La Chronique Agora

A l’attaque des moulins à vent

éoliennes, transition énergétique, inflation

L’économie circulaire peut-elle être viable dans un univers où le temps n’est qu’une route à sens unique ?

« On ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve. »
~ Héraclite

Voici… une réflexion sur les raisons pour lesquelles l’économie ne peut pas se remettre des dommages infligés depuis 2008.

Nous sommes retournés à Paris samedi dernier… Presque immédiatement, notre voiture de location a commencé à nous gronder à propos de notre vitesse, du franchissement de la ligne blanche, de notre proximité avec les autres voitures, et ainsi de suite. Cette conduite électronique nous semble totalement inutile. Nous avons une épouse pour cela.

Puis, en nous arrêtant dans un restaurant routier pour le petit-déjeuner, nous avons été déçus de constater qu’il n’y avait pas de jus d’orange au menu.

« Nous n’avons pas reçu de livraison d’oranges depuis des semaines », nous a expliqué la jeune femme.

« Quoi… ils font pousser des oranges en Ukraine aussi ? »

La jeune fille a ri. Mais nous savons tous que l’Ukraine est le nouveau Covid – le conflit est la cause de tous les maux.

Le plus haut niveau d’essence jamais atteint

Peut-être que l’essence américaine vient aussi d’Ukraine. CBS News Los Angeles rapporte :

« Le prix de l’essence à Los Angeles a de nouveau atteint un niveau record, alors que 3,1 millions de Californiens du sud étaient attendus sur les routes et dans les airs pour le week-end prolongé du Memorial Day.

Le nombre de voyageurs a augmenté, tout comme le prix de l’essence et le coût du voyage, puisque Los Angeles a connu sa cinquième journée consécutive d’augmentation du prix de l’essence, atteignant le record de 6,16 $ le gallon – soit près de deux dollars de plus que le précédent record du Memorial Day de 4,29 $ en 2012.

Une station-service de Beverly Grove affichait le prix stupéfiant de 7,49 dollars le gallon d’essence ordinaire sans plomb. »

Par le passé, nous attendions avec impatience de faire un tour en voiture en France… Mais la campagne a changé, ces dernières années… Cliquez ici pour lire la suite.

Par le passé, nous attendions avec impatience de faire un tour en voiture en France. La campagne est magnifique… on y croise régulièrement des châteaux fascinants et des villes charmantes. Mais, aujourd’hui, la vue est effacée par des monstres – d’énormes éoliennes, par centaines.

Vous êtes face à une charmante scène bucolique… et elles sont là… menaçantes… comme une armée de robots guerriers géants venus de l’espace, avec leurs lames mortelles tranchant l’air, prêtes à se battre contre tout ce qui est humain.

Les turbines sont censées générer de l’électricité. Mais beaucoup d’entre elles étaient inactives. Font-elles plus de mal que de bien ? Empirent-elles l’état de la planète, au lieu de l’améliorer, en détruisant les doux paysages qui ont charmé les artistes et les touristes depuis des générations ? Sont-ils comme des masques… un signe d’obéissance aveugle, détruisant la beauté de la France afin d’apaiser les dieux verts ?

Une fois à Paris, nous avons rendu la voiture à Hertz et sommes allés déjeuner au Train Bleu, un restaurant emblématique de la gare de Lyon. Le décor y est riche et voluptueux… avec des moulures ornées et dorées et des femmes aux seins nus sculptées sur les murs.

Construit à l’occasion de l’Exposition universelle de Paris de 1900, il tire son nom du célèbre « train bleu », qui menait les voyageurs de la Manche jusqu’à la Méditerranée. De grandes peintures rappellent encore les villes desservies par le train et la gloire chaleureuse du sud de la France au XIXe siècle.

(Le Train Bleu de la gare de Lyon, en 2019)

Aujourd’hui, la gare de Lyon dessert la Provence, et transporte des passagers vers Lyon, Marseille, Grenoble, Cannes… et bien sûr Genève. Et le restaurant, situé dans la gare elle-même, célèbre non seulement le progrès technologique de la Troisième République… mais aussi la somptueuse ébullition de la Belle Epoque.

De plus en plus fou

Notre fils, Henry, vit à Paris ; il nous a rejoints pour le déjeuner et nous a informés de la situation en France.

« De plus en plus folle » ; il nous a d’abord donné sa conclusion.

En parlant de la classe dirigeante française :

« Ils ne sont pas aussi obsédés par les questions raciales ou de genre. Mais, quand il s’agit de l’agenda écologique, c’est une toute autre histoire.

C’est pourquoi vous voyez ces éoliennes partout. Le but est d’empêcher la planète de se réchauffer. Sont-elles efficaces ? Je ne sais pas. Mais la température n’est pas la seule chose qui compte. La France était belle autrefois. Maintenant, pratiquement partout où vous regardez, vous voyez ces horribles éoliennes.

Comme l’énergie qu’elles produisent n’est pas vraiment viable commercialement, elles sont subventionnées… ce qui prive le capital d’autres investissements. Et comme le vent n’est pas fiable, vous avez toujours besoin de sources d’énergie de secours traditionnelles. Donc, quand on fait le calcul… et qu’on ajoute tout le combustible fossile nécessaire à la fabrication de l’acier et du béton, et les dommages environnementaux liés à tout cela, il n’est pas du tout certain que l’on soit réellement gagnants.

Mais ce n’est qu’une fraction de l’agenda écologique. Maintenant, ils ont une nouvelle loi qui rend illégal le fait de jeter quoi que ce soit. Cela fait partie de ce qu’ils appellent une ‘économie circulaire’. Tout est censé être recyclé. Ainsi, les entreprises ne peuvent pas amortir les stocks d’invendus, par exemple. Et les supermarchés n’ont pas le droit de jeter de la nourriture. »

Les dirigeants français, probablement plus que ceux des États-Unis, sont des technocrates. Ils ne représentent pas « le peuple » et ne font pas ce qu’il leur demande. Au lieu de cela, ils pensent qu’ils sont comme Moïse, et conduisent « le peuple » vers un monde meilleur.

Henry a étudié la physique à l’université. Il poursuit :

« L’idée de l’économie circulaire vient probablement d’une lecture erronée de la première loi de la thermodynamique – la conservation de l’énergie. Cette loi nous dit que la somme d’énergie dans un système fermé est constante. Il faut de l’énergie pour fabriquer quelque chose. Ils pensent donc que l’on peut récupérer cette énergie en la retirant. Ou économiser l’énergie en ne le fabriquant pas. Mais ce n’est pas comme ça que ça marche.

Il y a beaucoup de choses qui ne vont que dans un sens. Vous pouvez démolir une voiture. Mais vous ne pouvez pas inverser cette démolition. Il n’y a pas de circularité. C’est la fin de la ligne. Tout ce que vous pouvez faire, c’est récupérer quelques pièces détachées. »

L’ultime route à sens unique

Nous nous sommes dit qu’il en allait de même pour une vie humaine. Elle ne va que dans un sens. Et, quand on arrive à la fin, on peut peut-être recycler quelques organes, mais, une fois que l’étincelle de vie a disparu, on ne peut pas ramener le cadavre à la vie en réassemblant les parties du corps.

Le temps, lui aussi, est une route à sens unique. Vous ne pouvez pas le sauver. Et il n’y a pas de retour en arrière. Pas de pause. Pas de récupération du passé. Vous n’entrez dans l’eau du fleuve qu’une seule fois.

« Vous utilisez beaucoup de ressources, de temps et d’énergie pour construire une éolienne. Bien sûr, vous pouvez la démonter. Vous pouvez briser les fondations en béton, par exemple. Mais vous ne pouvez pas simplement ajouter de l’eau et en fabriquer une nouvelle. Le béton est un phénomène à sens unique. 

Pour le reste, vous obtiendrez juste beaucoup de ferraille, du plastique et du cuivre. Ils peuvent être recyclés, mais cela coûtera plus cher – en énergie et en émissions de CO2 – que de partir de zéro. 

Il en va de même pour une économie. Vous pouvez la ralentir. Vous pouvez la déformer. Vous pouvez la démonter. Mais ensuite, vous ne pouvez pas réassembler les pièces ensemble de la même manière. Des entreprises font faillite. Des compétences se perdent. Des travailleurs prennent leur retraite… ou ne veulent pas revenir au bureau. Le temps ne peut pas être récupéré. Et le capital ne réapparaît pas après avoir été gaspillé. Il est parti pour toujours.

Et qui veut construire une nouvelle usine s’il craint qu’elle soit fermée par un nouveau virus ? Qui veut acheter une obligation qui rapporte 3% alors que l’inflation est à 8% par an ? Qui va planter plus de maïs s’il ne peut pas obtenir de pièces pour son tracteur ?

Une économie prend en compte tous les ‘connus’ – y compris les dommages que vous avez causés. »

C’est une nouvelle rivière, en d’autres termes. Comme un mari ou une femme adultère, le mariage peut aller de l’avant… mais il ne pourra jamais redevenir ce qu’il était.

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