La Chronique Agora

C’est comme ça !

économie

On n’a rien sans rien… et certaines choses ne peuvent être changées. C’est vrai dans la marche générale du monde – mais aussi en ce qui concerne la finance et l’économie.

Tout le monde est d’avis que ses propres valeurs sont éternelles et universelles. Evidemment, ce n’est pas le cas – pas même pour celles des élites américaines en l’an de grâce 2021.

Les choses changent – même nos propres pensées et croyances.

N’oubliez pas non plus que, dans le cas des pays, ce sont les vainqueurs qui décident. Ils imposent leurs valeurs – aussi boiteuses et repoussantes soient-elles. Les Etats-Unis ont perdu la guerre en Afghanistan. Leurs valeurs (s’ils en ont) ont perdu aussi.

Est-ce que cela nous convient ?

Eh bien… oui. La providence nous a donné la force de ne pas nous soucier de bon nombre de choses. En fait, si nous étions à la tête de la politique étrangère américaine, nous suspendrions une pancarte sur la porte :« Nous n’essayons pas de dire aux autres ce qu’ils doivent faire ; nous attendons la même chose de leur part. »

C’est ainsi que vont les choses

Continuons sur cette veine philosophique et regardons comment cela s’applique aux bases de l’économie et de la finance.

Les actions ont des conséquences… Sommes-nous tous d’accord sur ce point ?

Et que pensez-vous de ceci : on n’a rien sans rien ? Ex nihilo nihil fit.

Pour toute chose, il faut une contribution. Il faut faire quelque chose pour obtenir quelque chose. Chaque investissement produit un rendement – positif ou négatif. Chaque action entraîne une réaction.

Allons plus loin.

La loi de Say – baptisée du nom de l’économiste français Jean-Baptiste Say – nous explique comment devenir riche.

C’est une conséquence… une réaction… à vos propres actions. On obtient en donnant. On achète des produits et des services en fournissant des produits et des services à d’autres, déclare Say.

(Evidemment, un individu pourrait aussi dévaliser une banque… ou toucher un chèque d’aide gouvernementale. Nous parlons ici des règles générales applicables aux sociétés et aux économies.)

Comment fournir des biens et des services ? En travaillant. On investit du temps, de l’énergie et des ressources. Même ainsi, rien n’est garanti. Si on creuse un puits, il faut trouver de l’eau. Sinon, c’est du temps perdu.

Si on lance une entreprise, elle doit faire des profits… sans quoi on n’augmente pas vraiment la masse nette de richesses. Si elle perd de l’argent, cela signifie qu’en réalité, on appauvrit le reste du monde.

Dans une économie honnête, les erreurs sont sans cesse corrigées. C’est le processus appelé « destruction créatrice » par l’économiste Joseph Schumpeter. Le passé doit mourir pour laisser place à l’avenir !

Oui, cher lecteur, il y a des choses qu’il faut simplement accepter. Alors préparons-nous à cette lutte… et prions pour que nous ayons la chance de gagner… parce que c’est ainsi que va la vie.

Sangsues

C’est pour cela que l’économiste américain Ken Rogoff se trompait du tout lorsqu’il écrivait dans le Financial Times le mois dernier.

Il louait les autorités – le Trésor US et la Réserve fédérale – pour avoir réagi de manière « si rapide et si proactive » à la crise du Covid-19 l’an dernier. Grâce à cela, « il y a eu en réalité moins de faillites d’entreprises en 2020 qu’en 2019 ».

Ce que cela signifie en réalité, c’est que des erreurs n’ont pas été corrigées… et que les zombies se sont multipliés. Des entreprises qui perdent de l’argent et détruisent de la richesse ont continué de sucer le sang de l’économie, en d’autres termes.

Les garder en vie était une erreur.

On peut changer certaines choses. D’autres non.

La loi de Say et la destruction créatrice de Schumpeter font partie des choses qu’on ne peut pas changer. Aucun tour de passe-passe… aucune magie… aucune théorie économique ne peut les contourner.

Il faut faire la différence

Mais attendez…

« Est-ce qu’on ne pourrait pas aider les gens en période de crise, au moins ? »

« Est-ce qu’on ne pourrait pas utiliser juste un peu de planification, au sommet, pour empêcher les corrections et faire en sorte que l’économie fonctionne plus harmonieusement ? »

« Est-ce que les sages du gouvernement ne pourraient pas intervenir pour changer ce qu’ils peuvent – afin de s’assurer que l’économie tourne à 100% de ses capacités… avec le plein emploi ? »

« Ou bien un peu de relances, de temps en temps… et de liquidités pour ceux qui en ont besoin ? »

« Et… et… qu’en est-il de nos buts pour l’amélioration de la planète – moins d’émissions de carbone… l’égalité… battre le coronavirus… et fournir un accès internet aux pauvres partout dans le monde ? »

Nous pourrions sûrement atteindre quelques-uns de ces objectifs, non ?

Oui… et non.

On peut changer certaines choses. D’autres non.

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