La Chronique Agora

Bienvenue au Pays de Ponzi !

** Nous n’y allons pas par quatre chemins, aujourd’hui. Et comme d’habitude, nous sommes optimistes.

* Le monde ne va PAS tout droit en enfer. En fait, il commence à se remettre d’aplomb. Les Américains se remettent à épargner. Les Chinois commencent à chercher d’autres endroits où vendre leurs gadgets et leurs babioles.

* Le capitalisme fait son travail. Il détruit les erreurs de l’Ere de la Bulle. Il brûle les abus du passé pour pouvoir reconstruire l’avenir.

* Les actions sont sur le rebond. Le monde attend de bonnes nouvelles. Les statistiques économiques sont épouvantables — mais pas autant qu’on l’attendait, apparemment.

* Les licenciements aux Etats-Unis sont trois fois plus élevés qu’à la même époque l’an dernier. Et l’indice de l’activité manufacturière a glissé pour le 14e mois d’affilée en mars.

* Mais voilà les pompiers. Qu’apportent-ils ? Eh bien ça alors… un nouvel aller simple pour l’enfer !

** Le G20 s’est réuni à Londres. M. et Mme Obama ont déjà rencontré la reine. Et les manifestants ont déjà rencontré la police.

* Il y a les anarchistes, les écologistes, les militants pour l’indépendance du Tibet, les végétariens… quasiment tous les mécontents sont dans la rue. "Faites l’amour, pas l’effet de levier", disait une banderole. Nos bureaux de Londres nous disent que les manifestants sont devenus incontrôlables. Ils ont attaqué la police… et démoli une agence de la Bank of Scotland.

* "Construite sur du sang", dit un tag sur les murs de la Banque d’Angleterre. On a fait brûler l’effigie d’un banquier… et il y a eu des bagarres. Un manifestant sautillait, déguisé en lièvre de Pâques. D’autres portent des masques… et commettent des forfaits. Il y a eu un mort.

* Mais dans quel but ? Les manifestants sont aussi perdus et désespérants que les grosses pointures du G20 qu’ils tentent d’impressionner. Tous pensent que le monde irait mieux — si seulement les gens voulaient bien les écouter !

* Et pendant ce temps, le G20 coûte des milliers de milliards de dollars.

** Rien qu’aux Etats-Unis, la facture de la bataille contre la correction se monte à 14 000 milliards de dollars environ, d’après nos calculs. Cela ne comprend pas seulement les sommes réellement dépensées… mais également les garanties de la Fed, les rachats d’actifs toxiques et ainsi de suite. Vous vous rappellerez que M. Paulson affirmait que racheter les actifs puants des banques rapporterait de l’argent aux contribuables. Lorsque le monde reprendra ses esprits, a-t-il affirmé, on réalisera que ces actifs valaient plus que le prix demandé.

* Ha… ha… ha…

* C’était il y a environ 6 000 milliards de dollars. Chaque jour, les pertes continuent de s’accumuler. Au lieu d’être des achats rusés, les actifs repoussants des banques se sont révélés être encore pires qu’on l’imaginait.

* Mais le fait qu’ils se soient trompés sur toute la ligne ne semble pas décourager les secouristes. Non… ils n’ont pas vu venir l’incendie. Non… leurs contre-feux n’ont pas fonctionné. Non… ils ne savent pas ce qui a causé le brasier, ni où il va et encore moins comment l’éteindre. Et pourtant — donnez-leur plus d’argent, pour qu’ils puissent agir !

* La dette nationale officielle des Etats-Unis a dépassé les 11 000 milliards de dollars. Attendez une seconde… n’avons-nous pas annoncé il y a quelques mois qu’elle avait dépassé les 10 000 milliards ? Oui, tout à fait, cher lecteur… La dette américaine explose. Les autorités annoncent qu’elles emprunteront 2 000 milliards supplémentaires cette année. Si les renflouages et les relances se succèdent comme prévu, la dette augmentera de près de 10 000 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années. En d’autres termes, d’ici à 2020, les Etats-Unis ajouteront chaque année plus de dette qu’ils n’en ont accumulé durant les deux premiers siècle de leur existence.

* Voilà qui est parler !

* C’est la raison pour laquelle nous faisons confiance aux autorités. Oui, elles peuvent trébucher et se tromper… mais elles finiront par y arriver. Elles provoqueront de l’inflation comme nous n’en avons encore jamais vu ! Donnez-leur le temps…

* Les Etats-Unis vous souhaitent la bienvenue au pays de Ponzi, cher lecteur. Ils doivent faire entrer de l’argent frais pour payer les intérêts sur le vieil argent qu’ils ont emprunté. Et chaque jour qui passe, le montant qui ne peut être remboursé augmente…

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