La Chronique Agora

Ce pauvre Alan !

▪ Pauvre vieil Alan…

Nous avons presque pitié de lui…

"Le Maestro mis à mal", titrait le Financial Times vendredi. Nous avons souvent eu envie de le mettre à mal, en ce qui nous concerne. Mais maintenant que d’autres s’en chargent… nous avons pitié de la vieille canaille.

Le fait que la Fed d’Alan Greenspan avait échoué à freiner les prêts subprime ne mérite-t-il pas de passer dans la catégorie des gaffes, demandait son tourmenteur en chef, Phil Angelides.

M. Greenspan a défendu son héritage. Il avait raison 70% du temps, a-t-il dit. Les 30% restants, il s’est trompé.

Pas mal, pas mal. Dommage que ce soit faux. Greenspan se trompait 90% du temps — au moins.

Il pensait que les produits dérivés sophistiqués répartissaient le risque de faillite… rendant le système plus stable.

Il pensait que les prêts subprime aidaient les gens ayant des revenus modestes à réaliser le rêve de la propriété immobilière.

Il ne voyait pas de risque à garder le taux directeur à un niveau "d’urgence" très bas… des années après que l’urgence soit passée.

Mais il a eu droit à un moment magique la semaine dernière : il a finalement eu raison au sujet de quelque chose. Il a déclaré que le rendement du T-Bond à 10 ans était "le canari dans la mine de charbon". Ces derniers jours, le canari a un peu vacillé… tout en parvenant à rester sur ses pattes. C’est toujours le cas… mais il semble un peu fatigué.

▪ Alors que l’ancien président de la Fed était sous les feux de la rampe dans le Financial Times, l’actuel chef de la Réserve fédérale faisait la première page du Washington Post. Alan Greenspan était une canaille, ça ne fait aucun doute. Mais par certains aspects, c’était un meilleur président que Bernanke.

Le problème avec Bernanke, c’est qu’il ne connaît pas ses limites. Il croit vraiment que la Fed peut envisager les diverses issues possibles dans le futur — et les améliorer avant qu’elles se produisent.

"Le chef de la Fed émet une alerte aux déficits", titre le journal. Il a déclaré que les Américains étaient confrontés à un "choix difficile" — entre une hausse des impôts et moins d’avantages sociaux.

Voilà qui ne nous semble guère difficile. Nous accepterions volontiers moins de "services" de la part des autorités si elles allégeaient les impôts. Mais c’est sans doute parce que nous faisons partie des 50% de ménages américains qui en paient…

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