Retraçons la longue déchéance de la « civilisation faustienne »…
Entre aujourd’hui et la semaine prochaine, tout peut arriver. Les cours des actions peuvent prendre une autre direction en un clin d’oeil. Mais les grandes tendances prennent de l’élan. La tendance primaire doit « arriver au bout ». Si cette tendance est maintenant à la baisse – pour les actions et les obligations –, d’autres mauvaises nouvelles pourraient se profiler à l’horizon.
Et qu’en est-il de l’avenir de l’Amérique et de la civilisation occidentale ? S’agit-il d’un énorme navire qui se dirige vers le quai, en avançant beaucoup trop vite ?
En descendant la Loire, nous sommes passés devant un panneau : « Bataille de Poitiers, 732 ». Il se trouve sur une route rurale, entre Tours et Chauvigny, au milieu de nulle part.
Personne ne visite les lieux… Parce qu’il n’y a rien à visiter. Il se trouve au long des rives de la Vienne, qui descendent lentement, pour arriver là où David Ogilvy avait son célèbre château (aujourd’hui à vendre). Personne ne sait avec certitude si la bataille a eu lieu à cet endroit ou ailleurs. Il se peut même qu’elle n’ait pas eu lieu, et qu’elle n’ait été qu’une escarmouche avec un groupe d’éclaireurs, qui auraient atteint la limite de leur incursion dans ce qui est aujourd’hui la France.
Les Poitevins étaient alors les Palestiniens ! Les Sarrasins – essentiellement des Berbères d’Afrique du Nord – avaient conquis toute la péninsule ibérique. En 730, ils ont cherché à savoir jusqu’où ils pouvaient aller, avant de se faire refouler. C’est à Poitiers que cela s’est produit. C’est là qu’une force dirigée par Charles Martel (le Marteau) les a arrêtés.
C’est ainsi que le vent a tourné, il y a près de 1 300 ans… Contre le monde islamique des Arabes, des Turcs, des Perses, des Berbères et des dizaines d’autres nationalités converties à l’islam… en faveur de l’Europe chrétienne.
Les faux prophètes
Il aura fallu encore 700 ans pour repousser les musulmans hors de l’Ibérie. C’est alors, lorsque Grenade est tombée aux mains de Ferdinand et Isabelle, que la Reconquista s’est achevée.
C’étaient alors les musulmans et les juifs, qui étaient devenus les Palestiniens… Ils ont dû fuir, se convertir ou devenir des esclaves. (Plus tard, après s’être convertis, ils étaient souvent accusés d’être de « faux chrétiens », et brûlés sur le bûcher. Au Mexique, même les luthériens ont été tués en tant qu’hérétiques.)
Avant même que les musulmans ne soient chassés d’Espagne, les Européens se déplaçaient. Les croisés ont établi leurs propres fiefs sur la côte de ce qui est aujourd’hui Israël. Ils ont conquis Jérusalem et pris la Sicile aux Sarrasins. Peu après, ils ont envoyé des explorateurs, puis des colonisateurs dans le monde entier. Amérique du Nord, Amérique du Sud, Australie, Asie, Afrique : la civilisation européenne judéo-chrétienne a triomphé… presque partout.
L’Occident a gagné. Le capitalisme… la démocratie… les combustibles fossiles et les moteurs à combustion interne… les Etats-nations… l’Etat de droit… la recherche… les bombes… la science – voilà ce qui a permis à la civilisation occidentale de se hisser au sommet. Pendant plus d’un millénaire, la civilisation européenne a dominé le monde.
Mais, que voilà ?
Forbes nous rapporte :
« L’Occident a perdu sa position dominante dans le monde…
Dans son nouveau livre, Kishore Mahbubani, diplomate chevronné et philosophe provocateur, pose une question qui a traversé de nombreux esprits ces derniers temps : ‘L’Occident a-t-il perdu la main ?’
Si l’on entend par là la position dominante des Européens et des Nord-Américains dans le monde, alors oui. Le reste du monde a rattrapé et dépasse l’Occident parce qu’il a reçu et appliqué le don de la sagesse occidentale – c’est-à-dire la raison scientifique et une approche de la gouvernance où les dirigeants sont responsables devant leur peuple, et non l’inverse. En ce sens, l’Occident est victime du succès de ses propres idées. »
Un parti de perdants
Ce qu’Oswald Spengler appelait la « civilisation faustienne », aujourd’hui appelée « l’Occident », est en train de déraper.
Mille ans d’histoire… toujours à la hausse… toujours en train de surpasser la concurrence… toujours avec un avantage sur ses ennemis… et désormais, « l’Occident » perd peu à peu son statut de premier rôle.
Il suffit de regarder le grand virtuose de l’Occident, les Etats-Unis. Les élections du pays révèlent la pourriture existant au coeur de l’ensemble du système. Lors du débat des candidats républicains, Vivek Ramaswamy a déclaré que son propre parti était un « parti de perdants ». Il a accusé la famille du président d’avoir reçu un pot-de-vin des Ukrainiens. Il a affirmé que les médias étaient « corrompus ». Et que l’industrie de la puissance de feu a « dépensé des billions, tué des millions et gagné des milliards » qui n’ont bénéficié qu’à elle-même.
Il est le seul à avoir du bon sens, l’arriviste, ou l’outsider. Naturellement, les commentateurs l’ont désigné comme le « plus grand perdant » du débat.
L’élection sera dominée par les deux mêmes écorchés vifs que la nation a subis au cours des sept dernières années : Biden et Trump. Le premier devrait simplement prendre sa retraite et éviter à sa famille de se retrouver dans l’embarras. Le second n’aurait jamais dû être autorisé à entrer dans la vie publique et politique.
Pendant ce temps, le Congrès, distrait par les « guerres culturelles », se dérobe à son devoir d’éviter les vraies guerres et n’arrive même pas à élaborer un budget, encore moins à l’équilibrer. Pour autant que nous puissions en juger, le dernier échec de l’empire concerne l’Ukraine. Les Etats-Unis avaient promis de soutenir Zelensky jusqu’à ce qu’il ait chassé les Russes des provinces orientales (russophones). Aujourd’hui, après avoir dépensé plus de 100 milliards de dollars, les responsables politiques américains cherchent d’autres solutions.
Ne pas poser de questions
Un autre grand échec se profile en Israël, où le monde entier observe les Israéliens, soutenus par les Etats-Unis, mener une campagne de massacre féroce qui ne sera pas oubliée de sitôt. Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis ne pourront plus jamais se prévaloir d’avoir une position morale élevée, sans déclencher rires et moqueries.
La situation financière des Etats-Unis est également en difficulté. Elle est présidée par un cartel de banques privées – la Fed – dont les erreurs ont ajouté 27 000 milliards de dollars à la dette nationale depuis le début du siècle (et ce n’est pas fini !). Et elle prétend toujours être en mesure de gérer l’économie américaine.
Quant aux électeurs, ils sont bien trop occupés à essayer de joindre les deux bouts pour tenter de comprendre ce qu’il se passe réellement, en dessous des gros titres. Ils sont victimes d’un establishment médiatique. La presse grand public ne dit plus la vérité. Elle se contente de réciter les éléments issus de discussions propagandistes et ne questionne rien.
En bref, tous les fondements de la suprématie de l’Occident s’effondrent : la démocratie, le Congrès, le dollar, la puissance de feu. Nos institutions les plus fondamentales sont en train de s’effondrer.
Et où cela nous mène-t-il ? Pouvez-vous encore protéger votre patrimoine en achetant des actions américaines et en adoptant une « vision à long terme » ?