La Chronique Agora

La chute de l’OPEP, acte III

Matt Insley

▪ Installez-vous confortablement cher lecteur. Le spectacle a déjà commencé…

Nous en sommes au troisième acte.

Le titre du spectacle ?

La chute de l’OPEP.

Accrocheur, n’est-ce pas ?

De notre perchoir, en Amérique du Nord, le spectacle est délectable. Félicitations aux comédiens et à l’équipe de production ! Bravo à l’auteur !

En plus, le spectacle va en se bonifiant.

Les choses vont se tasser et le schiste américain sera bientôt de retour sur le devant de la scène

Mais avant d’en venir au coeur de l’intrigue, il y a un préambule à connaître. Comme vous le savez, le prix du brut chute — il est sous pression depuis ces quatre derniers mois. Cette chute des prix a bien malmené les titres des producteurs américains. Cela n’est pas joli à voir. Toutefois, les choses vont se tasser et le schiste américain sera bientôt de retour sur le devant de la scène, en pleine forme. Tout n’est pas noir aux Etats-Unis, j’insiste sur ce fait.

Un ancien gestionnaire de hedge fund révèle…
"LE CALENDRIER MAGIQUE"

Comment une "faille" créée par le gouvernement américain fait exploser les prix des actions les plus convoitées de Wall Street : grâce à une petite loi méconnue, vous pouvez connaître la date exacte de vos gains — des mois à l'avance !

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Pendant ce temps, on peut imaginer ce qui se passe derrière les portes closes de l’OPEP… Trop de fêtes. Trop de femmes. Trop de drogues. Des egos gonflés à bloc.

Ce n’est qu’une question de temps avant que ce style de vie ne vous use un homme.

Pour les membres d’un groupe de rock, c’est la recette parfaite pour se séparer. En particulier lorsqu’on considère les obligations que cela entraîne — des tournées non-stop, des séances d’enregistrement, etc.

Concernant l’OPEP, si je ne peux pas affirmer qu’il y ait eu des femmes et de la drogue, je peux en revanche vous garantir que les membres du cartel ont passé du TRES bon temps ces 10 dernières années : une production constante, beaucoup d’entrées d’argent, une capacité d’augmenter considérablement les aides et les subventions de l’Etat — en tout état de cause, l’atmosphère a été très festive dans les coulisses de l’OPEP.

Quoi qu’il en soit, ce groupe est sur le point de connaître une séparation fracassante.

▪ Pourquoi en suis-je tellement certain ?
Parce que si l’on regarde le passé et si l’on se penche sur le futur, on voit bien que les jours de l’OPEP sont comptés. Voici comment cela va se passer…

A l’affiche actuellement :
– Les approvisionnements de pétrole brut hors OPEP inondent le marché (2011-14)
– Les prix du pétrole chutent de manière incontrôlable. Le cartel perd de son pouvoir en matière de fixation des prix (T3, 2014)
– L’OPEP abandonne ouvertement son pouvoir sur le contrôle des prix (27 novembre 2014.)

Les faibles prix du pétrole entraînent la fin du quota de l’OPEP. Les membres produisent selon leur bon vouloir, créant ainsi une véritable foire d’empoigne

Bientôt sur vos écrans :
– Le pétrole brut s’échange au juste prix du marché — en dessous des 100 $ le baril
– Les faibles prix du pétrole entraînent la fin du quota de l’OPEP. Les membres produisent selon leur bon vouloir, créant ainsi une véritable foire d’empoigne
– Le juste prix du marché et le manque de quota obligent les pays membres de l’OPEP à se débrouiller chacun de son côté. C’est la FIN du bénéfice du cartel
– Les ex-pays de l’OPEP forts et bien gérés augmentent leur production disponible pour compenser la chute des prix (Arabie Saoudite, Koweït, Irak)
– Les ex-pays de l’OPEP faibles et mal gérés ne peuvent accroître leur production — ils n’en disposent pas de supplémentaire ! Cela entraîne des troubles civils et l’usage de pratiques "répréhensibles", une mauvaise gestion des réservoirs de stockage du pétrole, etc. (Nigeria, Venezuela, Iran)
 NB : A ce stade, chaque ex-membre de l’OPEP a grand intérêt à ce que les autres ex-membres soient anéantis. Que ce soit via l’agitation sociale, la montée en puissance de l’Etat islamique, les sanctions américaines ou tout autre moyen. Par exemple, l’Arabie Saoudite serait en concurrence directe avec l’Iran ou la Libye. C’est pourquoi des troubles sociaux ou des sanctions pourraient supprimer cette concurrence du marché — une bonne chose !
– Un ou plusieurs pays membres de l’OPEP s’effondrent.

Le déroulement décrit ci-dessus aura lieu sous nos yeux. L’OPEP va continuer à souffrir ces prochaines années… mais je ne verserai pas une seule larme.

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