La Chronique Agora

Comment la Big Tech a piraté votre esprit

Facebook

Nous subissons une overdose de technologies, pas seulement d’un point de vue financier mais aussi d’un point de vue culturel.

Le Nasdaq a clôturé 67 fois à des plus hauts en 2017. Dans son ensemble, le secteur des technologies aux Etats-Unis représente une capitalisation boursière de 5 400 Mds$. Selon Bank of America, c’est plus que le MSCI Emerging Markets Index (5 200 Mds$) ou le MSCI Eurozone Index (4 800 Mds$).

Le Nasdaq a gagné 27% en un an et a fini l’année au-dessus de la barre des 7 000 points.

Notre foi en la technologie et dans les investissements tech n’a jamais été aussi forte (ni aussi dangereuse). Mais cette force pourrait bien aussi être notre faiblesse.

La façon dont nous pensons la technologie et la façon dont nous l’utilisons va changer. Une fois que les gens se rendront compte que les sociétés Big tech exploitent de manière diabolique la psychologie humaine, le retour de bâton à leur encontre sera violent.

Une vulnérabilité dans la psychologie humaine

Des entreprises comme Facebook, Twitter, Apple et Google sont de véritables trafiquants de drogues.

Ces entreprises ont compris comment concevoir des technologies/applications/logiciels qui exploitent le même « circuit de la récompense » dans notre cerveau que le font la nourriture, la drogue ou le sexe.

Leur objectif est de s’emparer autant que possible de votre temps et de votre attention, ceci afin de vendre à des annonceurs les données qu’elles auront accumulées sur vous.

« Dieu seul sait quel est l’effet sur le cerveau de nos enfants. » Voilà ce qu’a déclaré le président fondateur de Facebook, Sean Parker, à propos de l’entreprise.

Parker a récemment donné une interview dans laquelle il reconnaissait que la plate-forme avait été délibérément conçue pour être addictive et pour exploiter une « vulnérabilité dans la psychologie humaine. »

Le but, selon lui, était de concevoir une technologie qui « consommerait le maximum possible de votre temps et de vos capacités d’attention. » Cette attention produirait des comportements qui permettraient à l’entreprise d’en apprendre plus sur vous : ce que vous aimez, ce que vous mangez, où vous voyagez, ce que vous lisez (ou si vous lisez) et bien d’autres choses encore. Ces données pourraient ensuite être vendues à des annonceurs, ce qui est le moyen pour Facebook de gagner de l’argent.

Parker décrit le plaisir d’être « liké » sur les réseaux sociaux comme une « petite dose de dopamine. » Au sens littéral. Les programmateurs et les concepteurs des technologies des réseaux sociaux essaient de stimuler le « circuit de la récompense » du cerveau.

Une addiction sans précédent

Le Centre de prévention et de contrôle des maladies rapporte que 64 000 Américains sont morts d’une overdose de drogue l’année dernière. Incidemment, le centre ajoute que les morts par overdose étaient de 4 000 en 1999.

Pensez-vous qu’il existe une corrélation entre une augmentation de 1 500% des morts par overdose et, par exemple, la financiarisation totale de l’économie américaine sous Alan Greenspan, Ben Bernanke et Janet Yellen ? La disparition des emplois industriels, la bulle immobilière et la crise de 2008 ? La nouvelle solitude/mesquinerie introduite par les technologies dans notre culture pourrait-elle avoir un lien avec la hausse phénoménale du nombre de morts par overdose ?

Oui ! Bien sûr qu’il existe une corrélation. Une dégradation de la valeur monétaire s’accompagne toujours par des tendances similaires dans la société.

La dégradation monétaire a lieu en ce moment même aux Etats-Unis.

Des millions d’Américains sont dépendants de drogues qui ruineront leur vie, leur famille, voire qui les tueront.

Pourtant personne n’ose envisager l’idée que la plus grande de toutes les addictions – celle qui tue tout discours politique poli, soulève des membres d’une même famille les uns contre les autres et qui nous conduit à passer beaucoup de temps à rechercher l’approbation de parfaits inconnus – se cache à la vue de tous.

C’est pourtant le cas. Et elle a été conçue pour faire exactement ce qu’elle fait.

L’alliance de la Big Tech et du Deep State

Suis-je en train de dire que les entreprises les plus puissantes de Wall Street et les superstars technologiques américaines sont « le diable » et interfèrent délibérément avec notre neurochimie pour perturber notre vie et s’approprier notre attention ?

Oui !

Aujourd’hui, des entreprises américaines collaborent ouvertement avec l’Etat chinois autoritaire et communiste pour développer et déployer une technologie de surveillance omniprésente.

Des entreprises américaines comme Seagate, Qualcomm et United Technologies ont fait partie des dizaines d’entreprises qui ont participé à la seizième Public Security Expo à Shenzhen, pour essayer de capter une partie du marché chinois de la surveillance publique qui représente 6,4 Mds$. Croyez-vous vraiment que cela n’arrivera pas dans d’autres pays ? En fait, c’est déjà le cas.

Les réseaux sociaux, Facebook en particulier, sont basés sur le fait que vous partagez tout ce que vous faites avec le reste du monde (pas uniquement vos amis mais aussi l’entreprise Facebook et tous les gens à qui la société vend ses données, y compris le gouvernement et les diverses agences de sécurité du Deep State).

En faisant un « check-in » lors d’un match de foot ou en postant les photos de vos dernières vacances, la première chose que vous faites c’est dire à tout le monde à quel endroit vous vous trouvez.

Pensez au temps que cela fait gagner au Deep State ! Il n’a plus besoin d’agent du renseignement ni d’informateurs pour suivre à la trace tout le monde. Vous vous suivez vous-même et rapportez votre emplacement constamment, tout comme le ferait un détenu en liberté conditionnelle à son juge de l’application des peines.

Dans le dressage des chiens, c’est ce qu’on appelle le « contrôle positif. » Cela signifie qu’on a dressé un chien à obéir aux ordres, qu’ils soient émis à l’aide d’un objet physique (une laisse) ou de la voix (assis, couché, tourne, pas bouger, etc). Lorsque vous pensez à votre inscription à Facebook de cette manière, vous vous rendez compte à quel point c’est sinistre.

De la dépendance à la répression financière et politique

L’internet, ce n’était pas censé être ça. L’internet était censé rendre l’information gratuite, connecter tout le monde et devenir un meilleur moyen d’organiser la vie économique et politique via des services décentralisés et fondés sur le consentement. L’internet devait signer la mort du Big Government.

A mon avis, lorsque les gens découvriront avec quelle duplicité et hypocrisie les sociétés technologiques ont délibérément tenté de produire une véritable addiction, je suis certain que le retour de bâton à leur encontre sera violent et sévère. Le nombre d’utilisateurs s’effondrera. Les gens porteront leur attention ailleurs. Les business models financés par la publicité échoueront.

Nous pensions que la technologie serait un outil de libération. Elle est devenue un outil de dépendance et bientôt, si nous n’y prenons garde, de répression politique et financière.

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