des places boursières ont enregistré des baisses cette semaine — à peine quelques jours après les plus grandes annonces d’impression monétaire de l’histoire.

L’Europe s’y est mise. Le Japon s’y est mis. Les Etats-Unis s’y sont mis. Même le Brésil s’y est mis… en quelque sorte. Le pays a récemment annoncé des mesures de « relance » pour aider la croissance.

Mais les relances financées par la dette ne fonctionnent pas… pas dans une telle économie. Une économie qui a déjà trop de dettes.

C’est pour cette raison que les marchés ont rendez-vous avec le désastre… depuis que la crise a commencé en 2007-2008. Nous sommes dans une Grande Correction. Et dans une vraie correction, les actions devraient baisser jusqu’à être bon marché. Pourquoi ? Parce que c’est ce qui arrive dans une correction. Les cours corrigent. Ils atteignent des niveaux si bas que les erreurs et les mauvais investissements sont effacés. Au plus bas, les survivants sont à nouveau bon marché.

Dans les années 30, par exemple, les PER des actions américaines sont passé sous les 10. Au début des années 80, à nouveau, le PER du Dow Jones est parfois descendu jusqu’à cinq.

Au Japon, les actions ont perdu environ 75% de leur valeur… et n’ont plus bougé. Elles sont encore là 22 ans après le début de la crise.

Alors pourquoi les actions américaines ne sont-elles pas allées à leur rendez-vous avec la catastrophe ? Deux raisons.

D’abord parce que les autorités ont inondé les routes et les tunnels permettant de sortir de Wall Street. Il y avait tant de cash et de crédit que les actions ne pouvaient se rendre là où elles étaient censées aller.

Ensuite parce que les entreprises ont utilisé la crise pour réduire leurs frais, leur main-d’oeuvre et leurs dépenses — ce qui leur a permis d’engranger les bénéfices les plus élevés de ces dernières années.

▪ La classe moyenne, véritable jauge de la croissance
Nous sommes actuellement au Brésil… où l’économie s’est vraiment développée. Selon les économistes, la croissance du Brésil ralentit, mais ces cinq dernières années, l’économie a produit deux nouveaux emplois pour chaque poste supprimé aux Etats-Unis.

São Paulo ressemble au centre de Los Angeles… en beaucoup plus grand… plus frénétique… plus chaotique… plus rapide… et en pleine croissance. Il y a des gratte-ciels par centaines partout où nous regardons. Il n’y a pas beaucoup de grues de construction, mais il y a plein de nouveaux bâtiments. Et on voit sans cesse des hélicoptères bourdonner dans les airs.

La télévision diffuse un concours de beauté. Ils ne cherchent pas à élire la reine de la fête du village. Les participantes portent toutes des bikinis… et on se concentre sur une seule partie de l’anatomie — la plus rebondie. Les juges utilisent des règles pour mesurer les charmes de candidates.

Nous sommes allé visiter les bureaux flambants neufs de Facebook hier. Facebook compte 50 millions d’utilisateurs au Brésil, soit un quart de la population. Et l’an dernier, les ordinateurs ont dépassé les télévisions au premier rang des cadeaux de Noël.

« Ici, tout repose sur le succès de la classe moyenne », nous a expliqué notre contact. « Des millions de personnes entrent dans la classe moyenne. Elles ont de bons emplois, des salaires décents, des revenus en hausse, des voitures… et des ordinateurs ».

Très différent des Etats-Unis, où la classe moyenne décline. Les revenus des ménages de la classe moyenne y stagnent depuis près de 20 ans. Leur valeur nette a elle aussi subi une volée de bois vert — d’abord de la part du marché boursier… puis de l’immobilier.

Effondrement de la classe moyenne et Grande Correction ne sont pas bons pour les marchés boursier. Selon John Hussman et son modèle de prédiction, pour les actions, les perspectives n’ont jamais été si mauvaises. L’impression monétaire et l’assouplissement quantitatif n’améliorent pas vraiment l’économie. Et les vraies entreprises dépendent de la vraie économie pour se développer.

Ne vous attendez pas à gagner de l’argent avec vos actions sur les 10 prochaines années, dit-il.

Cette semaine, Jeremy Grantham a également annoncé que les revenus élevés des entreprises sont « anormaux ». Ce que nous savons des revenus anormalement élevés, c’est qu’ils ne tardent pas à revenir à la normale… puis à rejoindre des niveaux anormalement bas.

L’association d’une économie qui s’enlise, d’une classe moyenne en déclin et de revenus qui reviennent à la moyenne va probablement heurter les marchés boursiers comme un iceberg a heurté le Titanic.

Notre conseil : restez près des canots de sauvetage.

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