La Chronique Agora

Banques centrales, or… et plus grand scandale de l’histoire financière

▪ Nous sommes revenu d’un séjour de deux jours dans les montagnes, à dos de cheval.

Après 18 heures de chevauchée sur le pire terrain qui se puisse imaginer — et une nuit passée à même le sol de pierre d’un refuge sans chauffage à 2 800 mètres d’altitude –, nous sommes rentré à la maison endolori… épuisé… brûlé de vent et de soleil.

Un voyage parfait, en d’autres termes.

Mais votre correspondant est désormais trop fatigué pour penser… ou écrire.

C’est à l’école primaire que notre plan de carrière s’est décidé. Toute la classe devait faire une rédaction. Les crayons se posèrent immédiatement sur le papier — sauf le nôtre. Nous restions à contempler le plafond.

Mme Marshall vint jusqu’à notre bureau.

"Que fais-tu ?" a-t-elle demandé.

"Je réfléchis", avons-nous répliqué.

"Eh bien ne réfléchis pas, écris."

Ce qui est à peu près ce que nous n’avons pas cessé de faire depuis.

Mais pour l’instant, nous avons du mal à rester assis. L’écriture devra attendre jeudi… quand les marchés seront rouverts.

▪ Les banques centrales achètent…
Merci de votre patience d’ici là. Et en attendant, voici une petite chose sur laquelle méditer, de la part de Bloomberg :

"Les banques centrales ont acheté l’an dernier la plus grosse quantité d’or depuis 1964, juste avant que l’effondrement des prix ait révélé la foi vacillante des investisseurs dans la réserve de valeur mondiale traditionnelle".

"Des pays allant de la Colombie à la Grèce en passant par l’Afrique du Sud ont acheté de l’or alors que les prix grimpaient depuis 11 ans, signalant le renversement d’une fièvre vendeuse de plus trois décennies qui a diminué de 19% les plus grosses réserves de bullion au monde. Selon le World Gold Council, les banques centrales ont ajouté 534,6 tonnes à leurs réserves en 2012, la plus grande quantité depuis près d’un demi-siècle, et prévoient des achats de 450 à 550 tonnes cette année, évaluées aujourd’hui à 25,3 milliers de milliards de dollars".

Oh là !

Les banques centrales impriment de l’argent tout neuf à un rythme record. Elles achètent aussi la devise à l’ancienne à un rythme record.

Question : qu’utilisent-elles pour acheter la monnaie à l’ancienne ?

Réponse : directement ou indirectement, elles utilisent la devise sortie de leurs planches à billets.

▪ Un scandale financier d’une ampleur sans précédent (eh oui, encore un…)
Voici Matt Taibbi dans le magazine Rolling Stone :

"Politique : tout est truqué ; le plus grand scandale financier est à venir".

"… les banques manipulent des taux d’intérêt mondiaux, perturbant par la même occasion les cours de plus de 500 000 milliards de dollars (vous avez bien lu) d’instruments financiers. Quand cette escroquerie à grande échelle est apparue en pleine lumière l’an dernier, c’était de loin le plus grand scandale financier de l’histoire — le professeur du MIT Andrew Lo a même dit qu’il ‘écrasait, par son ampleur, toute autre escroquerie de l’histoire des marchés’."

"C’était déjà assez lamentable, mais il se peut désormais que le LIBOR ait un frère jumeau. On a appris que la firme ICAP, basée à Londres, le plus grand courtier au monde de swaps sur taux d’intérêt, fait l’objet d’une enquête de la part des autorités américaines pour un comportement qui ressemble étrangement à l’affaire LIBOR. Les régulateurs tentent de déterminer si un petit groupe de courtiers d’ICAP a travaillé avec jusqu’à 15 des plus grandes banques au monde pour manipuler l’ISDAFix, un repère utilisé dans le monde entier pour calculer le prix des swaps sur taux d’intérêt".

"Les swaps sur taux d’intérêt sont utilisés par les grandes villes, les entreprises et les gouvernements pour gérer leur dette, et leur utilisation est d’une ampleur presque impossible à imaginer. C’est un marché d’environ 379 000 milliards de dollars, ce qui signifie que toute manipulation affecterait des actifs valant environ 100 fois la taille du budget fédéral américain".

M. Taibbi s’inquiète de la manière dont le marché des swaps est truqué. Mais c’est de la petite bière par rapport à la manière dont le système financier mondial dans son entier est manipulé.

Nous vous en dirons plus sur ce sujet dès que nous serons en mesure de rester assis plus de 10 minutes…

 

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