La Chronique Agora

Cap sur Inflationland !

inflation

L’océan semble calme pour l’instant, mais la tempête guette… et elle devrait précipiter le navire sur les écueils acérés de l’inflation structurelle. Préparez les bouées de sauvetage !

Comme des pèlerins traversant l’Atlantique, nous gardons les yeux rivés sur l’horizon, guettant la terre. L’inflation des prix à la consommation… elle doit être quelque part par là-bas.

Nous avançons dans cette direction depuis plusieurs années, notamment aux Etats-Unis. Dernièrement, d’immenses bouffées de dépenses/d’impression… de la part de Donald Trump et de Joe Biden… nous poussent vers l’avant.

En 2020, les autorités américaines ont dépensé 3 700 Mds$ qu’elles n’avaient pas. En 2021, la bande à Biden creuse encore le déficit actuel… la dette US a atteint les 28 000 Mds$ la semaine dernière.

Il n’y a pas vraiment de mystère quant à ce qu’il va se passer ensuite.

L’inflation n’est pas difficile à atteindre

Un immense continent triste nous attend – Inflationland. Inutile de savoir naviguer pour y arriver. Il suffit de continuer dans cette direction… on atteindra bien vite le port.

Et que voyons-nous là ? Un goéland ! Nous approchons sans doute. Sur CNBC :

« Les prix à la production aux Etats-Unis ont augmenté plus que prévu en mars, ce qui a donné lieu à la plus forte hausse annuelle en neuf ans et demi ; cela correspond aux attentes d’une inflation plus élevée alors que l’économie rouvre ses portes, dans un contexte d’amélioration de la santé publique et de financement public massif.

L’indice des prix à la production [IPP] pour la demande finale a bondi de 1,0% le mois dernier après avoir augmenté de 0,5% en février, a indiqué vendredi le département du Travail US. Au cours des 12 mois précédant mars, l’IPP a augmenté de 4,2%. Il s’agit de la plus forte hausse en glissement annuel depuis septembre 2011, après une progression de 2,8% en février. »

Le taux de mars, s’il poursuivait sur cette tendance, porterait l’IPP à des taux à deux chiffres pour l’année. Les prix de gros se transmettraient au reste de la chaîne, jusqu’aux rayons des magasins de détail… où les gens commenceraient à le remarquer.

Pour l’instant, les chiffres sont relativement limités.

Mais avec une dose suffisante de gestion minutieuse de la part de la secrétaire au Trésor US Janet Yellen et du président Joe Biden, il ne devrait pas se passer beaucoup de temps avant que le navire américain n’aille s’échouer sur les rochers.

En avant, toute !

On arrive à Inflationland, en gros, en décourageant la production et en encourageant la consommation. Ensuite, lorsque la quantité de monnaie augmente plus rapidement que les biens et les services qu’elle permet d’acheter, les prix grimpent.

Les dirigeants (avec la complicité des autorités fédérales, locales et sanitaires) ont « éteint » des secteurs entiers l’an dernier. Aujourd’hui encore, de nombreuses boutiques restent fermées.

Notez qu’ils n’ont pas supprimé la monnaie ; ils ont interrompu l’offre de biens et de services. Dans le même temps, ils ont distribué de l’argent. Le Seattle Times nous en dit plus :

« Le département du Trésor a déclaré mercredi qu’il avait émis plus de 156 millions de paiements dans le cadre du plan d’aide au coronavirus du président Joe Biden, dont 25 millions de paiements principalement destinés aux bénéficiaires d’allocations retraite qui n’avaient pas déposé de déclarations de revenus 2019 ou 2020.

Les versements directs, pouvant aller jusqu’à 1 400 $ par personne, étaient la promesse phare du plan d’aide de 1 900 Mds$ pis en place par Joe Biden pour contenir la pandémie et relancer l’économie américaine. Environ 372 Mds$ ont été versés depuis le 12 mars, une somme qui a probablement stimulé les embauches le mois dernier, les Américains ayant plus d’argent à dépenser. »

Sauf qu’avec une telle quantité d’aides affluant vers eux, beaucoup de gens décident apparemment de ne pas aller travailler. Les entreprises rapportent qu’il est difficile d’embaucher pour les emplois à bas salaire.

Aucun demi-tour possible

Les économistes prédisent une grande « envolée » du PIB cette année… mais elle est principalement due au fait qu’on dépense de la fausse monnaie, non à la création de nouveaux biens et services.

En d’autres termes, ce n’est pas la douce brise d’une économie productive et honnête qui nous attend… mais l’ouragan d’une inflation hors de contrôle. MarketWatch :

« Une hausse soudaine de la demande après un choc de l’offre est la ‘recette classique’ d’une reprise de l’inflation, a écrit Christopher Wood, responsable mondial de la stratégie actions chez Jefferies, dans une note du 4 avril.

‘Résultat : durant la réouverture de l’économie, les investisseurs devraient se préparer à la plus grande peur de l’inflation en Amérique depuis le début des années 1980, lorsque l’ancien président de la Fed, Paul Volcker, a écrasé une inflation à deux chiffres à la fin des années 1970 en imposant des taux d’intérêt réels élevés à l’économie américaine’, a déclaré Wood. »

Mais cette fois-ci, personne n’imposera de taux d’intérêt réels élevés. Le système monétaire ne sera pas sauvegardé.

Nous sommes en route pour Inflationland. Pas moyen de faire demi-tour.

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