La Chronique Agora

Céréales et secteur pétrolier, une réponse à la crise ?

** Eric Fry s’est entretenu avec Nathalie Boneil pour le magazine MoneyWeek. Aujourd’hui, la conclusion et les recommandations d’Eric…

** La prudence, c’est (aussi) du bon sens
– Permettez-moi de vous donner quelques exemples. Tout le monde, sur cette planète, a faim et notre besoin vital est de manger. Cela ne veut pas forcément dire qu’il faut acheter les matières premières agricoles maintenant, mais cela veut dire qu’une vraie demande soutient les cours. Car dans le même temps, l’offre mondiale de céréales a chuté à un plus bas de 25 ans. Les réserves de blé sont à des plus bas de 60 ans aux USA… alors que nous vivons une grosse correction sur le secteur des softs. Les prix du mais ont décroché de leurs sommets ; de même que les prix du blé. J’aime ces investissements d’un point de vue fondamental, global ; pas en raison de leurs cours.

– Différents ETF vous permettent d’investir sur le secteur des matières premières, et plus spécifiquement sur celui des agricoles. Deux des ETF les plus traités sur ce secteur sont le PowerShares DB Agriculture Fund (DBA – Amex) et le tracker iPath Dow Jones-AIG Agriculture Index ETN (JJA-Nyse).

– Si vous souhaitez être plus largement exposé au marché des matières premières, vous pouvez acheter le ELEMENTS Rogers International Commodity Index ETN (RJN). L’indice est extrêmement diversifié, avec pas moins de 36 commodities représentées — dont certaines sont aussi obscures que les azukis et la laine brute. Les matières premières agricoles représentent 34,9% de l’indice, les métaux 21,1% et l’énergie 44%.

** Ne vous fiez pas au consensus
– J’aime aussi l’industrie du raffinage pétrolier. Posez-vous une question simple : "vous sentez-vous plus serein en achetant des pétrolières ou des financières ?" Je peux me tromper, mais je pense que vous me direz "des pétrolières". Une statistique surprenante, c’est que depuis l’explosion de la crise du crédit, voilà un an, l’indice du secteur du raffinage pétrolier a chuté de 56%… quand celui des brokers a chuté de 46%. En d’autres termes, malgré toutes les annonces calamiteuses qui inondent le secteur financier, le secteur du raffinage a plus chuté que les financières !

– Voyez-vous, il n’y a aucune raison pour que ce secteur se comporte si mal. Mais les bénéfices des raffineries ont chuté depuis plusieurs mois. Et les analystes de Wall Street croient que les revenus vont continuer de chuter. D’un autre côté, ces mêmes analystes croient que les revenus des financières vont rebondir. Je suis sceptique concernant leurs deux prévisions.

– Mais même si nous faisons confiance aux estimations de Wall Street, le secteur du raffinage se vend à seulement neuf fois les bénéfices estimés de 2009. Les financières sont à 28 fois les revenus estimés ! Et ce ne sont que des prévisions pour l’année prochaine. Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que pour les financières, il n’y a pas de bénéfices. Et que les équipes dirigeantes des raffineries rachètent leurs propres actions. En général, c’est plutôt une bonne chose. Je ne dis pas que c’est un signal d’achat… je dis que c’est une bonne chose.

** Et méfiez-vous des marchés haussiers !
-"Il y a toujours un marché haussier quelque part". C’est une manière optimiste d’interpréter l’activité des marchés financiers. Et c’est vrai… tant que ca dure. Malheureusement, parfois, les plus grands marchés haussiers ne sont pas ceux qui apportent richesse et bonheur. Parfois, les marchés haussiers mènent à des saisies, des pertes d’emploi, des faillites.

– Regardez : il y a aujourd’hui de superbes nouveaux petits marchés haussiers dans la sécheresse, la famine et les faillites bancaires. Alors, oui, il y a toujours un marché haussier quelque part. Mais ceux qui génèrent réellement de la richesse ne sont pas nombreux. Alors avec les marchés actuels, la prudence surperformera le risque.

– Bonne chance !

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