La Chronique Agora

C’est ça le capitalisme !

capitalisme, Bernie Sanders, Elizabeth Warren, Jon Stewart

Ce que Bernie Sanders, Elizabeth Warren, Jon Stewart comme d’autres riches politiciens et célébrités ne semblent pas comprendre…

« Quelque chose semble s’être brisé avec le capitalisme. »
~ Albert Edwards

« Quelque chose semble s’être brisé chez Albert Edwards. »
~ Bill Bonner

Il est clair que nous traversons une crise économique. Les personnes influentes commencent à nous dire que le « capitalisme » a échoué… Oui, le « système » qui nous a rendus si riches, est arrivé au bout du rouleau… il n’y a plus de jus dans le citron, disent-ils. Il est maintenant temps que les experts prennent le relais. Voici ce que nous dit Futurism :

« Un économiste nous met en garde contre la fin du capitalisme.

Le monde change et tout devient de plus en plus cher, alors que les salaires, comme la plupart des travailleurs l’ont constaté personnellement, n’ont pas suivi l’augmentation du coût de la vie. Selon Albert Edwards, analyste à la Société Générale […], ce phénomène est le résultat de ce qu’il appelle la ‘greedflation’ [NDLR : l’inflation liée à la cupidité].

‘La dernière publication des données sur les bénéfices de l’ensemble de l’économie américaine a provoqué un nouveau choc dans ma confiance de plus en plus faible dans le fait que le système capitaliste fonctionne comme il le devrai’ », poursuit la note. ‘Les entreprises ont d’abord profité de la pandémie, puis de la guerre en Ukraine, pour en « tirer profit »’.

En d’autres termes, aux yeux de M. Edwards, le fait que les 500 plus grandes entreprises américaines engrangent des bénéfices normaux – voire records – dans le sillage des tensions géopolitiques et économiques provoquées par la pandémie et la guerre, et qu’elles pratiquent des prix abusifs à l’égard des consommateurs alors que les salaires de la classe ouvrière restent inchangés, ne peut pas aller de pair avec un mode de vie durable pour la population… »

Non ! Incroyable ! Ces salauds cupides ; ils augmentent les prix… quand ils le peuvent !

Des salaires en baisse tous les jours

Dieu merci, d’autres segments de la population font preuve de plus d’esprit collectif, d’abnégation et de civisme. On ne les voit pas essayer de profiter d’une mauvaise situation, n’est-ce pas ?

Prenons l’exemple du consommateur qui souffre depuis longtemps. Il se rend bien compte que les producteurs sont toujours coincés entre le coût des ressources, la main-d’œuvre, les taxes et les taux d’intérêt. Le consommateur est donc toujours d’accord pour payer le prix fort afin que les marges bénéficiaires des producteurs puissent être maintenues, n’est-ce pas ? Pas d’achats à prix réduits pour lui.

Et qu’en est-il des travailleurs ? Des employés ? On ne les voit jamais demander des augmentations de salaire… c’est tout simplement parce qu’ils savent qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Ils se contentent donc de leurs bas salaires pour que les employeurs puissent maintenir des prix aussi bas que possible pour les consommateurs.

Mais qu’est-ce donc que ceci ? Rutgers fait déjà payer 33 963 $ par an aux étudiants étrangers, et, pourtant, Fortune rapporte :

« Environ 9 000 employés de Rutgers se mettent en grève pour la première fois en 275 ans.    

Les cours se poursuivaient à Rutgers alors que des piquets de grève étaient dressés sur les campus de l’école à New Brunswick/Piscataway, Newark et Camden. Les responsables syndicaux ont décidé dimanche soir de se mettre en grève, invoquant l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations contractuelles, qui durent depuis juillet.

Le mois dernier, l’écrasante majorité des membres du corps enseignant ont voté en faveur de l’autorisation de grève. »

On peut supposer que les frais de scolarité vont augmenter.

Bon pour l’oie

Mais si vous cherchez des exemples de vertu civique, on ne peut pas ignorer les fonctionnaires, qui ne demandent jamais rien d’autre de plus qu’un petit « merci » de temps en temps.  Envisageraient-ils d’augmenter leurs salaires ou leurs pensions, sachant que les gouvernements sont déjà un peu à court d’argent ? Bien sûr que non.

La cupidité est uniquement concentrée dans le secteur des entreprises. Si les entreprises n’étaient pas aussi gourmandes, les prix seraient beaucoup plus bas, n’est-ce pas ?

C’est ce qu’affirment au moins deux des représentants les plus désintéressés de la population : Bernie Sanders (dont la fortune s’élève à 3 M$) et Elizabeth Warren (67 M$). Il convient également de mentionner Jon Stewart (120 M$), qui s’est illustré en mettant sur la sellette l’ancien secrétaire d’Etat au Trésor, Larry Summers. Tous pensent que leurs salaires et leurs bénéfices ne sont que le reflet de leur valeur… et qu’ils méritent leur argent. Les sommes gagnées par les dirigeants d’entreprise et les actionnaires, en revanche, ne sont que la preuve d’une « cupidité obscène ».

Ce qui nous préoccupe, c’est ceci :

Stewart, Sanders et Warren sont payés pour se comporter comme des imbéciles, ce qui n’est pas le cas d’Albert Edwards. C’est un analyste financier sérieux. Qu’est-ce qui ne va pas chez lui ?

Il doit pourtant savoir que le « capitalisme » n’est pas un « système ». C’est simplement ce qui se passe lorsque des personnes cupides – consommateurs, travailleurs et propriétaires – s’arrangent comme ils le peuvent. Il est infiniment adaptable.

Les travailleurs et les propriétaires pourraient se mettre d’accord pour partager les gains qu’ils obtiennent, par exemple, comme nous le faisons avec nos métayers. Nous fournissons la terre, les tracteurs, le carburant, les engrais et le marketing… ils fournissent la main-d’œuvre. Nous partageons les gains à parts égales. S’agit-il de capitalisme ? Oui, bien sûr.

Une entreprise capitaliste pourrait aussi parfaitement accepter de répercuter une partie de ses marges sur les consommateurs, comme le font certaines coopératives et certaines associations de consommateurs. C’est aussi du capitalisme. De même, un groupe de personnes pourrait se réunir et accepter de vivre dans des tipis, de partager leurs épouses et leurs revenus, de fabriquer des perles de verre et de les vendre aux touristes. C’est ça aussi, le capitalisme.

Le capitalisme aveugle

Le capitalisme ne se soucie pas du coût des choses. Il ne se soucie pas de savoir qui travaille pour qui… ce qu’ils font… comment ils le font… ou comment ils partagent les profits et les pertes. Tout ce qui compte, c’est que, quoi qu’ils fassent, ils le fassent volontairement. C’est vraiment la seule différence. Le capitalisme est gagnant-gagnant. D’autres « systèmes » sont gagnant-perdant, où un groupe utilise son pouvoir de police… ou le vol… ou la trahison… pour obtenir ce qu’il veut.

Et qu’en est-il des entreprises détenues par leurs salariés ? Elles sont également capitalistes. Et nous supposons que, puisque les employés ne sont pas cupides, ils doivent offrir les meilleurs produits aux marges les plus faibles possibles. Pas d’arnaque sur les prix de leur part ! Ce n’est donc qu’une question de temps avant qu’ils n’éliminent les profits exorbitants des entreprises, qu’ils ne séduisent les clients avec leurs prix plus bas et qu’ils ne deviennent la forme dominante d’entreprise aux Etats-Unis, n’est-ce pas ?

C’est faux. Toutes les petites entreprises familiales sont détenues par leurs salariés. De nombreuses grandes entreprises le sont également. Et elles sont tout aussi avides que les autres. Parce que nous sommes tous soumis aux mêmes émotions et compulsions – avidité, pouvoir, ambition, célébrité, vanité – travailleurs, investisseurs, dirigeants, politiciens, faiseurs d’opinion… tout le monde.

Et le « capitalisme » n’est qu’un mot utilisé pour décrire ce qui se passe lorsque des personnes – avec tous leurs défauts et leurs manies – sont laissées seules pour faire le travail. Ils mettent au point toutes sortes d’arrangements différents. Certains fonctionnent mieux que d’autres. Mais les alternatives – l’étatisme, la planification centrale, diverses formes de collectivisme parrainé par l’Etat – nécessitent toutes l’utilisation de la force. Elles donnent aux « experts » plus de pouvoir et d’argent.

Mais « le peuple » est toujours plus pauvre. Alors, demain, nous examinerons ce qui a vraiment mal tourné avec le « capitalisme ».

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