La Chronique Agora

Bienvenue dans "la Grande Suppression"

** Bienvenue dans "la Grande Suppression". Le gouvernement américain fait tout ce qu’il peut pour supprimer la crise économique qui se déroule actuellement. Que la Grande Suppression réussisse ou non n’est pas la question. Ce qui nous inquiète, c’est qu’elle aura des conséquences sur le marché. Et en tant qu’investisseurs et spéculateurs, nous devons penser à ce que ces conséquences pourraient être.

– Il est parfois étrange de voir à quel point l’histoire se répète. L’historien Frederick Lewis Allen a écrit sur le New Deal des années 30 dans son livre Le grand changement : "Le New Deal a réécrit un certain nombre des règles du jeu économique tel qu’on le jouait en Amérique". Les mesures qu’a prises le gouvernement de l’époque ressemblent étrangement à ce qui se passe en ce moment.

– "Le New Deal", poursuit Allen, "a continué à soutenir les sociétés à l’agonie par le biais de la Société de reconstruction des finances (RFC) de Hoover ; a fait des arrangements pour empêcher les entreprises proches de la faillite de perdre tout ce qu’elles avaient ; a aidé les propriétaires de fermes et de biens immobiliers en remboursant leurs hypothèques ; a garanti le financement de nouvelles entreprises immobilières ; a assuré les dépôts bancaires"… et ainsi de suite.

– Il a également participé à la stimulation directe de l’économie par "la construction à grande échelle de barrages, des ponts, de routes et d’aires de jeux". Si Roosevelt revenait sur terre, la relance d’Obama lui semblerait familière.

– Au cours du week-end dernier, nous avons obtenu plus de détails sur le plan de relance d’Obama, qui porte une étiquette de prix d’au moins 820 milliards de dollars (pour l’instant). Parmi les projets qui nous intéressent :

– la rénovation de 10 000 écoles ;
– la construction de plus de 4 800 kilomètres de nouvelles lignes de transmission modernisées et l’installation de 40 millions de "compteurs intelligents" dans les maisons ;
– l’isolation d’au moins deux millions de maison et de 75% des immeubles de bureaux ;
– le lancement de 1 300 projets de traitement des eaux usées, 380 projets d’alimentation en eau potable, et 1 000 projets d’installation de systèmes de traitement des eaux en milieu rural ;
– la réparation et la modernisation de milliers de kilomètres de chaussée.

– "Prêt à pelleter" est la nouvelle phrase à la mode en ce moment à Washington. Cela signifie qu’un projet est prêt à être lancé dès que l’argent arrive. Les projets du plan d’Obama sont prêts à pelleter — dit-on. Dès que le Congrès américain aura accepté le plan, l’argent sera injecté.

** Certaines entreprises spécifiques pourraient voir leur activité augmenter grâce à la vague d’argent déversée par le plan d’Obama. Parmi elle, Viterra, un investissement irrésistible. L’entreprise, qui opère dans divers secteurs de la manutention des céréales et de l’agriculture industrielle au Canada, a publié des résultats très impressionnants au quatrième trimestre.

– Au cours de cette année que beaucoup préfèreraient oublier, Viterra s’est distinguée. Pour l’année, elle a engrangé 1,31 $ de bénéfice par action, plus 56% par rapport à l’année précédente, grâce à la clôture de l’acquisition (brillante) d’Agricore. A un prix de 9,25 $ mardi, Viterra s’échangeait à sept fois les bénéfices. Vous ne trouverez pas beaucoup d’entreprises qui offrent des nombres disponibles à sept fois les bénéfices — et Viterra est financièrement solide.

– Viterra a généré 400 millions de dollars de trésorerie disponible en 2008. Et ce sur une capitalisation boursière à peine au-dessus des deux milliards de dollars, pour un rendement de trésorerie disponible de 20%. On a une grosse marge d’erreur lorsqu’on achète des actions avec ce genre de données. Et les perspectives sont toujours encourageantes si vous pensez comme moi que les marchés de l’agriculture vont se renforcer.

– Dans un récent numéro du Financial Times se trouvait un article sur un nouveau rapport de la cellule de réflexion londonienne Chatham House. Comme l’écrit le Financial Times : "le monde devra faire face ‘au risque réel d’une crise alimentaire’ si le gouvernement ne prend pas des mesure immédiates pour s’attaquer à l’impact de l’agriculture sur les changements climatiques et la pénurie d’eau… ‘le prix de la nourriture risque de grimper de nouveau’".

** Je crois que nous allons assister à un semestre positif pour le prix des céréales puisque les stocks mondiaux diminuent. Ce sera une bonne chose pour beaucoup de nos entreprises liées à l’agriculture, y compris Viterra, mais aussi pour Lindsay Corp., dans l’irrigation. Ce dernier titre est un autre bon choix, sans dette nette, qui s’échange pour moins de dix fois les bénéfices.

– L’irrigation et les engrais jouent un rôle primordial dans l’augmentation du rendement et de la production de nourriture. Viterra, une sorte de poste de douane sur la route des céréales, en bénéficie aussi. Pour l’instant, ces actions ont l’air bon marché. Mais le marché ne pourra plus ignorer les chiffres au fur et à mesure que nous avancerons dans 2009. Les bons résultats et l’augmentation du prix des céréales vont attirer l’attention.

– Déjà, le blé, le maïs et le soja ont respectivement augmenté de 15%, 17% et 22% depuis décembre. Comme le signale le Financial Times : "contrairement à d’autres matières premières comme le pétrole et l’aluminium, qui sont retombés à leurs niveaux de 2002-2005, les matières premières agricoles se vendent plus chères qu’il y a 12 ou 18 mois".

– Au moment où j’écris ces lignes, le S&P 500 a chuté de 8% au mois de janvier. Sauf rebond, nous sommes sur le chemin du pire mois de janvier enregistré pour le S&P depuis 1970, quand il a perdu 7,7%. Je vous donne ces informations pour que vous puissiez apprécier la nature historique du marché que nous vivons. Les investisseurs à long terme n’ont guère de bénéfices dont se vanter, ces derniers temps.

– Mais quand vous investissez dans des noms solides avec des capitaux de valeur et des projets de qualité, le cours de leur action reflètera — peut-être — toutes les choses positives qui se passent en coulisses.
[NDLR : Infrastructures, agricultures, engrais, céréales… Pour investir en toute simplicité dans ces secteurs ultra-porteurs, il suffit de suivre le guide…]

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