La Chronique Agora

La canicule carbonise d’abord notre pouvoir d’achat

canicule, dérèglement climatique, fiscalité

La meilleure manière de lutter contre les canicules semble, pour le gouvernement, d’inventer de nouvelles taxes.

J’avoue avoir réussi à prendre quelques couleurs lors de mes vacances et notamment lors de la semaine passée dans les Cyclades (à Santorin). L’enfer m’y attendait, selon certains « modèles » météorologiques qui prévoyaient de fréquentes poussées à 36° en fin d’après-midi.

Par une chance incroyable – ou du fait d’une malhonnêteté très « orientée » des prévisionnistes ne nous dévoilant que leurs scénarios les plus extrêmes –, les températures n’ont jamais dépassé 30° – à l’ombre et à 1,5 mètre au-dessus d’un sol non bétonné, comme cela est la règle depuis le milieu du XIXè siècle.

En revanche, à 10 cm du sol et au-dessus des récentes coulées de basalte les plus noires de la caldera de Santorin, je n’aurais pas été surpris que les températures relevées avoisinent 60°. Je mets d’ailleurs quiconque au défi de marcher plus de 30 secondes sur ce matériau brûlant avant que les premières cloques se forment.

Prévisions infernales

De retour dans les villages (Fira, Oïa, Pirgos, etc.) d’une blancheur légendaire (seule exception, les célèbres dômes bleus des églises orthodoxes), impossible de résister à la tentation de poser sa main sur les murs les plus exposés au soleil. Verdict : pas plus chauds que la température corporelle.

Dès que l’on passe à l’ombre, les murs semblent moins chauds que l’air ambiant et semblent même « rayonner de la fraîcheur » (pardonnez-moi cette formulation un peu subjective).

Et lorsqu’arrivait le soir, la température descendait systématiquement en-deçà de 24° à partir de 22 heures, et même 21° au lever du jour.

Sinon, une sieste en plein soleil au bord de la piscine – même sans parasol – s’avérait supportable, sans crème protectrice « indice 50 », sans engloutir un litre d’eau – devenue tiède – toutes les 20 minutes, au risque d’une déshydratation létale.

Je n’ai pu m’empêcher de communiquer ces éléments à quelques amis quelque peu inquiets de notre sort qui nous demandaient si nous supportions bien la canicule. Car, d’après les cartes rouges cramoisies – tirant sur le pourpre violacé/carbonisé – tournant en boucle sur diverses chaînes de désinformation françaises, helvétiques et canadiennes, la Grèce et ses îles ne s’étaient jamais rapprochées à ce point de la vision que des peintres les plus inspirés du XVIè siècle (Bosch, Rubens, Michel-Ange, etc.) nous ont présenté de l’enfer… entre flammes et roches en fusion.

Notons que les responsables du point météo de la chaine suisse SRF ont présenté des excuses à leurs téléspectateurs le 11 août car leur bulletin du 9 août prévoyait pour le lendemain des températures surestimées de 4 à 7°C dans de nombreuses zones à travers le monde.

Une « exagération accidentelle » (aussitôt reprise brut de décoffrage par tous les climato-catastrophistes) qui débouchait sur une avalanche imparable de records historiques de « plus hautes températures jamais relevées », effaçant les précédents records des tablettes de plusieurs degrés, et non de quelques dixièmes.

Recommandations banales

Et voilà, le dérèglement climatique allait basculer dès le 10 août dans un emballement tout bonnement effrayant, mais qui confirmait les pires scénarios des champions de la décarbonation et des mesures d’urgence de l’agenda 2030.

En France, la canicule imminente selon les dernières modélisations a motivé une « réunion de crise » à l’Elysée, histoire de démontrer aux Français que, si leurs impôts servent à financer des vacances présidentielles à une bonne de centaine de milliers d’euros par jour, notre inestimable Jupiter a tenu à ce que le gouvernement fasse étalage de son incroyable sagacité en recommandant – et c’est une première depuis le début de la Vème République – de boire de l’eau, de ne pas hésiter à s’humecter les bras et le visage et de fermer les volets pour garder de la fraîcheur.

Imaginez si les Egyptiens, les Perses, les Babyloniens, les Nabatéens avaient eu connaissance de ces trésors de l’ingéniosité française, quelles grandes civilisations ils auraient pu devenir au lieu de se laisser bêtement écraser par le soleil pendant des siècles et des siècles dans leurs contrées semi-désertiques !

Et oui, c’est toujours face aux plus grands périls que la France trouve les ressources insoupçonnées qui démontrent l’étendue de son génie : alors que nos déficits sont incandescents, que la France brûle son budget par les deux bouts, c’est le moment qu’elle choisit pour mettre les bouchées doubles dans la décarbonation.

Dérèglement fiscal

La « planète brûle » et la France qui était déjà – avec la Norvège et la Finlande – parmi les pays développés les moins émetteurs de carbone sur Terre, a décidé d’en faire plus pour venir à bout des canicules qui nous font suffoquer et rendent 50% de nos départements quasiment inhabitables.

Nos JT sont en boucle depuis des semaines sur des hôpitaux saturés par l’afflux de personne déshydratées et qui développent désormais en plein été les mêmes maladies virales qu’en plein hiver… c’est dire si la chaleur fait des dégâts sanitaires incroyables.

La France va donc sauver la planète grâce à une série de recettes miracles dont elle seule a le secret et que nous appelons fièrement « taxes ». Leur nécessité, vu le dernier « conseil de crise » climatique, ne saurait à l’évidence être contestée par aucun contribuable.

Voici ce qui nous attend à la rentrée :

… et pour finir en beauté, cette ultime touche de quintessence du génie français : une taxe sur la maladie (hausse du tarif de consultation, du forfait hospitalier, déremboursement des médicaments) !

Aux esprits chagrins, rappelons que, si leur pouvoir d’achat se retrouve carbonisé, c’est pour la bonne cause : permettre aux 3,5 milliards de Chinois, Indiens, Pakistanais, Indonésiens, Bangladais, Vietnamiens et Thaïlandais d’accéder au confort de la climatisation, qui, dans certaines régions, tournera 365 jours par an (contre 3 à 4 mois de chauffage chez nous l’hiver).

Ce qui entraîne une nouvelle question : mais comment faisaient-ils pour survivre depuis des millénaires dans des contrées où la vie est quasi impossible sans climatisation… tous ceux qui sont allés passer leurs vacances dans ces enfers – comme la Thaïlande, le Rajasthan, le Sri Lanka ou Bali – peuvent en témoigner ?

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