La Chronique Agora

Banques et dettes souveraines : le FMI s’inquiète

▪ Pas de croissance et une dette publique dont le poids est insurmontable : ce constat, que nous avons fait depuis longtemps, commence à faire son chemin dans les médias.

Le problème c’est qu’il n’y a pas de solution — tout au moins pas de solution avouable par les autorités. Même le FMI sèche sur cette question.

L’Europe doit poursuivre les réformes engagées pour assainir ses finances publiques et promouvoir la croissance tout en soutenant les banques, indique l’institution. Il faut « réduire les liens entre les dettes souveraines et les banques notamment en créant une garantie des dépôts et des procédures de règlements des problèmes bancaires au niveau de la Zone euro et en mettant en place des formes limitées d’euro-obligations ».

Ben voyons… C’est clair comme du jus de chique.

▪ Un courrier au FMI
« Réduire les liens entre les dettes souveraines et les banques » ? Mmmmm… il y a quelque chose qui cloche. J’ai décidé d’écrire au FMI.

Madame Lagarde, présidente du Fonds monétaire international

Madame,

Il semble avoir échappé aux auditeurs de votre éminent organisme quelques détails dans les récents agissements européens entre Etats et banques. La délation n’est pas dans ma nature mais certains faits doivent être portés à votre connaissance.

La presse relate que la Banque centrale européenne a mis à disposition des banques commerciales 1 000 milliards d’euros entre décembre et février sous forme de prêts à trois ans à un taux très avantageux.

La presse relate que ces banques ont utilisé ces prêts pour racheter de la dette souveraine de leurs Etats car ces derniers avaient du mal à caser leurs emprunts à des taux d’intérêt supportables du fait de leurs finances publiques délabrées. Aucune indication n’est fournie sur la durée (maturité) des obligations achetées. Si cette durée est supérieure à trois ans (et donc à l’échéance du prêt de la BCE), il me semble qu’il pourrait y avoir un léger problème.

En parallèle, la presse relate que la Banque centrale européenne est également intervenue sur le marché de la dette espagnole (230 milliards d’euros) et italienne.

Tout ceci ne favorise pas une réduction des « liens entre les dettes souveraines et les banques » et est en contradiction avec les consignes de votre éminent organisme.

En espérant que ces informations vous aideront dans votre noble tâche, je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de ma respectueuse considération.

Le Corbeau Obséquieux

En cherchant un timbre (autocollant pour ne pas laisser de trace ADN) pour ma missive, je tombe cependant sur un autre extrait du FMI.

La BCE devrait « assouplir davantage sa politique monétaire pour veiller à ce que l’inflation évolue conformément à son objectif à moyen terme et se prémunir contre les risques de déflation ».

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L’Etat-Providence a signé son propre arrêt de mort ! A présent, c’est chacun pour soi

Mais dans cette nouvelle donne, une poignée de Français pourrait être jusqu’à quatre fois plus riche d’ici deux ans.

Comment en faire partie ? Il suffit de suivre le guide…

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Mmmmm (bis)… Le FMI préconise d’imprimer encore plus d’argent ? Mais c’est en contradiction avec le discours précédent ! Je sens que le pétrole n’est pas près de baisser.

▪ La vérité est que le système est à bout de souffle
Les gens prennent pour de la croissance un empilage de dettes. La croissance ne s’achète pas à crédit en hypothéquant l’avenir, la croissance se gagne par la valeur ajoutée qui provient du travail.

Heureusement, pour égayer notre journée, voici une idée de « gardien de phare » — cerveau frais, pas pollué par la pensée unique. Prenez un bon café (ou thé) et dégustez-la.

Jacques Delpla, dans Les Echos, suggère de « payer partiellement les salaires et prestations sociales en dette et non en cash… Avec cette réforme, on crée une grande base électorale favorable à la réduction crédible des déficits publics ». ENORME, comme diraient mes enfants. Pour la France, ce serait un tiers des salaires au-dessus du SMIC qui seraient versés en dette. On nationalise la dette et ensuite on se débrouille pour la résorber avec des gens motivés. Pourquoi ce Jacques Delpla ne bosse-t-il pas au FMI ?

▪ Ce que cela signifie pour vos investissements
Hélas, je ne pense pas que l’idée de Jacques Delpla fasse son chemin. Le bon sens s’impose difficilement. Nous vivons dans un pays dans lequel 89% des gens se réjouissent quand on en spolie d’autres (cas de la taxation des exilés — sondage du Figaro Magazine ) et dans lequel l’importance politique se mesure à l’aune de l’argent distribué.

La solution qui se profile pour ne pas faire défaut vis-à-vis de nos créanciers étrangers sera bien évidemment la réquisition des contrats d’assurances-vie en euro (ce qui réjouira 89% des gens qui n’en ont pas).

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