La Chronique Agora

La Banque mondiale annonce la croissance… et le S&P 500 bat des records

Inflation

▪ Oui, cher lecteur, vous pouvez cesser de vous faire du souci. La récession est finie, la dépression est classée, le ralentissement est mort.

Pour la première fois en trois ans, la Banque mondiale a remonté ses estimations de croissance. Le site Investir – Les Echos nous donne plus de détails :

"La révision, qui est de +0,2% pour 2014, aboutit à une prévision de croissance de 3,2% après 2,4% en 2013. La raison, ‘des signes de reprise grâce au redressement des pays à revenu élevé’,où le frein provoqué par l’assainissement des finances publiques va progressivement se desserrer. Du coup, la croissance dans ces pays passera de 1,3% en 2013 à 2,2% cette année, avant de se stabiliser à 2,4% en 2015 et 2016".

Youpi ! Le FMI a beau jouer les rabat-joie en prévenant des risques de déflation et en disant que le tapering de la Fed pourrait "provoquer des remous" s’il n’est pas très, très, très graduel… les marchés ont passé la journée d’hier à se féliciter et se taper dans le dos.

De nouveaux records ont été battus — par le S&P 500, notamment, qui a terminé au plus haut de son histoire, à 1 848,38 points, soit +0,52%. Dans le même temps, le Dow Jones grimpait de 0,66% pour terminer la séance à 16 481,94 points, tandis que le Nasdaq prenait 0,76% à 4 214,88 points.

Record absolu en Europe aussi — pour le DAX allemand, qui engrangeait une hausse de 2,03% pour terminer à un sommet historique de 9 733,81 points. Le Footsie, à Londres, a avancé de 0,78%. Le CAC 40 a lui aussi secoué sa torpeur, gagnant 1,35% pour dépasser les 4 300 points et terminer à 4 332,07.

▪ Pourquoi une telle hausse ?
La Banque mondiale n’a pas suffi à nourrir une telle hausse : les résultats trimestriels continuent d’être meilleurs que prévu, tandis que les derniers chiffres et publications en provenance des Etats-Unis confortent les investisseurs dans leur optimisme.

On a appris hier, par exemple, que les prix à la production US avaient augmenté de 0,4% en décembre, tandis que les pressions inflationnistes restaient contenues. Par ailleurs, l’activité manufacturière de la région de New York enregistrait ce mois-ci un sommet de 20 mois… tandis que le Livre beige de la Fed confirmait la croissance américaine au dernier trimestre 2013… et l’accélération des embauches.

Mais ces bonnes nouvelles suffisent-elles à justifier de tels gains ? Comme l’expliquait Bill Bonner hier, les marchés vont bien plus vite que l’économie elle-même — pour qu’elle soit à la hauteur des cours attendus, il lui faudrait… 70 ans de développement au rythme actuel !

Le principe du "retour à la moyenne" s’applique à toutes choses. Pour que la situation boursière redevienne normale, des ajustements vont devoir se faire. Après des années à voir des marchés grimper alors que l’économie patauge… allons-nous assister à un phénomène inédit : une baisse boursière dans une économie en pleine forme ?

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