La Chronique Agora

D’Apple à Facebook, la coolitude est-elle un principe d’investissement ?

Tech

▪ Cet article aurait pu s’intituler "Pourquoi je n’aime pas les réseaux sociaux" mais après mûre réflexion, interrogation de mes amis sur Facebook et discussion avec une de mes collègues sur Skype, je me suis dit qu’il valait mieux vous parler d’investissement — car après tout, quel que soit le degré de sympathie que vous m’accordez, vous devez quand même vous ficher pas mal de ce que j’aime ou pas.

D’ailleurs, entendons-nous bien, j’aime beaucoup les réseaux sociaux. En fait, j’aime beaucoup les moyens de communication de manière générale. J’ai béni l’invention d’internet qui vous permet de parler à votre meilleure amie en Irlande ou à votre petit ami en Chine. J’ai plongé les deux pieds dans les messageries style MSN. J’ai adhéré à Facebook, Twitter, Instagram, etc. Je prends des photos inintéressantes de mes gâteaux maison ou des rues de Paris et il se trouvera toujours quelqu’un pour me dire que c’est merveilleux, joli, incroyable… C’est délicieusement flatteur tout cela.

▪ Le cycle infernal des nouvelles technologies
Internet, les réseaux sociaux, c’est vraiment très bien, nous sommes (presque) tous d’accord. Mais vous savez aussi qu’en matière de nouvelles technologies, rien ne reste jamais nouveau très longtemps. Et que nous nous lassons très vite de ce que nous avons adoré.

Au début des années 2000, j’avais une messagerie AOL. Puis Caramail. Puis Wanadoo. Puis Yahoo!. Puis Gmail… puis… puis… Avant Google, il y avait Yahoo, avant Yahoo, Altavista, avant Altavista, j’utilisais un moteur de recherche nommé Copernic… Tout ceci remonte à loin. Avant Facebook, il y avait Copains d’avant, avant les SMS, les bipers Tamtam ou Tatoo. J’ai utilisé de manière frénétique MSN Messenger — qui est d’ailleurs mort de sa belle mort il y a quelques jours — puis je suis passée à Skype ou la messagerie instantanée de Facebook.

Sale temps pour les valeurs techno
Ces derniers mois ont semé la panique parmi les valeurs liées aux nouvelles technologies en Bourse. L’introduction de Facebook a été un plantage complet : la valeur a perdu plus de 30% depuis mai 2012. Zynga, qui développe des jeux pour Facebook et autres supports, a quant à lui vu son cours s’effondrer de plus de 60% depuis son IPO.

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Une journée exceptionnelle pour enfin…
RETROUVER DU RENDEMENT POUR VOTRE EPARGNE !
Ce sera l’événement de ce printemps : la conférence A la recherche du rendement perdu se déroulera le 24 mai 2013 à Paris.

Philippe Béchade, Simone Wapler, Eric Lewin, Mory Doré et de nombreux autres seront présents pour répondre à des questions cruciales : où trouver du rendement sûr et solide en ce moment ? Comment le protéger de la répression fiscale ? Comment éviter les pièges à épargne tendus aux investisseurs ? (Et bien d’autres encore !)

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Mais la valeur techno qui fait les gros titres ces derniers jours est Apple, ex-valeur star du Nasdaq. Après avoir dépassé les 700 $ — et alors que la plupart des analystes prévoyaient une poussée vers les 900 $ — et s’être arrogé le titre de plus grosse capitalisation boursière, Apple a vu son cours baisser inexorablement jusqu’à récemment repasser sous la barre des 400 $.

Que se passe-t-il ? La réponse se trouve peut-être dans une notion : le cool.

De la coolitude des sociétés
Voici ce qu’a déclaré Black Ross, ancien directeur de produit chez Facebook, dans sa lettre de démission en mars 2013 — source qui vient de Slate : "Je pars parce qu’un journaliste de Forbes a demandé au meilleur ami de son fils Todd si Facebook, c’était toujours cool, et l’ami a répondu que non, et qu’aucun de ses amis ne le pensaient non plus, pas même Leila, qui pourtant avant adorait, et cet article m’a fait réévaluer la viabilité de la boîte sur le long terme".

C’était du second degré, mais je crois tout de même qu’il tient là le fond du problème. Le cool. Facebook me laisse perplexe en tant qu’investissement. J’avais mis en garde mes lecteurs contre son introduction en Bourse. Non seulement parce qu’une IPO est toujours risquée mais aussi et surtout parce que le business model du réseau social ne me paraissait pas vraiment clair.

Depuis, les choses ont quelque peu changé. La publicité sur Facebook est devenue plus présente, sous forme d’articles, de liens, d’applications ou de sites sponsorisés. Nous avons aussi le droit à des bannières pub plus classiques qui sont censées afficher un contenu en rapport avec les goûts et activités que j’ai moi-même, et volontairement, fournis à Mark Z. en publiant des commentaires palpitants sur ma vie. Il faut d’ailleurs croire que je ne partage pas assez avec Facebook, car les publicités proposées sont désespérément les mêmes de jour en jour et pas forcément très attractives.

Facebook a aussi décidé de s’imposer dans le domaine du smartphone, grâce à un Facebook phone fabriqué par le Coréen HTC. A voir… Personnellement, l’application Facebook de mon iPhone me suffit très largement ; je n’ai aucune envie d’avoir les statuts de mes amis en permanence sur l’écran d’accueil de mon téléphone.

Mais faut-il investir dans toutes ces sociétés ? C’est ce que nous verrons dès demain…

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