La Chronique Agora

L’arrosage de la Fed va bientôt prouver sa nocivité

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La Fed a arrosé l’économie d’argent falsifié en organisant une baisse des taux artificielle. Les endettés ont ainsi obtenu un transfert de 8 000 milliards de dollars. Mais le vent est en train de tourner et les rendements obligataires remontent.

C’est une très belle journée d’automne, aujourd’hui, au nord de l’Etat de New York. Les arbres sont rouges, bruns et jaunes. Les écureuils bondissent sur la pelouse pour faire provision de noix. Il a fait chaud pour la saison, ces derniers jours, des averses venues de l’autre rive de l’Hudson s’installent, poussées par un vent frais.

Mais aujourd’hui, nous parlons d’argent. Car après tout, à la Chronique, l’argent est notre thème de prédilection.

L’argent. L’argent. L’argent.

Un transfert de 8 000 milliards de dollars vers les « déjà riches »

Nous avons vu de quelle façon l’Etat avait créé l’argent falsifié, après s’être débarrassé en 1971 du système monétaire de Bretton Woods, adossé à l’or.

Et nous avons vu de quelle façon cet argent falsifié a perverti, déformé et corrompu notre économie, notre gouvernement, et même nos vies de famille.

Nous nous arrêtons un instant pour rappeler de quelle façon cet argent falsifié est même parvenu à esquiver la Constitution.

« Les questions monétaires » sont censées être décidées par les représentants à la Chambre… et débattues ensuite, puis approuvées, par le Sénat.

Après tout, il s’agit de l’argent des électeurs.

Mais la Fed – sans même demander la permission, ni avec un mot de remerciements – a pris sur elle de décider du sort de plus de 8 000 milliards de dollars.

C’est une estimation grossière de la somme qui n’a pas été versée aux épargnants au cours de ces huit dernières années en raison de la politique des taux d’intérêt ultra-bas menée par la Fed.

Le total transféré est bien plus important… dans la mesure où les actions, les obligations, l’immobilier et les prix d’autres actifs ont tous augmenté en réaction à ces milliers de milliards de dollars de nouveaux crédits que la Fed a injectés dans le système.


Vous n’êtes pas obligé de subir cette politique de taux bas ou négatif imposée même à l’Europe par la BCE. Vous pouvez toujours faire fructifier votre PEA et obtenir un rendement annuel moyen de 15% sans prendre de risques inutiles. Comment ? Tout est ici.


Cela a enrichi leurs propriétaires… et relativement appauvri ceux qui n’en possédaient pas.

Les consommateurs, investisseurs et entreprises trompés par les emprunteurs

La Fed a élaboré son propre plan de redistribution des revenus – des épargnants en direction des emprunteurs – et ce, sans le moindre débat public.

Si ce plan avait été soumis à la Chambre pour vote, on aurait pu l’intituler le « Plan pour que les Riches deviennent encore plus Riches ». Ou mieux encore : « le Système de Bonus de Wall Street ». Ou encore, « Les Consommateurs, investisseurs et entreprises trompés par le Mispricing Credit Act de 2009″.

Vous imaginez comment ce type de législation serait vu, dans la capitale du pays.

Mais heureusement pour les riches, Wall Street, le Deep State, et les débiteurs de toutes catégories, ce plan n’a pas eu besoin de recueillir le vote des représentants du peuple, ni à la Chambre, ni au Sénat. Le président des Etats-Unis n’a même pas dû signer le texte législatif définitif. Seule a été nécessaire l’approbation des 12 membres non élus de l’organe décisionnel de la Fed, le Federal Open Market Committe [NDR : Comité de politique monétaire]… et l’affaire a été bouclée.

Dans l’article qu’il a publié récemment dans The Economist (thème de la Chronique d’hier), le président Obama fait comme si le plan de la Fed – qu’il a dû approuver, bien que nous ne nous souvenions pas qu’il l’ait dit – avait été un grand succès.

Tout le monde a sa propre vision des faits. Mais nous nous demandons quel miroir M. Obama a utilisé.

Il donne l’impression que l’économie est une serre dont il aurait héritée lorsqu’il a emménagé à la Maison Blanche. Selon ses dires, tout y était fané lorsqu’il l’a découvert. Il a arrosé… et la serre a prospéré.

Mais la croissance du PIB, au cours des huit années de mandat d’Obama, n’a représenté en moyenne que 50% de celle des années Clinton, et un tiers uniquement de celle des années Kennedy et Johnson.

Et si nous calculons la croissance économique « réelle », ou corrigée de l’inflation, enregistrée au cours des deux mandats d’Obama, selon la méthode utilisée sous le gouvernement Reagan, nous constatons que la croissance d’Obama disparaît totalement !

L’arrosage nocif de l’argent falsifié

Voilà 15 ans que nous nous exprimons sur ce sujet… que nous nous creusons la tête… en tentant de relier les données entre elles et d’identifier ce qu’il se passe vraiment.

Mais ce n’est que récemment que nous avons braqué les projecteurs sur le véritable coupable : le système monétaire.

L’argent falsifié a provoqué une croissance fragile et faussée. Le fait est que l’argent falsifié de l’Etat a créé une économie sous serre… protégée du monde réel par de l’argent artificiel prêté à des taux artificiellement bas. Vous voyez des plantes en apparence luxuriantes, feuillues et exubérantes. Mais elles ne pourraient survivre à la moindre nuit passée à l’extérieur, dans le monde réel.

C’est la représentation « macro-économique »… la vue d’ensemble.

Mais il est important que les investisseurs y réfléchissent. Car ce qui est « macro » a tendance à se transformer en « micro ». Le grand et vaste monde peut se montrer écrasant lorsqu’il s’abat sur vos actions et obligations.

Le dollar falsifié a tout déformé. Si vous possédez 100 dollars d’actions, par exemple… derrière se cache une entreprise dont les ventes ont été artificiellement gonflées par l’argent falsifié. Ses clients pensaient être plus riches qu’ils ne l’étaient réellement, grâce à la valeur faussée des actifs. Ses coûts d’emprunt ont baissé en raison des taux d’intérêt faussés de la Fed. Ses bénéfices ont augmenté, grâce à l’augmentation des ventes et à la diminution des coûts. Même la valeur de ses actions est un mirage : tellement elle a gonflé sous l’effet des rachats… financés, bien sûr, à des taux avoisinant zéro.

Et lorsque le cycle se retourne – et que le marché du crédit se contracte – les parois vitrées de la serre se craquellent. Et puis elles se brisent. L’atmosphère clémente de cette tromperie mutuellement cautionnée se transforme en froide et cruelle réalité. L’augmentation des taux d’intérêt exerce une pression sur l’ensemble du système. Les clients perdent leurs maisons, leurs emplois, et leurs voitures. Les parkings des magasins se vident. Les caisses enregistreuses se taisent. Les ventes chutent. Les bénéfices dégringolent. Le cours des actions s’effondre.

Incapables de rembourser leurs dettes, les entreprises font défaut. Le cours des obligations – excepté celles de meilleure qualité – chute. Les spreads s’élargissent.

Pour information : les premières fissures sont déjà apparues. Depuis ses plus-bas enregistrés dans la chaleur de l’été, le rendement des Bons du Trésor américain à 10 ans – indicateur clé des coûts d’emprunt au sein de toute l’économie – a augmenté de 37%. Peut-être avons-nous atteint – finalement, au bout de 35 ans – un plus-bas sur les rendements obligataires, la fin du marché obligataire haussier amorcé en 1981.

Le vent va peut-être se renforcer. Vérifiez que vous avez une écharpe.

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