La Chronique Agora

Allons-nous être mangés à la sauce déflationniste ? (1)

La valeur des actifs part en fumée
Les prix du pétrole plongent. Ils ont déjà perdu les deux tiers de leur valeur depuis juillet. Ceux du gaz aussi d’ailleurs. Bonne nouvelle, me direz-vous ! Le plein sera moins douloureux et la facture de chauffage cet hiver restera "dans les clous".

Les prix de l’immobilier se sont effondrés aux Etats-Unis, en Angleterre, en Espagne, en Irlande… et viennent de se retourner chez nous. Tant mieux si vous aviez l’intention d’acheter. En revanche, si vous vouliez vendre, dépêchez-vous…

Les marchés boursiers sont en chute libre. Les principaux indices ayant perdu en moyenne 40% de leur valeur depuis janvier. 32 000 milliards de dollars déjà envolés… Pschitt ! Et je doute que ce processus de baisse ait touché à sa fin. Voilà qui est nettement moins sympathique pour l’investisseur.

Avez-vous vu que certaines boutiques soldent déjà ? Avec des remises impressionnantes ? Là, je vois votre sourire revenir…

Aucune classe d’actifs ne résiste
Depuis quelques semaines, les prix baissent. Tous les actifs sont touchés. Matières, actions, immobilier, biens de consommation… oubliée l’inflation. Elle n’intéresse même plus J.-C. Trichet ! C’est dire…

Mais ne nous réjouissons pas trop vite. Nous devons maintenant affronter les tensions déflationnistes…

On a l’impression d’avoir plus d’argent en poche !
A court terme, vous allez sans doute trouver ce phénomène fort sympathique. Les prix baissant, on a forcément l’impression d’avoir plus d’argent en poche. Le pouvoir d’achat remonte enfin ! En revanche, à long terme, et au risque de vous décevoir, je préfère de loin avoir à subir l’inflation que… "vous savez qui" !

Car la déflation intensifie le chômage. Et à la vitesse grand V. Les chiffres américains et français du chômage sont là pour le confirmer. Nous n’en sommes probablement qu’au début… tout simplement parce que l’activité ralentit, lentement mais très sûrement.

C’est un peu votre faute à vous
Vous aviez l’intention d’acheter une maison, une voiture ou un ordinateur ? Je parie que vous êtes en train de vous dire : j’attends quelques mois, les prix vont baisser, je pourrai ainsi me payer ma maison (ma voiture, mon téléviseur…) bien moins cher.

La déflation bloque la consommation parce que, très rationnellement, les individus reportent leurs achats.

Nous entrons dans un cercle vicieux
Seulement voilà : d’un point de vue macro-économique, les conséquences d’un tel comportement sont désastreuses. Car si nous consommons moins, l’activité ralentit. Les entreprises doivent donc produire moins pour éviter d’accumuler des montagnes de stocks. Les fermetures d’usines et le chômage partiel font leur apparition. Les plans de licenciements commencent à tomber…

C’est autant de demande potentielle en moins, car un chômeur consomme moins qu’un actif !

Le cercle vicieux est activé… et nous verrons demain que ses conséquences sont dévastatrices.

Meilleures salutations,

Isabelle Mouilleseaux
Pour la Chronique Agora

(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières & Devises (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.

L’Edito Matières Premières & Devises est bien plus qu’une chronique quotidienne. C’est un pôle d’activités centré sur les matières premières qui vous donne les moyens de suivre et de maîtriser ces marchés ! Vous pouvez recevoir gratuitement l’Edito Matières Premières & Devises en cliquant ici.

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