Le dernier des Castro s’apprête à quitter le pouvoir à La Havane – et les leçons de l’histoire cubaine pourraient s’avérer utiles à de nombreux autres dirigeants actuels, américains en tête.
Aujourd’hui, nous examinons ce qui a mal tourné à Cuba.
Si on l’avait laissée évoluer normalement, La Havane serait probablement devenue comme Las Vegas – mais avec la culture locale et des plages – plutôt que la métropole décrépite qu’elle est désormais.
Mais les gens souhaitent si désespérément être gouvernés – comme des enfants souhaitent des parents – qu’ils sont prêts à supporter à peu près n’importe quoi, aussi épouvantable que ce soit.
C’est ainsi que le régime castriste – avec sa planification centrale et ses contrôles de prix – a mis Cuba sur la route de la ruine, où il est resté pendant les 60 années qui ont suivi.
« Une terrible crise économique »
Le régime des Castro touche désormais à sa fin, cela dit. Le Financial Times nous en parle :
« Le dernier Castro de Cuba va quitter la scène politique : Raúl, le frère de Fidel, âgé de 89 ans, cèdera [cette semaine] le pouvoir à une génération plus jeune lors du congrès du Parti communiste, qui doit également s’attaquer à une terrible crise économique et à des dissensions politiques croissantes. »
La « terrible crise économique » est le fruit assez évident des politiques crétines mises en place ces six dernières décennies.
Elles ont commencé par la nomination de Che Guevara, le célèbre révolutionnaire, à la tête de la banque centrale de Cuba. M. Guevara n’en savait sans doute pas plus sur le système bancaire que Janet Yellen, actuelle secrétaire au Trésor US et ancienne présidente de la Fed.
Cela a généré un premier revers pour le nouveau gouvernement… qui serait suivi par de nombreux autres au fil des ans – tous ou presque étant nourris par des bureaucrates activistes qui pensaient pouvoir allouer le capital plus efficacement que « le marché ».
Le résultat est désormais visible de tous.
« C’est une terre à bétail », selon une source de la province de Camagüey citée par le Financial Times, « mais il n’y a pas de lait, de beurre, de yaourt ou de viande ».
Cuba importe 60% de sa nourriture. Et lorsque le secteur touristique s’est retrouvé dans l’ornière suite à la panique Covid-19 de 2020, il ne restait que très peu d’argent disponible pour autre chose.
Au fil des ans, quelque 1,4 million de Cubains ont quitté l’île. Ceux qui restent vivent dans la pauvreté. Cela ne signifie pas qu’ils sont forcément malheureux ou malades. Mais la poursuite de « l’égalité » a appauvri la majeure partie de la population.
Un gouvernement ne peut pas « égaliser vers le haut », car cela suppose de créer de la nouvelle richesse.
Il ne peut égaliser que par le bas, en confisquant de l’argent pour le redistribuer… détruisant une bonne partie de la capacité de génération de richesse de l’économie par la même occasion.
Au début, le Cuba de Castro dépendait des subsides de l’Union soviétique – vendant son sucre à des prix gonflés. Ensuite, c’est l’argent du pétrole vénézuélien qui lui a permis de continuer.
Ces deux paradis socialistes ont terminé dans le fossé. Désormais, Cuba est seul… tentant désespérément de tenir le coup.
La fin est proche
Nos lecteurs sagaces se posent déjà la question : pourquoi est-ce que la Banque de Cuba n’imprime pas simplement plus d’argent, comme les Etats-Unis ? Est-ce qu’ils ne connaissent pas le truc de la « relance » ?
Eh bien, qu’en pensez-vous ?
Bien entendu, les banquiers centraux cubains lisent les mêmes livres et les mêmes publications que tous les autres.
Le gouvernement cubain a récemment dévalué le peso de 96%… et augmenté les salaires de tous ceux qui travaillent pour le gouvernement – mais non pour les 40% de travailleurs qui produisent vraiment des biens et des services.
Et devinez quoi ? Cuba approche de la phase finale.
L’inflation des prix à la consommation y frôlerait les 500% cette année. De nouveaux révolutionnaires se rassemblent autour de La Havane… comme des requins au large de la Playa Paraiso… prêts à ne faire qu’une bouchée de leurs dirigeants vieillissants.