La Chronique Agora

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La soviétisation d’une Amérique que nous connaissions autrefois est bien entamée…

Nous sommes envahis par la gratitude. Nous aurions pu naître n’importe quand. Mais nous sommes né en 1948, quand les antibiotiques nous ont sauvé la vie. Nous avons grandi à une époque où la vie était bon marché et facile… et quelle chance !… nous étions si pauvres que nous ne pouvions aller que dans une seule direction – vers le haut.

Nous n’étions pas non plus accablés par les confusions d’aujourd’hui. Aurions-nous mieux fait de nous identifier comme étant une femme ou un homme ? Cette idée ne nous a jamais traversé l’esprit. Avions-nous une dent contre nos parents… la société nous avait-elle laissé tomber… devions-nous blâmer quelqu’un d’autre si nous étions malheureux ? Nous ne savions pas que c’était une option.

Nous sommes allés à l’école à l’époque où les Rolling Stones et les Doors sortaient des chansons à succès… et où il était encore possible de « travailler pour aller à l’université ». Nous avons créé une entreprise avec presque aucun financement…

…et nous avons réussi à gagner assez d’argent pour pouvoir vivre confortablement.

Et puis, encore de la chance… l’arrivée d’Internet nous a permis de déménager à l’étranger, de développer notre entreprise et d’explorer en profondeur d’autres endroits, d’autres personnes et d’autres cultures.

Et enfin, nous voici… merveille des merveilles…

…dans la 8ème décennie de notre vie.

Dumb and Dumber ?

Et maintenant, les autorités américains et l’élite nous offrent un grand spectacle… un si grand spectacle d’ébats, que chaque jour est une fête du rire ! Un grand carnaval. Un festival d’âneries.

Il suffit de lire quelques gros titres récents :

« Pourquoi je me sens coupable d’être une mère blanche. »

« Comment le chapelet est devenu un symbole extrémiste. »

« Biden affirme que le projet de loi de l’Inflation Reduction Act permettra de lutter contre le changement climatique… »

Quel monde merveilleux. Quel plaisir ! Oui… c’est une belle époque pour être en vie. Seulement… Les autorités gâchent tout.

Alors, comment c’est possible ? Le gouvernement fédéral américain existe depuis longtemps. Tout comme les deux partis opposants aux Etats-Unis. Ils n’ont jamais ruiné le pays.

Sont-ils devenus plus bêtes ? Plus incompétents ? Plus corrompus ?

La réponse est oui.

Hé, les gros dépensiers !

Au début de notre carrière, le gouvernement fédéral représentait une menace évidente pour la société civile, le progrès et la prospérité. Mais il semblait être plus ou moins sous contrôle. Oui, il y avait beaucoup de gens qui voulaient étendre le pouvoir fédéral et l’utiliser pour réaliser leurs fantasmes d’un monde meilleur. Mais il y avait aussi des « conservateurs » – qui étaient généralement, ou finalement, capables de les ralentir.

Mais les anciens conservateurs ont largement disparu ; ils ont été remplacés par des va-t-en-guerre, et des gros dépensiers.

« Alors quel est le problème ? » demande l’observateur naïf. « Vous dites que les autorités fédérales nous mènent en enfer dans une charrette à bras. Mais, en pourcentage du PIB, ils ne sont pas plus nuisibles aujourd’hui qu’ils ne l’étaient sous Nixon ou Reagan. »

En 2019, le budget fédéral/PIB était de 20% – presque le même qu’à la mort de l’ex-président Taft, en 1953. C’est alors qu’est survenue la panique du Covid. Les élus américains, de Donald Trump à Bernie Sanders, ont prétendu que la menace du coronavirus était équivalente au bombardement de Pearl Harbor. Sans conservateurs pour les arrêter, ils se sont lancés dans des dépenses effrénées. Les dépenses fédérales ont atteint plus de 30% du PIB.

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Mais ce n’est qu’une partie de l’histoire. Les réglementations fédérales déterminent également où et comment les ressources sont utilisées. Et l’effet est cumulatif. L’université George Washington dispose d’un centre d’études réglementaires. Il garde la trace des réglementations « économiquement significatives », qu’il définit comme celles ayant un impact de 100 Mds$ ou plus.

Lorsque nous étions dans la fleur de l’âge, pendant les années Reagan, le gouvernement fédéral promulguait une vingtaine de ces règlements par an, avec un impact économique total d’au moins 2 000 Mds$. Aujourd’hui, l’équipe de Joe Biden est en passe de proposer 63 nouvelles réglementations par an, avec un impact total de plus de 6 000 Mds$.

Ces édits réglementaires représentent une extension considérable et largement inaperçue du pouvoir fédéral. Si nous établissons une moyenne de 40 réglementations par an en moyenne, nous pouvons supposer un coût total de 160 000 Mds$, soit plus de six fois le PIB actuel, depuis 1980.

Cela permet de mesurer à quel point le gouvernement fédéral est devenu plus autoritaire et plus dépensier. Cela permet également d’expliquer pourquoi les taux de croissance et la productivité ont diminué.  Pour la première fois de notre vie, aucun des deux n’est positif. Ils sont tous deux en régression.

En effet, l’économie américaine a été soviétisée, enchaînée par la planification centrale. Comme nous le voyons cet été avec la loi sur la réduction de l’inflation, les valets de Washington décident du type de voiture que vous allez conduire… du type de cuisine que vous allez utiliser… où et comment vous allez vivre. Et comme dans l’expérience soviétique de 1917-1991, les résultats sont sombres.

Tout ce que nous pouvons faire, c’est en rire.

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