La Chronique Agora

Fin de la bulle de dette, fin de la hausse des actions…

"J’ai parfois le sentiment que, quelque part au-delà de cette gigantesque mare, aux Etats-Unis, des gens sont assis dans un laboratoire et font des expériences, comme avec des rats, sans comprendre réellement les conséquences de leurs actes".
— Vladimir Poutine, 4 mars 2014

▪ Nous avons promis d’expliquer comment il finira. Le monde, bien sûr. Le monde dans lequel nous vivons actuellement.

C’est un monde dans lequel les banquiers centraux jouent un rôle qui oscille entre escroc, savant fou et Dieu Lui-même

D’abord, il faut comprendre que nous vivons dans un monde bien différent de celui du 19ème et du début du 20ème siècle. C’est un monde dans lequel les banquiers centraux jouent un rôle qui oscille entre escroc, savant fou et Dieu Lui-même. Ils trompent et trichent. Ils conduisent leurs expériences sans savoir vraiment de quelle manière elles affecteront les gens. Et ils manipulent quasiment tous les prix… envoyant les investisseurs, les ménages et les entrepreneurs courir tous dans la même direction.

Leur influence ne change pas seulement les prix cités sur les marchés et dans les supermarchés. Elle modifie aussi le monde physique. Des emplois sont perdus au profit de machines qui — sans des taux d’intérêt très bas — n’auraient jamais été construites. Les "1%" ne seraient pas aussi riches sans les manipulations de la Fed. Les méga-maisons qu’on trouve aux Etats-Unis sont elles aussi largement le résultat de la bulle immobilière de 2002-2007 nourrie par la Fed ; et bon nombre de villas ont été construites dans des lieux huppés grâce aux bonus de Wall Street, ce qui n’aurait pas été possible sans l’aide du gouvernement. Quant à la Chine, elle est comme elle est aujourd’hui — avec ses tours luisantes, ses gigantesques usines, ses villes vides et ses routes encombrées — en majeure partie parce que les autorités US ont aidé les Américains à acheter des choses dont ils n’ont pas besoin avec de l’argent qu’ils n’ont pas.

Les banquiers centraux — avec l’aide des gouvernements — ont créé une sorte de fantasme monétaire… qui dépend de quantités croissantes de cash et de crédit. Mais où peut aller tout ce nouvel argent ? La production réelle ne peut pas tenir le rythme. Les prix doivent donc s’ajuster. En l’occurrence, ils entrent en ébullition… d’abord un marché, puis un autre… d’abord un secteur, puis un autre…

▪ Et après la bulle ?
Le krach ! C’est ce que nous attendons. L’éclatement de la plus grosse dette de bulle de tous les temps.

Lorsque la balle de l’inflation du crédit se heurte à un mur, elle produit une réaction égale et opposée. Les prix des actifs chutent. C’est la déflation : elle commence avec les prix des actifs… puis se fraie un chemin jusqu’aux prix à la consommation.

La plupart des investisseurs pensent qu’ils doivent se protéger de cette sorte de "volatilité".

Il existe des études universitaires démontrant que les valeurs les plus volatiles tendent à sous-performer les valeurs plus stables. Et il est évident que si votre action baisse de 50%, il vous faut 100% de hausse pour revenir à votre point de départ.

Ce n’est pas la volatilité elle-même, le problème. Le véritable problème, c’est le risque

En ce qui nous concerne, nous avons un principe : il faut "faire de la volatilité votre amie". Parce que ce n’est pas la volatilité elle-même, le problème. Le véritable problème, c’est le risque. Ce dernier existe lorsqu’on achète le mauvais investissement au mauvais prix. Ensuite, on se prend une raclée.

Les politiques d’argent facile — les taux bas, le QE, la monnaie papier — produisent une stabilité apparente. Tant que l’argent coule librement, même les pires entreprises et les pires spéculateurs peuvent emprunter pour couvrir leurs pertes. Les valeurs grimpent, grimpent, grimpent… La situation semble positive — mais elle masque un vrai risque. A mesure que la bulle du crédit augmente, il en va de même pour le risque d’un effondrement majeur… jusqu’à ce que ce risque devienne une certitude.

C’est là que la volatilité peut être votre ennemie et votre amie. Tout comme les politiques de la Fed ont rendu les actions trop chères… la réaction égale et opposée des marchés financiers sera de les rendre trop bon marché.

Et voilà. La première étape de "la fin" sera une vague de ventes sur les actions. Aux prix actuels, de toute façon, c’est ce qu’elles méritent.

L’implosion de la bulle de dette et l’effondrement des prix des actifs ne signeront probablement pas la fin de l’histoire, cependant. Pas tant que nous avons des fous activistes aux commandes des banques centrales et des gouvernements.

Rendez-vous demain pour la deuxième étape de "la fin"…

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