▪ Lorsque le marché s’est effondré en 1929, les gens n’avaient pas la moindre idée de ce que ça signifiait. Ils appelaient ça une « rupture » ou un « krach ». Quasiment tout le monde pensait que ce n’était qu’une question de temps avant que les choses ne reviennent à la « normale ». Ils avaient plus ou moins raison. Le Dow est revenu à son sommet de 1929 17 ans plus tard. En termes réels, il était toujours aux environs de son sommet de 1929 jusqu’au milieu des années 80 — 55 ans plus tard.
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Mais au début des années 30, on aurait dit que l’économie se remettait ; le marché ne tarderait pas à suivre, se sont dit les investisseurs.
Puis, après avoir regagné environ la moitié de leur valeur, les actions chutèrent à nouveau lourdement. Les banques firent ensuite faillite. Les entreprises se retrouvèrent sur la paille. Le chômage grimpa jusqu’à 25%.
Malgré ça, les gens n’ont pas tout de suite considéré l’événement comme une « Grande Dépression ».
De la même manière, quand la crise du crédit subprime et l’effondrement de Lehman Bros ont atteint les marchés, peu de gens savaient qu’en penser. Les autorités se sont montrées particulièrement sottes ; selon elles, ce n’était qu’un nouveau ralentissement typique de l’après-guerre. Les politiques ont pensé pouvoir remédier au problème comme ils avaient réparé tous les autres ralentissements — avec plus de crédit.
Mais l’ajout de crédit n’était pas la solution à ce problème — c’en était la cause. En injecter plus n’a fait qu’empirer la situation.
Petit à petit, mois après mois, les commentateurs et les analystes ont ouvert les yeux. Ils réalisent maintenant que nous avons affaire à un problème de bilan, non à un problème de stocks, de liquidité ou de taux d’intérêt. Et on ne parle là que de l’immédiat. Petit à petit, ils commencent à se rendre compte que les choses vont plus loin.
▪ Notre opinion, à la Chronique Agora, était meilleure que la plupart des autres — nous le disons en toute modestie. Nous savions depuis le début que c’était une Grande Correction. Nous savions que le problème, c’était la dette.
Mais même nous, nous n’avons pas vu la puissance de cette correction.
Evidemment, nous n’avons guère d’expérience avec ce genre de situation. Il n’y a que deux exemples similaires sur les 100 dernières années — les années 30 aux Etats-Unis, les années 90 et 2000 au Japon. Il n’y a pas assez de données pour en tirer de vraies conclusions. Mais au moins, ces deux exemples ont une similitude génétique — la longévité. Il a fallu deux décennies pour mettre fin à la Grande Dépression. La période de désendettement japonaise, quant à elle, dure déjà depuis plus de deux décennies.
Nous aurions dû l’accepter directement ; au lieu de ça, nous avons cru que le désendettement américain serait plus court. Nous voyions ça comme une bataille entre les forces de la déflation (les marchés) et les forces de l’inflation (les autorités). Nous pensions que les autorités auraient déjà gagné. Après tout, elles ont une planche à billets. Et Ben Bernanke nous a dit qu’il l’utiliserait.
Ce n’est pas aussi simple, n’est-ce pas ? Les autorités ont effectivement fait marcher la planche à billets. Elles ont ajouté des milliers de milliards de dollars de cash et de crédit. Et alors ? L’effet n’a pas été révolutionnaire. L’inflation est basse… et apparemment à la baisse. Si l’économie retombe en récession, l’IPC pourrait même devenir négatif.
En deux mots, la Grande Correction semble être encore plus grande que ce que nous pensions. Elle a complètement pris de court les autorités. Elle a fait passer les rendements obligataires à leurs plus bas niveaux en six décennies. Elle a fait couler les prix des maisons américaines. Elle a supprimé sept millions de personnes de la main-d’oeuvre US.
Et on dirait qu’elle ne fait que commencer.
Alors que vise cette correction ?
… Va-t-elle corriger la bulle de l’immobilier entamée en 1997… et s’arrêter ?
… Va-t-elle corriger le boom boursier de 2001… voire 1982… et s’en tenir là ?
… Va-t-elle corriger le marché haussier de l’obligataire qui remonte à 1983… ou le marché haussier de l’obligataire qui remonte à 1971 ?
… Et que pense-t-elle du système monétaire post-1971 basé sur le dollar ?
… Va-t-elle corriger le boom des dépenses de consommation/expansion du crédit entamé en 1949 ?
… Ou peut-être va-t-elle corriger le boom de la puissance économique et militaire américaine qui remonte à 1917 ?
… Qui sait ? Peut-être va-t-elle effacer tout le boom de la révolution industrielle, entamée au XVIIIe siècle.
… Où même le boom de l’espèce humaine qui remonte au XVIIe siècle ?
Nous ne savons pas où va cette correction… mais nous voulons être certain de nous trouver dans un endroit sûr lorsque nous finirons par le découvrir.