La Chronique Agora

CFD : pouvez-vous réellement perdre plus que votre mise initiale ?

▪ Suite aux nombreuses interrogations de la part de mes lecteurs, j’ai choisi de m’attarder cette semaine sur un point important des CFD qui tourne autour de la gestion du risque. La question que vous vous posez sûrement et qui vous effraie peut se résumer ainsi : peut-on perdre plus que son investissement de départ avec les CFD ?

Vous retrouvez en effet chez tous les brokers CFD des mentions légales telles que "L’investissement en CFD comporte un niveau de risque élevé pour votre capital, et il est possible de perdre un montant plus élevé que votre investissement initial."

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LA DEUXIEME GRANDE DEPRESSION
Une catastrophe économique est en train de se dérouler : elle va réduire à néant l’épargne de millions de Français…

… alors que d’autres doubleront leur patrimoine dans le même temps.

Nos spécialistes avaient vu venir la catastrophe des subprime… la hausse spectaculaire de l’or… l’effondrement du système bancaire et financier. A présent, ils vous révèlent comment sortir gagnant d’une crise telle que nous n’en avions pas connue depuis les années 20 : continuez votre lecture pour tout savoir…

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Evidemment, je ne vais pas vous dire qu’en théorie cela est impossible. Mais, l’idée sous-jacente est que tous les brokers cherchent à se protéger juridiquement. Ne paniquez pas : ils doivent vous informer pour se couvrir. En effet, en théorie, il est effectivement possible de perdre plus que son investissement initial. Cependant, je vais vous démontrer (en vous indiquant au passage ma méthode d’intervention), pourquoi cela ne devrait jamais se présenter si vous suivez mes conseils.

▪ L’appel de marge : le danger tant redouté
Dans le jargon des CFD, le fait de perdre plus que sa mise initiale est ce qu’on appelle se trouver en appel de marge. La marge — comme vous le savez peut-être déjà — est le montant que vous devez immobiliser lors d’une prise de position. Ce montant à "bloquer" vous est indiqué par votre broker selon des critères de liquidité/volatilité du sous-jacent. Par exemple, pour acheter 100 CFD sur Alstom au cours de 50 euros pièce (soit une position d’une valeur nominale de 5 000 euros), vous n’avez qu’à investir 500 euros car la marge autorisée sur Alstom est de 10%. Dit autrement, vous êtes ici en levier 10 : comme je vous l’expliquais dernièrement, avec 500 euros vous pouvez donc prendre une position pour 5 000 euros.

Prenons un exemple théorique pour voir comment cette situation d’appel de marge peut apparaître.

▪ La théorie : oui, le risque est là
Dans l’exemple sur Alstom, supposons que vous n’ayez que 500 euros de disponible sur votre compte et que vous décidiez d’immobiliser l’intégralité de cette somme pour prendre une position de 5 000 euros. C’est ici un élément important à intégrer : vous investissez alors 100% de votre capital, d’un seul coup (ce que, vous vous en doutez, vous ne devriez jamais faire, évidemment. Mais là, je vous montre la théorie).

Dès lors, supposons qu’Alstom perde 10% et cote seulement 45 euros une semaine plus tard. La valeur nominale de votre position passe alors à 4 500 euros. En marked to market (état en temps réel de votre compte), vous avez donc perdu 500 euros et la valeur instantanée de votre compte est de 0 euro. Dans ce cas, vous avez alors utilisé l’ensemble de vos disponibilités.

Aussi, si vous tenez la position et qu’Alstom reperd de nouveau 1 euro, vous perdez alors 100 euros supplémentaires et êtes en situation d’appel de marge. Vos fonds ne sont plus suffisants pour couvrir votre position — dans ce cas, vous devez même 100 euros à votre courtier. Mais sachez qu’en général, même si cela dépend de sa politique, votre broker vous aura même prévenu en amont (e-mail, alerte sur la plate-forme…) ou aura pu clôturer automatiquement la position à votre place bien avant d’atteindre des niveaux critiques d’appel de marge.

Dans cet exemple, l’investisseur ayant déposé 500 euros sur son compte CFD et les ayant investis en totalité aura perdu l’ensemble de sa mise. J’attire tout de même votre attention sur le fait que, pour que cela se produise, il a tout de même fallu que l’action perde 10%.

Vous êtes en levier 10 donc, pour perdre vos 500 euros, il faut que les 5 000 euros sur lesquels vous êtes investi perdent 10%! (100% de votre mise représentant bien 10 x 10%).
Vous conviendrez qu’un mouvement d’une telle ampleur sur Alstom n’est pas fréquent.
Bien. Voilà pour l’aspect théorique. Passons maintenant à la bonne manière d’intervenir sur les CFD.

▪ Ma pratique : ne pas prendre de risques !
Tout d’abord, sachez qu’avec ma méthode, une perte de 10% sur une action, même si on n’est jamais à l’abri d’un événement "exceptionnel", est quasiment impossible. En effet, sur chaque position, je place des stops de protection de telle sorte que le risque théorique ne dépasse jamais 3%. Alors certes le cours d’exécution réel de mon stop peut m’être légèrement plus défavorable que ce que j’avais initialement envisagé — notion de slippage –, où il peut y avoir un gap à l’ouverture mais, de là à nous faire passer de 3% à 10% sur une action telle qu’Alstom, il y a tout de même une marge.

De plus, n’oubliez jamais que votre broker vous autorise un certain levier, variable selon le sous-jacent. Vous ne pouvez, par exemple, pas être en levier 10 sur des titres très volatils tels qu’Atari ou Soitec. Dès lors, si ce genre de titre venait à décaler subitement ou à gaper, ce n’est plus 10%, mais 25%. Le levier autorisé sur les CFD sur Soitec chez Saxo Banque, par exemple,  n’est en effet que de 4 sur la valeur.

En résumé, si un décrochage de 10% est possible sur Soitec, une chute de 25% l’est quand même un peu moins. Votre broker pèse en amont tous ces risques et rend donc aussi peu probable cette chute de 25% sur Soitec qu’un décrochage de 10% sur Alstom. Je vous l’accorde tout de même, la période récente — dernier trimestre 2008 en particulier –, nous rappelle que rien n’est impossible en Bourse ! Mais bon, hors risque systémique, ce type de décalage ne se produit pas tous les jours.

Supposons malgré tout que l’exceptionnel se produise et que, dans mon service, je subisse une perte de 10% sur une position en levier 10. Eh bien, même dans ce cas, je ne me trouverai pas en situation d’appel de marge. Pourquoi ? La raison est simple. Je n’investis JAMAIS l’intégralité de mon capital ! Je conserve toujours un matelas de liquidités pour gérer sereinement mes positions. Je n’aurai jamais plus de quatre ou cinq positions ouvertes (grand maximum) de manière simultanée. Ce qui veut dire que même en levier 10 sur toutes mes positions, mon exposition au marché ne dépassera jamais 50% de mon capital. Ce n’est peut être d’ailleurs pas assez, mais peu importe : ce sont mes règles (être investi jusqu’à 60-70% est encore réaliste, pas au-delà). Vous me verrez uniquement pécher par excès de prudence, jamais l’inverse.

Vous voyez donc ici que même si mes cinq positions en levier 10 venaient à décrocher simultanément de 10%, eh bien je ne perdrai dans ce cas extrême que 50% de mon capital. Bien loin du seuil des 100% pour se trouver en appel de marge donc…

▪ Conclusion : le money management sera la clé de votre succès
Au final, sachez que même l’exemple théorique cité sur Alstom ne devrait jamais arriver si vous suivez scrupuleusement mes conseils et mes prises de risque. Evidemment, si vous partez en vacances pendant une ou deux semaines, je vous déconseille fortement d’avoir une position ouverte en CFD.

Si vous ne devez retenir qu’une chose : ayez un bon money management quand vous investissez sur un produit dérivé. Pour les CFD, deux règles simples :

– ne jamais immobiliser l’intégralité de son capital d’un seul coup ;
– toujours utiliser des ordres de protection stop.

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