La Chronique Agora

Non, finalement, Bercy ne dégonflera pas

Bercy

Hier, Les Echos annonçait une réduction massive du fisc. Aujourd’hui, l’information est démentie. Taux zéro et déficits sont toujours à l’ordre du jour.

L’épargne est punie et la consommation est subventionnée. C’est le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui.

Les manipulations monétaires de la BCE ont mis les taux d’intérêt à zéro, pénalisant les épargnants ; les politiques dites de « redistribution » des gouvernements déficitaires permettent cependant de donner une illusion de pouvoir d’achat tandis que les salaires sont mis sous pression par le chômage et le coût des charges sociales.

C’est une situation qui ne satisfait pas les futurs retraités, ceux qui cherchent à épargner en vue d’un projet personnel, ceux qui ont un emploi, les jeunes au chômage.

Mais c’est une satisfaction qui contente pleinement l’industrie financière. Elle a le pouvoir de faire surgir du crédit à partir de rien et les politiciens peuvent s’acheter des voix à crédit en distribuant des avantages à telle ou telle catégorie et en empilant les déficits.

Cette situation explique l’exceptionnelle croissance de l’industrie financière depuis près de 40 ans et l’exceptionnelle croissance du ministère des Finances chargé de la pompe taxations-subventions dans un pays où l’Etat contrôle 57% de l’économie.

L’annonce faite hier de dégraisser Bercy fut donc une surprise dans la torpeur estivale déjà installée. Tout ne serait-il pas perdu, un retour à la raison serait-il possible ?

20 000 Bercymen de moins… Imaginez par exemple Agen rayée de la carte…

Mais non, le ministre de l’Action et des Comptes publics dément.

« Même Les Echos écrivent n’importe quoi  », tweet Darmanin.

Notez au passage que Les Echos sont diffusés sous forme électronique au citoyen lambda abonné vers 22h30, la veille de son jour de parution, mais qu’un ministre, lui, peut déjà en prendre connaissance à 14h33 la veille du jour de parution. Il a donc près de huit heures d’avance.

Il va falloir continuer à défendre férocement notre argent et notre indépendance financière dans ce monde où l’épargne est punie et la consommation subventionnée pour des motifs de plus en plus douteux.

Comme dit hier, ce monde aura cependant une fin, car la crise des retraites qui s’annonce sera bien plus qu’une simple crise financière. Elle ébranlera les institutions qui ont promu l’Etat-providence.

Cette crise politique débouchera sur une crise monétaire. Ou l’inverse. Mais l’argent gratuit n’existe pas.

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