La Chronique Agora

Ballet de "fusacs"

Le monde des minières est agité par les fusions-acquisitions ; certaines alliances s’annoncent dans la joie et d’autres dans des grincements de dents. Les entreprises riches de cash cherchent à renforcer leurs réserves en absorbant des juniors ou des exploratrices.

Goldcorp a finalisé son acquisition de Glamis Gold. La petite américaine Glamis est forte d’un chiffre d’affaires de 205 millions de dollars pour un bénéfice de 27 millions de $ ; elle exploite et prospecte au Nevada, au Mexique et en Amérique Centrale. Goldcorp, la grosse Canadienne, affiche un chiffre d’affaires de 906 millions de dollars avec un bénéfice de 286 millions de $. Elle est implantée en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Australie.  Les deux Canadiennes, Kinross et Bema, ont annoncé début novembre leur projet de fusion. Un mariage que certains analystes estiment déraisonnable, Kinross payant trop cher la dote de la mariée – constituée de réserves dont certaines sont jugées difficilement exploitables.

Iamgold achète son compatriote canadien Cambior. Ce mariage donne naissance à une minière produisant 1,1 millions d’onces avec une capitalisation de 2,65 milliards de dollars.

Enfin, Barrick la gloutonne canadienne, veut croquer la toute jeune NovaGold qui se débat vivement. Les principaux actionnaires de la proie s’opposent à la transaction estimant qu’à six mois du début de production, le prix proposé ne valorise pas suffisamment les réserves. Barrick, premier producteur mondial, fait par ailleurs partie des minières qui ont mené une active politique de sortie des contrats à termes.

Fusions
Production 2006 en millions d’onces
Capitalisation en milliards d’US$
Barrick Novagold
8,6
26,85
Kinross Bema Gold
1,98
7,31
GoldCorp Glamis
2,67
11,06
Iamgold Cambior
1,1
2,65

L’or dans le sillage des métaux de base
Certains experts pensent qu’un recul du cours des métaux de base pèsera sur le cours de l’or. Pour eux, la purge du marché des matières premières, due au retrait des fonds de couverture, n’est pas terminée et la spéculation sur les métaux de base reste encore élevée. Or de nombreuses minières sont impliquées dans l’or et le cuivre : il y a donc un risque de contagion à l’or en cas de panique sur les métaux.

En effet, l’examen des futures sur le cuivre et l’aluminium sur 2007 donne le cours des deux métaux à la baisse – ce qui inciterai à la prudence. Des consolidations de parcours de l’or sont donc effectivement très probables, sans que soit remis en cause le long terme.

Du côté de l’analyse technique
Un nouveau chiffre à retenir : 560 $ l’once, le plancher touché dans la première semaine d’octobre et qui constitue le nouveau seuil de résistance par le bas, un nouveau support donc, qui devrait soutenir le cours au-delà. Une résistance à la hausse semble se situer à 650 $. Si ce plafond est enfoncé, un point haut à 680 $ l’once d’ici la fin de l’année devient possible au regard de l’évolution du cours des futures à six mois.

 

 

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