La Chronique Agora

Apple, Google, Microsoft… les rachats de stock options abondent

banques centrales

▪ La récente chute des cours devrait déclencher une vague de rachats d’actions sans précédent à Wall Street, nous avertissent les stratèges : pas seulement dans le but de raréfier le nombre de titres en circulation pour doper artificiellement les dividendes — mais aussi pour profiter de cours très bas afin de reconstituer un stock d’actions à distribuer aux cadres et dirigeants dans une optique de fidélisation.

C’est un mode de rémunération qui échappe aux charges salariales puisqu’il ne s’agit pas d’un revenu ni d’un bonus (qui subit des charges équivalentes).

La distribution d’actions gratuites (grants) constitue un complément de salaire non fiscalisé, assortie d’une période de blocage plus ou moins long. Elle peut alterner avec les stock options (le bénéficiaire étant dans ce cas libre de les exercer ou non)… mais cette formule n’a d’intérêt que si le cours monte, évidement.

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Le cadeau d'Arnaud Montebourg aux Français…

Peu de gens le savent… mais avant de se faire éjecter du gouvernement, le locataire de Bercy a réalisé un véritable coup de maître…

Il a manoeuvré pour qu'un futur leader de l'industrie européenne – sur le point d'être racheté par les Américains – reste en France et par là-même, pour que les investisseurs particuliers comme vous puissent en profiter.

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Un total de titres déjà rachetés qui avoisine 2 000 milliards de dollars — et atteindra bientôt les 2 500 milliards… soit l’équivalent du PIB de la France

Si le parcours boursier s’avère un peu paresseux, les annonces de rachats massifs de titres interviennent pour faire grimper les cours. Un expédient dont les grandes entreprises américaines usent et abusent depuis quatre ans, avec un total de titres déjà rachetés qui avoisine 2 000 milliards de dollars — et atteindra bientôt les 2 500 milliards… soit l’équivalent du PIB de la France.

La machine s’emballe cette année avec déjà 440 milliards de dollars achetés en neuf mois. Cela représente un rythme annuel qui file tout droit vers les 600 milliards de dollars : du jamais vu depuis la période équivalente de l’année 2007, juste avant l’éclatement de la crise des subprime.

▪ Sur le podium…
La championne toutes catégories reste Apple, avec 33 milliards de dollars en l’espace de six mois, devant IBM (19,5 milliards), Cisco Systems et Oracle (environ 10 milliards), Microsoft (7,3 milliards) et Qualcomm (6,7 milliards).

Microsoft a par exemple racheté pour 3,2 milliards de dollars de ses propres actions à ses employés au cours de son exercice fiscal 2013/2014 (un exercice décalé qui s’achève le 30 juin).

En cumulé depuis 2009, ce sont pas moins de 19 milliards de dollars (sur 29 milliards) qui ont été rachetés auprès de ses propres salariés par Microsoft dans le cadre de son programmes de stock options.

Même s’il est question de dizaines de milliards, il s’agit presque de "menue monnaie". Microsoft dispose — tout comme Apple ou Google — d’une trésorerie pléthorique, assez classique pour une multinationale ayant accédé au statut de leader mondial de sa catégorie durant une période avoisinant une décennie.

Ce genre d’entreprises — plus puissantes et plus riches que beaucoup d’Etats siégeant aux Nations unies — dispose de marges de manoeuvres financières et fiscales qui font souvent défaut à des concurrents en phase de croissance et dont la trésorerie est largement absorbée par de lourds investissements ; il leur faut pourtant attirer des talents et séduire les actionnaires.

Si leur trésorerie s’avère insuffisante pour imiter Apple ou Google qui ne savent plus quoi faire de leur cash, la solution consiste à emprunter les sommes qui permettront de soutenir la comparaison avec les entreprises hyper capitalistiques. Cela ne pose aucun souci puisque l’argent est devenu quasiment gratuit tandis que la croissance excède en principe le coût de la dette.

Les gérants de portefeuilles obligataires se jettent comme des morts de faim sur des émissions high yield offrant 4% à 5% de rendement

▪ Merci (encore) les banques centrales !
Et comme les banques centrales de l’ensemble de la planète ont écrasé les rendements et asséché les marchés obligataires de l’équivalent de 10 000 milliards de dollars de dettes souveraines, MBS, ABS et autres créances titrisées… les gérants de portefeuilles obligataires se jettent comme des morts de faim sur des émissions high yield offrant 4% à 5% de rendement quand des T-Bonds rapportent à peine plus de 2% sur 10 ans et "moins quelque chose" entre un mois et deux ans sur les Bunds.

Ils peuvent se régaler : en plus des opérations de rachats de titres décrites plus haut, nombre d’entreprises qui ne trouvent plus de débouchés dans une conjoncture tendant vers la déflation se lancent dans des opérations de croissance externe de grande ampleur, très gourmandes en capitaux… Mais là encore, pas de souci puisque l’argent restera gratuit — la Fed, la Banque du Japon et la BCE nous le promettent — pour "une période de temps très étendue".

Ce sont ainsi plus de 400 milliards de dollars qui ont été prêtés aux entreprises par les banques (Crédit Suisse, Bank of America et JP Morgan forment le tiercé de tête) depuis le 1er janvier… Cela semble presque marginal en regard des 2 700 milliards consacrés aux fusions/acquisitions répertoriées dans le monde depuis le 1er janvier.

Cela représente une explosion de +59% par rapport aux neuf premiers mois de l’année 2013. Il s’agit de la plus forte hausse jamais observée depuis 1998 — l’année du krach de LTCM qui tétanisa les marchés aux alentours de la… mi-octobre.

Injections monétaires illimitées, rachats de titres massifs, plans de stock options géants, déluge d’émissions high yield, déferlante de fusions/acquisitions de taille supérieure au milliard de dollars… C’est en quelque sorte la synthèse de tous les emballements capitalistiques et bulles d’actifs en tous genres observés au cours des deux dernières décennies.

Mais tout survient cette fois simultanément et à une échelle qui surpasse tous les records jamais enregistrés à ce jour : assistons-nous à un bouquet final de bouquets finaux ? 

L’envolée du VIX au-delà des 25 nous invite à l’envisager très sérieusement !

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