La Chronique Agora

Bouffons, plaisantins et crétins

Le monde a besoin de vrais dirigeants, prêts à prendre des décisions difficiles pour assainir le système et reconstruire des bases solides. Ce n’est pas gagné…

Les Etats-Unis – et le monde occidental en général – ont désespérément besoin de vrais dirigeants. A la place, ils ont des bouffons, des plaisantins et des crétins.

A quoi est-ce dû ?

En deux mots, les élites contrôlent le gouvernement. Le gouvernement contrôle la « planche à billets ». Ladite planche à billets leur donne richesse et pouvoir.

Comment résister ?

Ces gens installés dans leurs bureaux luxueux se versent un doigt de whisky… ouvrent leur ordinateur portable… et regardent leur compte épargne retraite.

« Encore un bon mois », se disent-ils.

L’envolée des marchés boursiers a aidé les élites à transférer des milliers de milliards de dollars vers leurs propres poches (30 000 Mds$ selon notre estimation).

Elles utilisent aussi cette source de cash quasi-infinie – de la fausse monnaie en provenance des banques centrales – pour financer leur propre sac à malice de souhaits, fantasmes et théories insensées.

Entreprises zombies

Mais pourquoi y a-t-il si peu (quasiment rien) de désaccords vis-à-vis des programmes et des plans qui ne pourront que ruiner le pays ? Pourquoi n’y a-t-il pas de sages ? De vieilles barbes désintéressées ?

Pour commencer, dans un monde d’argent gratuit, il n’y a quasiment aucune pénalité quand on est un crétin. Et aucune récompense pour la prudence.

Votre entreprise est en perte ? Pas de problème. Empruntez simplement ce dont vous avez besoin !

Quasiment une entreprise de l’indice Russell 3000 sur quatre ne gagne pas assez d’argent ne serait-ce que pour payer les intérêts sur ses dettes. C’est 44% d’entreprises de plus que l’an dernier.

L’an dernier, ces zombies devaient environ 1 000 Mds$. Aujourd’hui, on frôle les 2 000 Mds$.

Lorsque des entreprises vacillantes empruntent, on appelle ces crédits des junk bonds. En général, les investisseurs exigent une prime lorsqu’ils prêtent à ces entreprises, pour une raison évidente – il est probable que ces prêts ne soient jamais remboursés.

Et lorsque les investisseurs se sentent particulièrement craintifs – durant une crise financière, par exemple, comme celle que nous avons vécue en 2008 – le rendement de ces junk bonds grimpe. En 2008, par exemple, les investisseurs exigeaient un rendement réel (sur l’inflation) de 20%.

Impossible de perdre

Mais devinez quoi ?

Le mois dernier, l’indice des rendements junk bonds compilé par Bank of America est passé sous les 4% – ce qui le met sous le niveau d’inflation des prix à la consommation. De sorte que maintenant, les entreprises les plus risquées – celle dont on pense qu’elles ont le moins de chances de réussir – peuvent emprunter de l’argent et s’en tirer avec un profit !

Les parieurs de l’industrie financière n’ont jamais connu mieux. Aux taux fed funds actuels… et au taux d’inflation à la consommation actuel…

… Le « coût de portage » pour les gros spéculateurs est largement négatif.

En d’autres termes, s’ils se contentaient de prendre l’argent directement de la banque centrale… payaient les 0,25% d’intérêts (le taux de prêt actuel de la Fed)… et rendaient l’argent un an plus tard… ils gagneraient 4,75% !

Est-ce vraiment durable ?

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile