** On a appris hier que l’indice d’activité de la Fed de New York était passé à 12,08 en juillet — c’est le premier score positif depuis avril 2008… alors que le consensus s’attendait à un tout petit 2,5.
Pourtant, les marchés ont connu une journée noire.
Au vu de tout ça, je dirais qu’aujourd’hui, les choses sont simples :
– Soit les marchés ont compris que l’économie était en dépression — et non en récession — et que la "reprise" dont nous bercent les autorités et les médias est aussi fictive que l’argent des plans de relance dont elle se nourrit : dans ce cas, l’automne sera dur.
– Soit l’économie se reprend effectivement — contre toute attente, logique et possibilités naturelles — mais les marchés sont pris dans la spirale de la "déprime irrationnelle" ; ils baissent désormais comme ils avaient grimpé entre 2003 et 2007 : quoi qu’il arrive. Et dans ce cas… l’automne sera dur.
Vous savez ce qu’il vous reste à faire, cher lecteur ? Préparez vos défenses. Maintenant. Achetez de l’or pendant qu’il est encore bon marché (l’once a encore baissé hier, à 932,75 $ au second fixing de Londres)… et faites le tri dans votre portefeuille d’actions !
** Et s’il fallait encore une preuve que la reprise s’appuie uniquement sur le sable mouvant des plans de relances et diverses mesures gouvernementales, il suffit de regarder les derniers chiffres de l’immobilier. L’indice NAHB (Association américaine des constructeurs immobiliers) est en hausse : rendez-vous compte, 18 points ce mois-ci contre 17 en juillet, ce qui représente un sommet d’un an…
Sauf que la NAHB l’admet elle-même : cette hausse est due aux crédits d’impôts accordés aux primo-accédants à la propriété. Il n’y a pas de vraie reprise ; la demande continue de s’appuyer sur les béquilles gouvernementales — et ne risque pas de repartir gambader toute seule de sitôt.
D’ailleurs, la Fed a également annoncé le prolongement du "TALF" — mesures de soutien à la consommation et à l’immobilier — jusqu’en 2010. Mais c’est sûrement le signe que l’économie reprend de la vigueur, si, si.
** En tout cas, les places principales ont terminé sur une baisse unanime : le CAC 40 a perdu 2,16% sur la journée d’hier, enfonçant les 3 400 points en séance et terminant de justesse à 3 416,69 points. Le Footsie londonien abandonnait dans le même temps 1,46%, tandis qu’à Francfort, le DAX reculait de 1,9%.
Nos voisins d’outre-Atlantique ont connu une journée tout aussi morose, avec une baisse de 2% sur le Dow Jones, à 9 135 points… un recul de 2,75% sur le Nasdaq, qui clôturait à 1 930 points… et une chute à peine moins retentissante du S&P 500 : -2,43% à 979 points.
Ce matin, le CAC 40 repartait à la hausse — mais comme le rappelle Bill Bonner dans quelques lignes, n’oublions pas que septembre est traditionnellement l’un des pires mois boursiers de l’année…
Françoise Garteiser,
Paris