La Chronique Agora

Les bonnes réponses de l’IA

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Poser des questions à une intelligence artificielle pourrait aider à résoudre certains problèmes, mais l’IA est encore loin de satisfaire dans beaucoup de domaines.

Nous avons commencé hier à tester la fameuse intelligence artificielle de ChatGPT. Arrivera-t-elle vraiment à nous faire gagner du temps ? Utiliser l’énergie fournie par le charbon et le pétrole nous aura permis d’énormément améliorer notre niveau de vie ces deux derniers siècles.

Nos deux premières questions étaient plutôt simples… l’une factuelle… l’autre comparant deux chiffres… et l’IA nous a permis de ne pas chercher de réponse ailleurs.

Conséquences

Mais aujourd’hui, allons un peu plus loin… nous voulons voir si l’IA peut nous faire gagner le temps que nous passerions autrement à réfléchir. Alors nous lui posons la question suivante : « Quelle a été la conséquence la plus importante de l’abandon du dollar adossé à l’or en 1971 ? »

ChatGPT répond :

« La décision d’abandonner le dollar adossé à l’or en 1971, connue sous le nom de ‘choc de Nixon’, a eu plusieurs conséquences importantes qui ont remodelé l’économie mondiale et le système monétaire. L’une des conséquences les plus importantes de ces mesures a été le passage à un système de monnaie fiduciaire, dans lequel la valeur de la monnaie n’est pas directement liée à une marchandise physique comme l’or.

Une plus grande flexibilité monétaire : L’abandon de l’étalon-or a donné aux gouvernements et aux banques centrales une plus grande flexibilité dans la gestion de leurs politiques monétaires. Ils ont acquis la capacité d’ajuster les taux d’intérêt, de contrôler la masse monétaire et de mettre en œuvre des mesures de relance économique plus librement. Cette nouvelle flexibilité leur a permis de mieux réagir aux conditions économiques et de faire face aux crises financières.

Pressions inflationnistes : L’une des principales conséquences de l’abandon du dollar garanti par l’or a été l’augmentation du risque d’inflation. Avec l’étalon-or, la masse monétaire était liée à la disponibilité des réserves d’or. Sans cette contrainte, les gouvernements peuvent désormais imprimer plus de monnaie et augmenter les dépenses, ce qui, en l’absence d’une gestion prudente, peut entraîner des pressions inflationnistes. C’est une préoccupation pour les économies qui ont connu une création monétaire excessive.

Volatilité des devises et taux de change : Le passage aux monnaies fiduciaires a accru la volatilité des taux de change entre les différentes monnaies. L’absence d’une parité fixe en or a fait que la valeur des monnaies fluctuent en fonction des forces du marché, des conditions économiques et des politiques gouvernementales. Cette volatilité a eu un impact sur le commerce international, les flux d’investissement et la stabilité financière mondiale.

Monnaie de réserve mondiale : Le dollar américain, qui était la principale monnaie de réserve mondiale sous l’étalon-or, a conservé sa position dominante après le changement. Cependant, l’abandon du dollar garanti par l’or a érodé une partie de sa valeur intrinsèque et soulevé des questions quant à sa stabilité à long terme en tant que monnaie de réserve. Elle a également ouvert la voie à l’émergence d’autres monnaies de réserve, telles que l’euro, le yen et, plus récemment, le yuan chinois.

Financiarisation et spéculation : L’abandon de l’étalon-or a contribué à la croissance des marchés financiers et à l’augmentation de la spéculation financière. Avec les monnaies fiduciaires, les instruments financiers et les produits dérivés, de nouvelles possibilités d’investissement et de spéculation sont apparues. Cette expansion des marchés financiers a apporté des avantages en termes d’allocation des capitaux, mais a également introduit de nouveaux risques et de nouvelles complexités dans le système financier mondial.

Il est important de noter que ces conséquences sont complexes et interconnectées, et que leurs impacts varient selon les économies et les régions. L’abandon du dollar adossé à l’or a marqué un tournant important dans l’histoire de l’économie mondiale, influençant les politiques économiques, les marchés financiers et le paysage économique mondial au cours des décennies suivantes. »

Plus de bla-bla

Ce n’est pas une mauvaise réponse. L’IA effectue des recherches dans des millions de pages de « contenu ». Elle organise ensuite ses résultats d’une manière socialement acceptable et académiquement correcte. Elle semble « intelligente », de la même manière qu’une personne brillante semble intelligente lorsqu’elle dit ce que vous pensez qu’elle devrait dire. Elle a la « bonne réponse ». Et cela nous évite de perdre du temps à essayer de comprendre par nous-mêmes.

Mais c’est du bla-bla. L’IA passe au crible et trie… elle homogénéise et certifie, en fournissant les idées, les informations et les opinions les plus « courantes », c’est-à-dire celles qui sont les plus répandues et les plus appréciées par le reste du monde.

Pour autant que nous puissions en juger, elle ne propose aucune source de pensée indépendante, c’est-à-dire d’idées non étayées par la masse d’informations et d’opinions déjà disponibles. Elle se contente de rationaliser l’accès aux « connaissances communes » et de faire gagner du temps.

L’IA devrait également permettre de faire moins d’erreurs… Mais attendez… Notre collègue nous a dit qu’il avait dû corriger une réponse donnée par ChatGPT, qui s’est ensuite excusé pour son erreur.

De même, notre fils Henry a interrogé ChatGPT sur la politique de la Fed et a obtenu une réponse sommaire de type « bla-bla ». Il voulait savoir si l’IA pouvait déduire la politique de la Fed – l’inflation ou la mort ? Il a donc affiné la question : qu’est-ce qui est le plus important pour la Fed, la stabilité financière ou la valeur du dollar ? La machine a répondu que :

« La Fed a un double mandat qui consiste à promouvoir :

« Le fait qu’il y ait trois éléments au lieu de deux n’a pas gêné ChatGPT », pointe Henry.

Oui, il y a des problèmes à résoudre.

Il ne fait aucun doute que l’IA apportera des changements. Une grande partie de la production littéraire, administrative et informationnelle mondiale est faite de bla-bla. La plupart des gens parlent le bla-bla. Les hommes politiques s’en écartent rarement. Et les gens semblent l’apprécier. Ces nouvelles machines intelligentes peuvent leur donner tout ce qu’ils veulent.

Les milliers de travailleurs dans les services clients en Inde, par exemple, devront peut-être trouver un nouvel emploi. Les professionnels, eux aussi, verront peut-être leur fardeau s’alléger quelque peu. En droit, où le respect du précédent (stare decisis) est la règle, l’IA devrait être utile. En médecine, où une quantité croissante de connaissances et de conjectures sont disponibles par voie électronique, l’IA pourrait jouer un rôle important.

Et peut-être que, dans un avenir glorieux, le président des Etats-Unis sera branché sur l’IA… réagissant immédiatement aux derniers sondages… fournissant le bla-bla le plus susceptible de rencontrer l’approbation de l’opinion publique façonnée par l’IA.

Il parlera de bla-bla… la presse rapportera le bla-bla… les écoles enseigneront le bla-bla… et les hommes de main assistés par l’IA nous maintiendront à notre place.

Qui sait ?

Notre beau-frère – un pasteur baptiste du sud des Etats-Unis – a dit qu’« à notre âge, les deux choses les plus importantes à savoir sont : où vous êtes, et qui vous êtes ».

L’IA peut peut-être nous aider.

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