Les récents propos de Christine Lagarde sur le bitcoin et les cryptomonnaies comportent une menace voilée. Les initiés veulent reprendre la main.
Nous sommes à Dublin… en route vers les Etats-Unis.
Dublin est une ville animée. Pas particulièrement élégante, contrairement à Paris, et pas particulièrement dynamique, à l’inverse de Londres. Elle n’est pas non plus particulièrement gigantesque et imposante, à rebours de New York ou Chicago.
C’est plutôt un endroit confortable, charmant, où il fait bon vivre… avec de nombreux restaurants, hôtels et bars où l’on peut passer une heure agréable devant un feu de cheminée en compagnie d’une pinte de Guinness.
Mais venons-en à notre sujet — l’argent.
Les compères, premiers bénéficiaires de l’argent factice
Les autorités et leurs compères étaient parmi les principaux bénéficiaires du système d’argent factice et de son injustice fondamentale.
Leurs actions, obligations, biens immobiliers, options, primes et salaires ont grimpé… tandis que l’actif principal du citoyen ordinaire — son temps — a vu sa valeur chuter. Nous sommes d’avis que lorsque la prochaine crise arrivera, les autorités prendront des mesures désespérées pour protéger leurs biens mal acquis.
Parmi les nombreux spectres qui nous hantent aujourd’hui, il y a un fantôme — les monnaies numériques.
La semaine dernière, Christine Lagarde, à la tête du Fonds monétaire international (FMI) s’est exprimée… et le bitcoin a chuté, perdant 11% en une seule séance.
Bien entendu, on ne sait pas exactement ce qui a déclenché cette vague de ventes.
La veille, cependant, Mme Lagarde avait prononcé un discours à Singapour. Cette initiée du Deep State suggérait que les banquiers centraux devraient eux aussi se mettre aux cryptomonnaies. Non pas en tant qu’acheteurs, mais en tant que vendeurs de leurs propres devises numériques :
« Pour leur part, les cryptomonnaies cherchent à ancrer la confiance dans la technologie. Tant qu’elles sont transparentes — et si vous vous y connaissez en technologie — vous pouvez faire confiance à leurs services.
Tout de même, je ne suis pas entièrement convaincue. Une réglementation correcte de ces entités restera un pilier de confiance.
Devrions-nous aller plus loin ? Au-delà de la réglementation, l’Etat devrait-il être un intervenant actif sur les marchés de la monnaie ? Devrait-il remplir le vide laissé par le recul de la monnaie en espèces ?
Permettez-moi d’être plus précise : les banques centrales devraient-elles émettre une nouvelle forme numérique de monnaie ? […]
La technologie va changer, et nous le devons aussi. Sous peine de rester la dernière feuille sur une branche morte, les autres ayant décidé de s’envoler avec le vent.
Dans le monde des fintechs, nous devons maîtriser le changement afin qu’il soit équitable, sûr, efficace et dynamique ».
Au milieu de tout ce blabla politiquement correct, il y avait un avertissement à l’attention du secteur des cryptos : nous aussi, nous pouvons le faire. En mieux.
L’armée et l’argent, les deux mamelles nourricières des initiés
Les gouvernements ont toujours contrôlé deux choses : l’armée et l’argent.
Dans les deux cas, le contrôle n’est jamais complet. Des généraux populaires passent à l’ennemi ou tentent des coups d’Etat (Sylla… César… Napoléon). Rien qu’en 1990, on dénombrait huit tentatives de coups militaires dans le monde.
L’argent est lui aussi soumis aux autorités… jusqu’à un certain point. Au Zimbabwe, il y a 10 ans, par exemple, le gouvernement a déclaré que le dollar zimbabwéen était une monnaie légale… et l’a rendue disponible par pleins camions. Mais personne n’en voulait.
Lors de notre conférence à Kilkenny la semaine dernière, nous avons abordé les raisons pour lesquelles la monnaie se prête aux révolutions… à la numérisation… et aux manipulations gouvernementales.
« L’argent n’est que de l’information. Mais c’est de l’information importante. Il nous indique ce que nous pouvons réclamer aux autres — leur temps, leurs ressources et leur production. Comme l’a dit T. Boone Pickens, ‘c’est ainsi qu’on compte les points dans la vie’. »
Aux Etats-Unis, comme toujours, les billets contrefaits sont allés aux riches, aux élites et aux initiés.
Des liasses de billets
Vous aurez compris qu’il serait très facile, pour les autorités, d’introduire une forme de monnaie numérique. Dans les faits, notre argent l’est déjà. Mais le cash reste disponible et peut être utilisé.
En Argentine, jusqu’à récemment, lorsque vous passiez une transaction, vous veniez avec des liasses de billets. Même lorsqu’ils achetaient et vendaient des propriétés à un million de dollars, les Argentins venaient avec des sacs en papier (afin de ne pas attirer les soupçons) pleins de billets verts.
Ils ne faisaient pas confiance aux banques. Et le gouvernement avait mis en place des contrôles de change pour empêcher les gens de transférer leurs fonds.
Cela avait engendré une situation complexe où tout le monde devait calculer les prix en pesos « légaux », en pesos illégaux et en dollar… puis organiser le transfert d’une partie du prix d’achat officiel… le reste étant « en sous-main ».
Tant que vous aviez accès à du cash, vous pouviez faire affaire — et défier le gouvernement.
Bien entendu, les autorités argentines voulaient elles aussi vendre et acheter. Et elles ne voulaient pas complètement étouffer l’économie.
Elles faisaient donc des exceptions… et toléraient de nombreuses choses qu’elles avaient déclarées illégales. A un moment, elles postaient même des policiers devant les changeurs d’argent officieux pour que les transferts — pourtant interdits — puissent se faire plus en sécurité.
Le cash est difficile à contrôler pour les gouvernements — et quasi-impossible à surveiller. Une devise numérique émise par une banque centrale, en revanche, leur simplifierait la tâche.
En vous forçant à conserver votre argent dans un compte à la banque centrale, les autorités pourraient contrôler votre argent… et la manière dont vous le dépensez.
Elles pourraient aussi vous contrôler vous.