La Chronique Agora

Le CAC 40 au plus haut… mais toujours moins cher que le S&P 500 !

▪ Le CAC 40 a inscrit une 24ème séance de hausse sur 33. De son côté, le CAC 40 global return (dividendes inclus) a enregistré un 13ème record historique intraday — ou de clôture — en moins d’un mois : 11 242 points lundi matin pour 11 210 en clôture à 17h35.

Le CAC entame sa sixième semaine de hausse sur une série de sept depuis début janvier pour un gain cumulé très voisin de 20% — du jamais vu depuis novembre/décembre 1999.
Sur 10 semaines, le gain est tout aussi époustouflant et s’établit à 24% depuis le 16 décembre. C’est la plus forte hausse du CAC 40 en moins de trois mois depuis mars/avril/mai 2009.

Des hausses de 25% n’avaient été observées jusqu’à présent qu’à la suite de chutes abyssales de -50% à -60% en quelques mois. Jamais sur une extension de phase haussière long terme… à une seule et unique exception remarquable : les mois de novembre et décembre 1999.

La croissance mondiale pourrait accélérer de 0,1% ou 0,2% au cours des 12 ou 18 prochains mois… si tout se passe bien

Le marché — désormais totalement gouverné par la logique des flux — n’invoque même plus l’alibi des profits qui vont décoller en 2015 et s’accroître en 2016. Tout le monde sait en effet qu’il n’en sera rien : la croissance mondiale pourrait accélérer de 0,1% ou 0,2% au cours des 12 ou 18 prochains mois… si tout se passe bien.

La seule logique qui s’impose tient sur un timbre poste et elle est récitée avec la même conviction par un polytechnicien sorti major de promo et un bloggeur boursier qui a obtenu son certificat d’étude à la troisième tentative : en régime de taux zéro ou négatifs, peu importe que les PER soient le double de ce qu’ils ont été au sommet des bulles précédentes puisque 1,05% de rendement – comme celui offert par le Nasdaq — cela vaut mieux que -0,15% sur des Bunds ou -0,75% sur des emprunts helvétiques.

Votre PEA résistera-t-il à la prochaine séance du CAC 40 ?

Notre spécialiste Eric Lewin a passé au crible chaque valeur qui compose le CAC 40…

Découvrez vite celles qu’il vaut mieux vendre sans attendre… celles sur lesquelles vous positionnermaintenantque faire sur celles qui figurent déjà dans votre portefeuille…

En un mot, Eric vous dit comment vous constituer, petit à petit, un PEA parfait !

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Pour le Nasdaq, les 1% de rendement ne sont obtenus que grâce aux profits d’Apple, Google et Intel. Sans ces trois-là, le reste des constituants du Composite ne vous rapporte guère plus de 0,9% en moyenne.

Pour le S&P 500, le rendement global ressort très légèrement inférieur à 2% (mais une fois encore, Apple, Google, Intel et IBM, Merck et Exxon-Mobil faussent le calcul) — ce qui correspond clairement à un plancher historique.

Voilà donc la très bonne nouvelle : le CAC4 0 offre plus de 2,6% à 2,8% de rendement (selon différents modes de calcul plus ou moins hédonistes)… Donc, même au zénith absolu et avec une croissance zéro en France et de 1% en Europe, il n’est pas cher !

Bon, c’est vrai, plus d’un tiers des valeurs du CAC 40 cotent au-delà des records de septembre 2000 ou juin 2007 — bien qu’elles gagnent moins d’argent ou connaîtront une croissance moins forte qu’à l’époque… — mais par rapport aux valeurs du S&P, elles semblent presque bon marché.

Il faut vous y faire : nous vivons à l’ère de la fausse monnaie et des "raisonnements timbre poste"

Il faut vous y faire : nous vivons à l’ère de la fausse monnaie et des "raisonnements timbre poste".

▪ L’exemple Orange
Acheter des actions à 30 fois les profits à Wall Street parce qu’il n’y a pas d’autre choix, cela peut paraître idiot… mais si vous trouvez leurs équivalents à 25 fois en Europe, alors c’est une bonne affaire, non ?

Et quand des T-Bonds US ne rapportent plus que 2,15% (tiens… c’est supérieur au rendement du S&P), il n’y a pas à hésiter une seconde face à Total ou EDF qui offriront cette année une rémunération de 5,3%, ou GDF Suez et ses 5,4%.

Les investisseurs oublieront bien volontiers l’absence de pricing power de ces trois spécialistes de l’énergie… comme ils l’avaient fait pour Orange.

Est-ce que vous vous souvenez d’Orange et de ses 7,5% de rendement qui n’intéressaient personne en 2013 ?

Eh bien à 3,75% en 2015, avec un chiffre d’affaires en baisse et des marges sous pression, il y a encore preneur… alors imaginez l’attractivité de Bouygues — un opérateur en quête de consolidation — qui affiche 4,5%, tout comme AXA ou Unibail.

A propos d’entreprises financières, nos bonnes banques — qui n’ont plus rien à redouter d’un défaut de la Grèce, de l’Espagne ou de l’Italie — sont notoirement généreuses en terme de dividendes : on constate un tir groupé autour de 4,25/4,30% pour Société Générale, BNP Paribas et Natixis.

Là encore, les investisseurs finiront par oublier pourquoi ils se méfiaient depuis 2008 et se sont encore tenus à l’écart en 2014.

Parce qu’il faut bien faire quelque chose de tout cet argent sorti de nulle part mais dont chaque brasseur d’argent connait l’unique destination : la bulle financière globale orchestrée par les banques centrales, pour le plus grand bonheur des "1%" qui détiennent 50% de la richesse mondiale.

Ce qui est manifestement encore très insuffisant… puisque ces mêmes banques centrales se sont lancées dans une fuite en avant jamais vue de 16 baisses de taux et autres quantitative easing depuis le 1er janvier.

Un rythme de deux initiatives monétaires par semaine démontre sans équivoque que la crise est derrière nous… tellement "derrière" qu’on peut même sentir son souffle brûlant sur notre nuque !

En attendant que la crise plante ses crocs, faites comme si de rien n’était : achetez, achetez tout — surtout ce qui est hors de prix. Comme le veut un célèbre dicton de Michel Audiard dont Goldman Sachs a fait sa maxime cardinale : "quand les bornes sont franchies, y’a plus de limite".

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