La Chronique Agora

Oh non… voilà que Barack Obama s’en mêle !

D’abord le pape. Et maintenant le président des Etats-Unis.

Barack Obama est convaincu que l’inégalité des revenus détournera l’attention d’ObamaCare. Etats-UnisToday nous en dit plus :

"Le président Obama a cherché à raviver le débat sur l’inégalité croissante des revenus, mercredi, disant qu’elle restreint la mobilité économique et menace d’écraser la classe moyenne".

"’Je suis convaincu que c’est le défi qui caractérisera notre époque’, a déclaré Obama lors d’un discours durant un événement organisé par le Center for American Progress, un think tank pro-Obama. ‘Il nourrit tout ce que j’entreprends durant ce mandat’."

"Le fossé croissant entre les riches et les pauvres peut être comblé par des actions allant d’une augmentation du salaire minimum à une meilleure éducation en passant par le plan de soins de santé, a déclaré Obama".

"Obama a annoncé que le PDG américain moyen gagne désormais 273 fois le revenu du travailleur moyen".

D’où a-t-il tiré ce chiffre ? De son chapeau, imaginons-nous, comme le reste de ses idées.

Dans notre entreprise, le PDG gagne environ 10 fois plus que l’employé moyen. Nous serions surpris si c’était très différent dans d’autres petites entreprises.

Voyons voir, le travailleur américain moyen gagne environ 40 000 $. Si on multiplie ce chiffre par 273, on obtient 10 970 000 $. Nous avons rencontré de bons PDG… mais jamais un qui vaille 10 millions de dollars par an. De loin pas. Qui verserait de telles sommes à un PDG ? Seulement une entreprise cotée avec des amis au comité des salaires… et des actionnaires inattentifs !

▪ Obama a-t-il raison ?
Est-ce mal qu’une personne gagne beaucoup plus qu’une autre ? Redistribuer l’argent de la personne qui l’a gagné vers la personne qui ne l’a pas gagné est-il "le défi qui caractérise notre époque" ?

Si oui, peut-on contrôler les résultats du libre-échange… tout en ayant encore des échanges libres ?

Qui s’en soucie ? Le problème, avec le libre-échange, c’est qu’il ne fournit pas nécessairement les résultats qu’on veut. En ce qui concerne le succès matériel, rien ne peut battre le système de la libre entreprise — plus elle est libre, mieux c’est. Aucun économiste n’a jamais fait de proposition sérieuse pour la rendre plus productive. Aucune amélioration ne lui a jamais été imposée. Aucun système rival ne l’a jamais dépassée.

Mais les bonnes âmes parlent d’"équité" ou des "conséquences sociales"… ou de "l’environnement politique" dans lequel opère une économie. Elles disent qu’il y a un "compromis" entre l’idéal du libre-échange… et une société démocratique et équitable. C’est ce qui semble rester dans la gorge d’Obama : les marchés sont trop libres, pense-t-il ; ils génèrent des résultats que les électeurs n’aiment pas.

"C’est soit l’argent, soit le contrôle", dit l’un de nos amis.

"On gagne de l’argent en abandonnant le contrôle… et en laissant les marchés fonctionner".

"Mais on n’obtient pas forcément, personnellement, ce qu’on veut. Et si on essaie de contrôler les résultats, cela coûtera cher".

Les riches souhaitent contrôler les choses parce qu’ils veulent protéger ce qu’ils ont. Les pauvres souhaitent contrôler les choses parce qu’ils veulent plus de ce qu’ont les autres.

Personne — à part quelques philosophes et économistes ayant une araignée au plafond — n’est prêt à laisser les choses suivre leur cours.

"Tout est une question d’envie", continue notre ami. "Et d’avidité. Les gens veulent tous ce qu’ils ne peuvent pas obtenir honnêtement. Ils se tournent vers le gouvernement pour l’obtenir".

Ensuite, les gens changent de refrain. Au lieu de réclamer ce qu’ils veulent, ils se mettent à dire que "ce serait mieux pour la société" ou que ça "aiderait l’économie".

Ce que tout le monde veut, c’est une économie fournissant notre propre version de "l’équité", qui signifie toujours ou presque "plus pour nous et moins pour tous les autres". C’est une économie si finement contrôlée que ce que nous faisons ne détermine plus ce que nous obtenons. Nous pouvons marcher sur tous les râteaux que nous voulons : jamais le manche ne viendra nous frapper au visage. Au lieu de ça, tout est sous contrôle. Nous obtenons des résultats qui ne sont la conséquence ni du choix ni du hasard, mais du copinage et d’un plan général.

Bref, nous voulons tous vivre en Corée du Nord — jusqu’à ce que nous voyions l’endroit en vrai.

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