La Chronique Agora

Aux Etats-Unis, le niveau de vie baisse avec les revenus per capita

▪ En 2005, bien peu de gens pouvaient se permettre le mode de vie des Américains — y compris les Américains eux-mêmes. A présent, la roue tourne. Les Etats-Unis sont confrontés à la réalité financière. Hier, nous vous avons donné notre prévision la plus audacieuse à ce jour : le poppolo minuto est en route pour les barricades.

Oui, cher lecteur, préparez-vous à la révolution, la répression et la ruine. Achetez les actions d’entreprises fabriquant des matraques et du gaz lacrymogène… des prisons et des cadenas… des drones et des bandages.

Le Christian Science Monitor nous en dit plus :

« Depuis que le gouvernement a commencé à suivre ces données il y a 50 ans, le niveau de vie des Américains n’a jamais chuté plus longtemps et plus profondément qu’au cours des trois dernières années ».

« En bref : [l’Américain] moyen a désormais 1 315 $ en moins dans son revenu disponible par rapport à 2008, au début de la Grande récession — même si la récession a pris fin, techniquement, au milieu de 2009. Ce sont autant de dollars en moins pour aller au spa ou au cinéma, partir en vacances, retapisser la maison ou dîner au restaurant ».

« Bref, cela signifie une économie moins vigoureuse et plus d’Américains dépensant d’abord pour ce qui leur est strictement nécessaire. De plus, cette diminution du niveau de vie met à mal la classe moyenne, dont l’impatience et le mécontentement apparaissent clairement dans des mouvements populaires comme le Tea Party ou Occupy Wall Street et qui pourraient, lors des élections l’année prochaine, faire subir leur frustration aux politiciens en exercice actuellement ».

« Le revenu personnel disponible per capita — un indicateur-clé du niveau de vie — a atteint un sommet au printemps 2008 à 33 794 $ (revenu après impôts). Au deuxième trimestre 2011, il était à 32 479 $ — une chute de près de 4%. Si le revenu disponible per capita avait continué à se développer à son rythme habituel, il serait désormais de plus de 34 000 $ par an ».

Par ailleurs, « l’indice de la misère », qui combine l’inflation et le chômage, est quasiment de retour aux niveaux qu’il occupait il y a 30 ans — quand l’inflation avait atteint 13% et que les actions baissaient depuis 16 ans.

▪ Mais attendez… Les choses ne se sont pas si mal passées après ça, non ? Le début des années 80 a été suivi par un boom de 20 ans aux Etats-Unis.

N’y comptez pas cette fois-ci, cher lecteur. 1981 était tout ce que 2011 n’est pas. A l’époque, les taux d’intérêt et l’inflation atteignaient des records. Les actions étaient au plus bas. Et Paul Volcker venait de prendre le pouvoir à la Fed. Lorsqu’il déclara qu’il allait changer les choses, il le pensait.

Aujourd’hui, les taux d’intérêt sont à un plus bas d’un demi-siècle… les actions sont toujours chères… et les idées de Ben Bernanke sont aussi embrouillées que celles de Volcker étaient claires. Si l’on retourne la situation des Etats-Unis aujourd’hui, on obtient une hausse des taux, une chute des actions… et encore plus de misère. Regardez par la fenêtre : vous pouvez voir le soleil à l’horizon deux fois par jour — mais il ne se lève qu’une seule fois.

Le monde a tourné — contre les Etats-Unis, et, dans une large mesure, contre l’Occident dans son ensemble.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile