Nous levons le voile sur ce que nous pensons être le futur le plus probable de la finance américaine : un avenir façonné par deux hommes, Stephen Miran et Stephen Miller, dont les politiques pourraient bouleverser l’économie, les marchés… et le prix de l’or.
Quant à ce qui va réellement se passer, nous restons prudents, nous temporisons, nous opposons un « d’un côté » à un « de l’autre »… puis, lorsque nous n’avons plus rien à ajouter, nous avouons que nous n’en savons rien.
Mais ce n’est pas exact : nous avons bel et bien des hypothèses. Nous hésitons seulement à leur accorder toute notre confiance, contrairement à notre scepticisme.
Quoi qu’il en soit, voici, selon nous, l’avenir le plus probable de la finance américaine. Il tient en deux prénoms : Stephen… et Stephen.
Où dénichent-ils des personnages comme Stephen Miran ? Et l’autre Stephen… Stephen Miller ? Des hommes qui voient dans le pouvoir politique un moyen de prouver qu’ils ne sont pas les odieux crétins que tout le monde croit qu’ils sont. Ils se hissent au pouvoir en se plaçant dans l’ombre du Grand Chef, puis l’exercent comme il le ferait : en intimidant leurs rivaux à coups de droits de douane, de sanctions… et pire encore.
Miran, par exemple, a proposé à Trump d’imposer « une augmentation mensuelle de 2 % des droits de douane sur la Chine, à perpétuité, jusqu’à ce que les exigences soient satisfaites ».
Et, dans un discours marquant prononcé aux funérailles de Charlie Kirk, l’autre Stephen a avancé qu’il existait deux types d’Américains : ceux qui portent une auréole – catégorie à laquelle il s’inclut avec Donald Trump – et ceux affublés d’une queue de diable… « eux », ces coupables imaginaires de tout le mal du monde.
Mais rassurez-vous : les « bons » triompheront !
« Nous sommes la tempête. Et nos ennemis ne peuvent comprendre notre force, notre détermination, notre résolution, notre passion. Notre lignée et notre héritage remontent à Athènes, Rome, Philadelphie, Monticello. Nos ancêtres ont bâti les villes, créé l’art et l’architecture, fondé l’industrie. »
Qui est ce « nous » ? Aussi mystérieux que le « eux » qu’il désigne. Car les deux camps partagent les mêmes ancêtres.
Et sur ce point, Miller devrait s’accorder avec son allié, le stormtrooper Benjamin Netanyahu. Miller rattache « notre lignée » à Athènes ; Netanyahu, lui, affirme qu’Israël est une « super-Sparte ». Or Sparte, rappelons-le, fut la cité-État qui rasa Athènes et réduisit ses citoyens en esclavage. Sans compter qu’à Sparte même, les hilotes – esclaves – étaient plus nombreux que les hommes libres, et périodiquement massacrés pour éviter toute révolte.
De ce que nous pouvons déduire, l’un des deux Stephen se charge d’attiser les foules par une rhétorique enflammée, l’autre d’agiter l’économie avec des politiques tout aussi aberrantes.
Mais notre domaine, c’est l’argent. Revenons donc à Miran.
Realtor.com rapporte :
« Stephen Miran, membre de la Fed, appelle à une baisse spectaculaire des taux d’intérêt après avoir voté en faveur d’une réduction massive.
Pour la première fois depuis sa nomination au Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale par Donald Trump, Stephen Miran s’est exprimé publiquement. Dans un discours à l’Economic Club of New York, il a plaidé pour un taux directeur autour de 2 %, soit presque deux points en dessous de la fourchette actuelle de 4 % à 4,25 %. »
Miran est relativement jeune. Le Financial Times l’a qualifié « d’architecte » des droits de douane de Trump. Selon lui, ces droits n’entraîneraient pas d’inflation, les marchés des devises compensant automatiquement la hausse. Autrement dit, les Américains ne paieraient pas plus cher leur Volvo : le dollar s’apprécierait, augmentant leur pouvoir d’achat et maintenant les prix réels stables.
Mais les marges de l’industrie automobile tournent autour de 7 %. Un droit de douane de 15 %, même compensé par une devise plus faible, les ferait plonger dans le rouge. Pourquoi continueraient-ils à produire ?
Cette logique relève de l’école du « repas gratuit », où l’État encaisse des recettes douanières sans que les consommateurs ni les producteurs ne soient pénalisés.
Miran a rejoint la Fed en promettant à Trump qu’il pouvait baisser les taux, stimuler l’emploi, accroître les dépenses et maintenir les droits de douane – tout en préservant la valeur du dollar. Ce « repas gratuit » serait financé par la magie de la « croissance » : un PIB en hausse, une manne fiscale accrue, et tout irait bien.
Or les données économiques racontent une tout autre histoire. Jamais la Fed n’a maintenu des taux aussi bas que durant 2008-2023. Pourtant, la croissance est passée de 3-4 % dans les années 1990 à 1-2 % entre 2008 et 2025.
En mai prochain, Jerome Powell quittera son poste. Miran devrait prendre sa place. Il tiendra parole : il baissera les taux. Les investisseurs, redoutant une nouvelle flambée d’inflation, se débarrasseront alors de leurs obligations américaines. La Fed devra les racheter, finançant presque seule les déficits fédéraux. Résultat : inflation, envolée de l’or… et, peut-être, hausse des actions – mais sans doute plus modérée.
Dans un an ou deux, le ratio Dow/or pourrait approcher notre seuil critique de 5.
Cela mettra à l’épreuve notre stratégie DGTS (Dow/Gold Trading Strategy). Qui aura envie d’acheter des actions dans une économie en déclin, avec l’or en pleine ascension…
… Et les deux Stephen aux commandes ?