La Chronique Agora

La BCE ouvre les vannes

BCE

Les inondations ne se limitent pas à l’Allemagne. Partout dans le monde, les flots montent, les rivières débordent… et nous sommes noyés de liquidités.

La Fed et le FMI ne sont pas les seules institutions à s’être embarquées dans l’escroquerie de la création monétaire : de ce côté-ci de l’Atlantique aussi, le phénomène gagne…

Voici ce qu’en disait RTE la semaine dernière :

« La Banque centrale européenne (BCE) devrait franchir aujourd’hui une nouvelle étape vers un ‘euro numérique’ en lançant la phase d’exploration du projet, mais des questions subsistent quant aux pièges et aux avantages potentiels pour les citoyens de la Zone euro.

Cette décision intervient alors que la pandémie de coronavirus a accéléré l’abandon de l’argent liquide et que les banques centrales du monde entier surveillent avec nervosité l’essor des cryptomonnaies privées comme le bitcoin.

La BCE a souligné qu’un euro numérique ‘compléterait les espèces, sans les remplacer’.

C’est le terme ‘compléter’, qui est important – dans le sens ‘viendrait s’ajouter’ aux espèces. La BCE a déjà créé près de 4 000 Mds$ d’argent frais depuis janvier 2020. Et la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a récemment déclaré aux journalistes qu’elle n’avait pas l’intention de débrancher la presse à imprimer.

‘A mesure que la pandémie évolue’, a déclaré Mme Lagarde, ‘nous devons passer de la préservation de l’économie à sa transformation. Pour cela, nous devrons réorienter les dépenses des secteurs public et privé vers les secteurs verts et numériques de l’avenir’. »

Traduction : oubliez le coronavirus ; nous n’allons pas arrêter notre impression monétaire… pas tant que nous avons d’excellentes nouvelles gabegies à financer !

Toujours plus de liquidités !

Oui, les banques centrales ne pensent plus que leur rôle est de maintenir la sécurité du système monétaire, ou de protéger la valeur des devises dont elles sont les garantes… mais d’utiliser leurs planches à billets pour financer toutes les idioties qui leur passent par la tête.

Ah, cher lecteur… nous nous pâmons en envisageant le glorieux avenir rendu possible par… encore plus de liquidités !

Ensemble, les banques centrales et les gouvernements du monde entier ont inondé la planète de quelque 27 000 Mds$ de relance depuis mars 2020.

Par ailleurs, d’autres formes de liquidités viennent grossir les flots. Les cryptomonnaies, par exemple. Elles aussi affirment être de l’argent. A mesure que leur nombre et leur valeur augmentent, les eaux montent.

Qui sait où termineront les cryptos ? Pour l’instant en tout cas, elles sont utilisées comme des monnaies. Si vous aviez acheté quelques bitcoins il y a 10 ans, par exemple, vous avez désormais bien plus de pouvoir d’achat… exactement comme si vous aviez gagné plus d’argent.

A présent, comme l’Ahr en Allemagne, les cryptos sortent de leur lit. Au dernier comptage, le pouvoir d’achat total de l’univers crypto était de 1 300 Mds$ environ.

Noyés sous les liquidités

Les plus-values boursières représentent elles aussi un risque de crue.

A leur plus bas durant la crise financière de 2008-2009, les actions US avaient une valeur totale inférieure à 10 000 Mds$. Aujourd’hui, elles frôlent les 50 000 Mds$.

Les entreprises sont-elles vraiment cinq fois plus profitables ? Bien sûr que non. La majeure partie de ces gains proviennent de la « monnaie »… des « liquidités »… du flouze… de l’oseille… de la fraîche qui fait grimper les prix des actions – de quelque 40 000 Mds$.

Et le monde est désormais dans les « liquidités » jusqu’au cou.

Comment tout cet argent va-t-il disparaître ?

Un indice : ce ne sera pas une sortie « ordonnée ».

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