La Chronique Agora

Les banques centrales sont dans l’impasse, c’est le FMI qui le dit

La capacité des plus grandes économies mondiales à rembourser leurs dettes se réduit comme peau de chagrin – et cela pose un risque considérable.

Les entreprises de huit grandes économies, dont les Etats-Unis et la Chine, s’endettent toujours davantage à la faveur des taux d’emprunt particulièrement bas, voire négatifs.

Leur capacité à rembourser et à payer les intérêts se réduit fortement, a mis en garde mercredi dernier le Fonds monétaire international.

La dette contractée par des entreprises du secteur non bancaire considérée comme posant un risque en cas de retournement de conjoncture est estimée à 19 000 Mds$, a souligné Tobias Adrian, directeur du département des marchés monétaires et de capitaux.

Il a estimé que c’était « alarmant ».

La dette totale des entreprises atteint environ 51 000 Mds$ de dollars contre 34 en 2009, « c’est donc un accroissement considérable », a-t-il poursuivi lors d’une conférence de presse.

La détérioration du climat des affaires, l’affaiblissement de l’activité économique, des perspectives de croissance moins bonnes et une inflation languissante ont incité les banques centrales du monde entier, y compris la Banque centrale européenne et la banque centrale américaine, à abaisser leurs taux d’intérêts.

« Environ 70% des économies ont adopté une position monétaire plus accommodante », a relevé M. Adrian. Ce changement s’est accompagné d’une forte baisse des rendements à long terme.

Une période complexe

Dans son dernier rapport sur la stabilité financière, le FMI souligne que les pays sont dans une période complexe, posant un véritable dilemme aux décideurs telles que les banques centrales.

« D’une part, ils peuvent vouloir maintenir des conditions financières favorables pour contrer une détérioration des perspectives économiques. D’autre part, ils doivent se prémunir contre une nouvelle accumulation de vulnérabilités », résument les auteurs – dont Fabio Natalucci, chargé de ce rapport.

En clair, les banques centrales sont dans l’impasse. Elles vont bientôt devoir faire usage du fameux « en même temps » macronien qui permet de concilier l’eau et le feu… le positif et le négatif… la solidité et l’insolvabilité.

Tobias Adrian a par ailleurs encouragé à résorber les tensions commerciales qui « interagissent désormais avec les vulnérabilités financières ».

« Quand il y a de mauvaises nouvelles sur le front commercial, cela augmente la vulnérabilité financière », a-t-il ajouté.

[NDLR : Retrouvez toutes les analyses de Bruno Bertez sur son blog en cliquant ici.]

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile