** Voilà de bonnes nouvelles : le mois dernier, les prix du carburant ont baissé de 2%, annonce le département du Travail US.
* Une seconde… Nous ne nous rappelons pas voir vu les prix du carburant chuter en avril. En fait, nous nous souvenons que les prix du pétrole ont grimpé… tout comme ceux du carburant.
* Nous commençons à sentir une odeur bizarre dans l’air… une odeur de rat.
* C’est en grande partie grâce à cette baisse annoncée des prix à la pompe que l’indice des prix à la consommation américain a enregistré une petite augmentation de 0,2% au mois d’avril. Et c’est en grande partie à cause de ce chiffre bas de l’inflation que le rendement du bon du Trésor US à 10 ans est resté sous les 4%, affirme Gary Dorsch.
* Nous pensons qu’une hausse de l’inflation des prix à la consommation est dans les tuyaux… et qu’elle ne tardera pas à venir gargouiller dans les canalisations des salles de bains. Selon Dorsch, la masse monétaire américaine augmente actuellement au taux de 16% ; la hausse de l’inflation ne saurait être loin.
* En général, nous ne faisons pas confiance aux chiffres. Qui peut faire confiance au 5, après tout — avec une partie inférieure qui ressemble à la faucille communiste tandis que sa partie supérieure semble inspirée par un swastika ? Comment croire un huit — qui erre d’avant en arrière sans arriver nulle part ? Et que dire du zéro ? Que signifie-t-il ? On le met devant un chiffre et ça ne veut rien dire. Mettez-le derrière… et soudain vous voilà avec dix fois plus. Alors regardons un peu les chiffres — c’est-à-dire les 4 complexes… les 6 sournois et les 0 vides — publiés par les autorités.
* Pour en revenir au prix du carburant, nous avons vérifié l’historique du trading des futures sur le carburant à New York — et nous avons constaté que son prix a en fait grimpé de 12% en avril. Comment se fait-il que les autorités annoncent une baisse de 2% ? Il s’avère qu’elles ont fait "un ajustement saisonnier". Mais transformer +12 en -2, voilà qui nous semble plus qu’un ajustement — cela ressemble plus à de la magie, ou à une opération chirurgicale majeure… comme de transformer un crapaud en prince, ou un homme obèse en femme svelte.
* Ailleurs, nous voyons que les autorités américaines ont mis de la poudre de perlimpimpin sur tous les principaux chiffres. Le FMI, par exemple, affirme que les prix des denrées alimentaires ont grimpé de 43% l’an dernier. Mais les fédéraux ont agité leur baguette, et les prix de l’alimentaire américain n’ont augmenté que de 5,1%. Les coûts à l’importation ont grimpé de 15% d’une année sur l’autre — selon les chiffres cueillis juste à leur descente du bateau. Mais lorsque les statisticiens du département du Travail US eurent terminé de les "ajuster", ils ne grimpaient plus que de 0,2%.
* Seuls les investisseurs, bien entendu, sont assez crédules pour croire aux chiffres du gouvernement. Les consommateurs croient aux chiffres qu’ils constatent lors de leur passage en caisse ou à la pompe. Et ils constatent une hausse considérable des prix. Même les journalistes font leurs courses… et même eux voient ce qui est en train de se produire.
* "L’inflation pourrait être pire que ce que montre l’indice des prix à la consommation", soupçonne USA Today.
* "Les coûts de l’alimentation enregistrent leur plus grande augmentation en 18 ans", note le Washington Post.
* Les consommateurs ne calculent pas les hausses des prix à la consommation — ils les paient. Ils sont prix en étau entre des salaires plus bas et des prix plus hauts. Que peuvent-ils faire ?
** Les Californiens sont peut-être les derniers Américains à se réveiller le matin, mais ils sont les premiers à repérer les tendances. Et la grande tendance en Californie, en ce moment, c’est la récession.
* Les prix des maisons ont plus chuté en Californie que dans le reste des Etats-Unis — une baisse de 29%, si l’on en croit l’Association des agents immobiliers de Californie. Un millier de maisons saisies est mis en vente tous les jours dans cet état. Et le chômage a atteint 6,2% en mars.
* Que font les Californiens pour s’adapter ? Pile ce à quoi on pourrait s’attendre. "Les Californiens réduisent leurs dépenses", écrit James Saft dans le International Herald Tribune. "En plus de causer des problèmes aux autorités locales, cette réduction aggrave l’état de l’économie californienne et rend de nouvelles pertes d’emploi, saisies immobilières et problèmes bancaires plus probables encore".
* Pendant ce temps, d’autres villes de Californie — comme Modesto, Stockton et Merced — compteraient 60% de propriétaires "à l’envers", c’est-à-dire avec plus de prêt à payer que de maison en leur nom. Leurs taux de chômage dépassent les 10%. Et Vallejo, une ville de Californie du Nord, a choisi la voir de la couardise. Elle s’ouvre les poignets — et annonce qu’elle va déclarer faillite.
* Bienvenue en Californie, cher lecteur. Bienvenue dans le futur.