La Chronique Agora

Le CAC 40 passe de la volatilité nulle au rouge incandescent

▪ Pourquoi Paris est-il passé d’une volatilité nulle depuis une semaine à une journée d’un rouge incandescent ? Avouons-le sans honte, nous n’en savons rien.

Nous en sommes réduit aux conjectures, et il y en a de savoureuses.

La première concerne les relations sino-japonaises tendues depuis une semaine. Une lutte d’influence s’est établie entre les aviations chinoise et américaine, les appareils US ne respectant pas la zone d’exclusion unilatérale décrétée par Pékin au-dessus des îles dont la souveraineté est contestée au Japon.

Cela fait près de 10 jours que les marchés s’en contrefichent, estimant que ce ne sont que des simagrées… Tous peut-être, sauf Shenzhen qui avait plongé de 5% la veille.

Mais regardez le dollar : est-ce qu’il a une mine de valeur refuge face au risque géopolitique ?

Et l’or, qui enchaîne les plus bas ? Il chute de 27% sur l’année, à 1 215 $ l’once, et enregistre -7% sur les quatre dernières semaines écoulées. On le dit victime des anticipations de hausse de taux aux Etats-Unis.

Le marché parisien également serait victime d’une prochaine remontée des taux longs vers 3% ; ce niveau serait pourtant cohérent par rapport à la croissance anticipée en 2014. Cela affecterait le secteur bancaire, lourdement pondéré au sein du CAC 40.

▪ Toutes les raisons sont bonnes
Passons maintenant aux petites « perles » du type « le marché avait besoin de souffler ». Parce que ce n’est pas ce qu’il faisait depuis près de sept semaines de profond sommeil, que nous rebaptiserons « le coma des 4 300 » ?

Nous montons en gamme à présent avec les arguments permabulls. Seloneux, les marchés chutent parce qu’il s’agissait d’envoyer un message fort à la BCE, à 48 heures de sa réunion : elle doit aller plus loin dans le soutien à l’économie.

Mis à part un LTRO infini, nous ne voyons plus très bien, parmi les « très nombreux outils » dont dispose paraît-il Mario Draghi, lequel serait à la fois désinflationniste et réduirait la « fragmentation » du marché des dettes souveraines.

Et le meilleur pour la fin : Bank of America croit que le marché sera porté par les sceptiques qui continuent de douter de la pérennité de la hausse.

Tant que les opérateurs estiment cohérent de couvrir leurs positions avec des puts parce que les fondamentaux ne suivent pas la cadence, ce sont les très gros faisant office de teneurs de marché qui ramassent la mise.

Autrement dit, gardez-vous de vendre vos actions tant que des idiots prétendent qu’elles sont surévaluées (des opérateurs se mettent short et se retrouvent pris systématiquement à contrepied), et payez tous les creux : la période des habillages de bilans se rapproche.

Ah oui, et n’oublions pas : les 4 180 points sont un bon point d’entrée. Youpi, la correction est terminée et les amateurs pourront se placer entre 4 140 et 4 130 points d’ici vendredi.

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