La Chronique Agora

Bulles, bêtises et bidouillages

Il semblerait qu’une certaine confusion règne autour du terme « inflation »… ce qu’il signifie vraiment… et les conséquences qu’il entraîne pour l’économie dans son ensemble.

Ces derniers jours, nous essayons de rectifier la confusion qui règne autour de « l’inflation ».

Le terme fait référence à un phénomène spécifique : falsifier les prix en augmentant la masse monétaire. Cela mène toujours à des situations étrange, frauduleuses et fabuleuses, comme nous allons le voir.

« L’économie toute entière s’est transformée en MoviePass », écrivait Kevin Roose dans le New York Times il y a trois ans.

En d’autres termes, c’était une arnaque, financée par les taux d’intérêt négatifs (en termes réels) de la Fed.

Aujourd’hui, nous faisons une petite mise à jour. Les lecteurs ne seront pas étonnés par notre conclusion : la fraude est encore plus grande.

Imposteurs

Mais revenons sur quelques pas pour récupérer un passager oublié hier :

Le problème n’est pas le fait que l’inflation entraîne une hausse des prix. C’est que les prix en question sont des imposteurs. Postiches. Fallacieux. Avec un « contenu informatif » qui ment.

Si le prix des pralines grimpait, par exemple, cela nous dirait quelque chose d’important – qu’il y a des tensions sur l’offre tandis que la demande a pris le mors aux dents.

Les consommateurs pourraient se laisser persuader de passer à d’autres sortes de douceurs. Milka pourrait décider de s’y mettre.

Mais si les prix étaient simplement « gonflés » par l’impression monétaire, qu’apprendrions-nous ? Rien du tout.

Lorsque les autorités « inflatent », elles faussent les prix et déforment l’économie entière. Rapidement, les investisseurs, les entreprises et les ménages se font des idées fausses… prennent les mauvaises décisions… et la production réelle chute, alors même que les prix continuent de grimper.

Les bulles, les bêtises et les bidouillages deviennent communs.

Andrew Dickson White a montré comment cela fonctionne dans son livre La crise financière de 1789-1799. Il décrit comment, dans les années 1790, « des groupes de comploteurs, au centre des villes, voyaient leur richesse enfler soudainement »…

Avec les plans et les spéculations mis en place par les faiseurs de marchés, stimulés par l’impression de quantités de nouvelle monnaie, une multitude de patrimoines ont été absorbés et perdus lorsque quelques fortunes énormes ont été rapidement agrégées dans les villes plus grandes.

L’inflation ne fait pas qu’augmenter les prix, en d’autres termes.

On marche sur la tête

Maintenant que nous avons expliqué cela… nous pouvons prendre un exemple – MoviePass.

L’entreprise a fait son retour dans l’actualité il y a quelques jours, alors que s’achève son dossier auprès de la FTC (Federal Trade Commission, une agence gouvernementale indépendante chargée de l’application du droit de la consommation aux Etats-Unis).

Le site Engadget nous en dit plus :

« Près de deux ans après la fermeture de MoviePass, ses exploitants ont accepté de régler avec la FTC des allégations selon lesquelles ils auraient empêché les abonnés d’utiliser le service et n’auraient pas suffisamment sécurisé les données des utilisateurs.

La commission avait accusé MoviePass et sa maison-mère d’avoir utilisé des tactiques visant à empêcher les abonnés d’utiliser le service tel qu’annoncé. MoviePass était censé donner aux utilisateurs l’accès à un film par jour moyennant un forfait mensuel dont le prix a baissé, passant de de 50 $ à 10 $ – sauf que les opérateurs auraient volontairement invalidé les mots de passe des abonnés afin de donner à la société une raison suffisante de geler les comptes sur la base d’une ‘activité suspecte ou d’une fraude potentielle’. »

La stratégie de MoviePass marchait sur la tête : elle achetait les tickets au prix de détail… et le vendait au prix de gros à ses clients. Elle perdait de l’argent sur chaque client.

L’idée était d’attirer une grande quantité d’abonnés, puis de vendre les « données ».

Cela n’a pas fonctionné comme prévu…

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