La Chronique Agora

Brexit = Bullshit

hard Brexit Theresa May

Theresa May

Le Brexit ne débouchera sur aucun chaos. L’application du principe oublié de subsidiarité,  selon lequel les décisions sont prises par les intéressés, est respectée.

Si j’étais Theresa May…

Si j’étais Theresa May, je ne me serai pas embarquée dans cette galère politique. Margaret Thatcher avait de la chance. La Grande-Bretagne avait déjà fait faillite lorsqu’elle est arrivée. L’argent des autres, celui des contribuables, était épuisé et le FMI était au chevet du Royaume. Comme il n’y avait plus d’argent, Margaret avait les coudées franches. Il était évident que cette fois, les contraintes seraient plus fortes…

Si j’étais Theresa May, j’écrirais le discours suivant.

Mes chers concitoyens de la Perfide Albion Grande-Bretagne,

J’ai été chef de ce gouvernement.  Vous m’aviez investie d’une tâche : nous dégager de l’Union européenne parce que vous vouliez reprendre la main sur un certain nombre de décisions. J’ai compris qu’en votant pour le Brexit vous disiez : nous voulons pouvoir décider pour nous.

Je me suis lourdement trompée en croyant qu’il était utile de négocier quoique ce soit. Le vote de la Chambre du 15 janvier a infirmé les résultats de mes négociations et c’est très bien.

J’ai pris le temps en deux nuits de relire certains grands auteurs politiques, notamment un froggie nommé Frédéric Bastiat et certains textes de Margaret Thatcher.

Ma conclusion est sans appel : cette affaire de Brexit est du bullshit.

Voici par exemple ce que disait le froggie sur les Corn Laws en 1848.

 ‘L’échange est un droit naturel comme la propriété. Tout citoyen, qui a créé ou acquis un produit, doit avoir l’option ou de l’appliquer immédiatement à son usage, ou de le céder à quiconque, sur la surface du globe, consent à lui donner en échange l’objet de ses désirs.

 L’Angleterre, instruite par l’expérience et obéissant à ses intérêts bien entendus, passe du régime prohibitif à la liberté des transactions ; et nous regardons cette révolution comme une des plus imposantes et des plus heureuses dont le monde ait été témoin’.

 Frédéric Bastiat

 La liberté de commercer est un droit naturel, supérieur à toutes les lois, taxes, règlements de quelque niveau que ce soit.

Le 20 septembre 1988, Margaret Thatcher a exprimé la position de notre pays au Collège d’Europe à Bruges devant plus de 800 personnes.

Elle avertissait déjà :

‘Nous autres Européens ne pouvons pas nous permettre de gaspiller notre énergie dans des querelles internes ou des débats institutionnels abscons.

Exprimons le vœu que l’Europe forme une famille de nations, qui se comprennent mieux et s’apprécient mieux les unes les autres, agissent davantage de concert, mais savourent aussi leurs identités nationales tout autant que leur entreprise européenne commune’.

Margaret Thatcher, Discours 1968-1992, éditions Les Belles Lettres

A la lumière de mes lectures nocturnes, voici ce que je vous propose, unilatéralement pour notre pays :

Ouverture des frontières sans aucune restriction et sans taxe aux produits et services venant de l’Union européenne. Si ces biens sont moins chers et meilleurs que nos produits et services domestiques, il n’y a aucune raison, chers concitoyens, pour que vous ne profitiez pas de leurs avantages au prix le plus faible possible. Taxation zéro.

Ouverture sans aucune restriction de la frontière irlandaise. Réciproquement, il me semble que le risque est faible que les Irlandais du sud barrent la route de leurs corps aux Irlandais britanniques du nord qui souhaiteraient vivre et travailler dans le sud.

Je vous laisse négocier les termes et conditions de vos exportations avec les instances des pays dans lesquels vous voulez commercer. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Le commerce paisible n’a nul besoin d’accords internationaux. Les traités commerciaux sont des âneries qui ne profitent qu’aux amateurs de petits-fours et de voyages aux frais des contribuables.

Le libre-échange unilatéral permet d’économiser beaucoup de temps et de jus de crâne de bureaucrates. Quant au dumping, c’est une fausse menace ; si des gens sont assez bêtes pour vous vendre en dessous de leur prix de revient, saisissez l’opportunité et consacrez votre temps et votre énergie à faire autre chose mieux qu’eux. Evitons de soutenir des entreprises zombies. Les systèmes sociaux sont faits, justement, pour adoucir les travailleurs victimes de certaines transitions lorsque des secteurs ne peuvent plus supporter la concurrence. Mais arrêtons de soutenir des entreprises zombies.

Mes chers concitoyens, vous m’avez remise sur la seule voie politique viable : laisser faire, moins en faire, vous laisser décider. Dorénavant…

… je compte marcher, prendre des vacances, retourner à mes fourneaux…

… ce qui est avantageux, car on mange ce que l’on prépare.


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