** Les marchés ont connu une fin de semaine aussi lamentable que celle de Philippe Béchade — qui, exceptionnellement, ne sera pas en mesure d’assurer ses Chroniques quotidiennes avant mercredi… au moins. Je prends donc le relais, en attendant que Philippe puisse à nouveau commenter les actualités boursières.
Et que s’est-il passé pour rendre les marchés aussi moroses, après un joli rebond jeudi ? Rien — rien de plus, en tout cas, que la concrétisation d’une récession qui, jusqu’alors, semblait simplement planer au-dessus de la planète comme un nuage d’orage. Désormais, la pluie tombe bel et bien ; comme le disait Bill vendredi dernier, il tombe des hallebardes… à commencer par une averse de chiffres économiques qui s’est déversée sur les marchés vendredi.
Aux Etats-Unis, on apprenait notamment une baisse de 2,8% des ventes au détail pour le mois d’octobre — c’est la plus forte baisse jamais enregistrée aux Etats-Unis. Les prix à l’importation sont eux aussi dans le rouge, avec un recul de 4,7% (merci à la baisse des matières premières !) — et les stocks des entreprises ont baissé de 0,2%, toujours pour le mois d’octobre. Seul chiffre dans le vert pour ce vendredi : la surprise de l’indice de confiance du consommateur, calculé par l’université du Michigan. Il est en légère hausse, à 57,9 pour novembre contre 57,5 en octobre. La suite de "l’effet Obama" ?
Avec tout ça, les indices ont clôturé sur des hausses limitées côté européen, et sur de franches baisses pour les places américaines. Le CAC 40 a terminé vendredi en gagnant 0,67% sur la séance, à 3 291,47 points, tandis qu’à Londres et Francfort, le FTSE et le DAX engrangeaient respectivement 1,53% et 1,31%.
Le Dow Jones a quant à lui terminé la semaine sur une baisse de 3,82% sur la séance de vendredi, ce qui le met à 8 497,31 points — dans le même temps, le Nasdaq perdait 5%, à 1 516,85 points.
** On a également appris qu’après l’Allemagne, l’Italie, l’Irlande et quelques autres encore, c’est au tour du Japon de rejoindre le club des pays en récession. La deuxième économie de la planète est officiellement en crise : "après le recul de 3,7% (chiffre révisé) du produit intérieur brut (PIB) enregistré au deuxième trimestre en rythme annuel (-0,9% par rapport au trimestre précédent)", pouvait-on lire ce matin dans La Tribune, "l’économie de l’Archipel a connu une nouvelle contraction entre juillet et septembre. Son PIB a perdu 0,4% en rythme annuel et 0,1% par rapport au trimestre précédent".
Les Etats-Unis sont eux aussi en train de faire la queue pour obtenir leur carte de membre du club… sans parler de la Zone euro qui, selon l’OCDE, est elle aussi déjà en récession — au moins jusqu’en 2009.
** Toutes ces statistiques ont contribué à peser sur le cours du pétrole : à New York, le baril de WTI a reperdu du terrain, passant sous la barre des 58 $ pour terminer à 57,04 $ vendredi soir.
L’or, par contre, sort gagnant : au deuxième fixing de Londres vendredi, l’once de métal jaune cotait 747,50 $, contre 713,50 $ la veille.
Françoise Garteiser,
Paris