La Chronique Agora

Allez-y, qu'on en finisse !

▪ Quelques nouvelles du sommet du G20 à Toronto. Rappelez-vous que cette réunion devait être un affrontement entre les Allemands et les Américains… c’est-à-dire entre les réducteurs de déficits et les prodigues aux poches percées…

Entre les gens sans espoir et les gens sans idées, en d’autres termes.

Voici ce que nous dit l’Associated Press : "’les leaders mondiaux doivent travailler ensemble pour s’assurer que la reprise mondiale reste sur les rails’, a déclaré samedi le secrétaire au Trésor US Timothy Geithner. Geithner a prononcé ces remarques alors que le président Barack Obama prévenait ses homologues du Groupe des 20 Nations de ne pas mettre fin aux mesures de relance de leurs économies trop rapidement. Les Etats-Unis craignent qu’une telle action mette en danger la reprise mondiale".

"Lorsqu’on lui a demandé si l’économie mondiale pouvait glisser dans une nouvelle récession en ‘double creux’, Geithner a répondu que la réponse à cette question dépendait de décisions prises par les dirigeants mondiaux. ‘Il est de la capacité des personnes qui se trouveront ensemble dans ces pièces ces prochains jours d’éviter cette issue’, a-t-il dit".

"’Si l’économie mondiale doit se développer à son plein potentiel, si la croissance doit être durable à l’avenir, alors nous devons agir maintenant pour consolider la reprise et terminer la réparation des dégâts causés par la crise’."

Pour autant que nous puissions en juger, la reprise est en mauvaise voie depuis qu’elle a allumé son moteur. A Toronto, les gens ne pouvaient rien faire pour la remettre "sur les rails", même s’ils avaient su ce qu’ils faisaient. Tout ce qu’ils peuvent, c’est s’écarter du chemin.

Le système a trop de dettes. Il doit se débarrasser d’une partie de ces dettes — soit en pertes sèches, soit par des défauts de paiement, soit par des remboursements. Les choses qui doivent arriver arrivent tôt ou tard. Et mieux vaut tôt que tard.

▪ Mais qu’arrive-t-il en ce moment ?

Le commerce mondial se disloque — le Baltic Dry Index, une mesure du commerce mondial, a récemment chuté 17 jours d’affilée.

Les dépenses de consommation se disloquent — le secteur "consommation discrétionnaire" est devenu dangereusement négatif.

Les actions se disloquent — avec un Dow Jones en chute.

L’emploi se disloque — inutile de vous en dire plus à ce sujet.

L’immobilier se disloque — depuis 1963, jamais les gens n’avaient acheté si peu de maisons aux Etats-Unis.

Est-ce que ça ressemble à une reprise ? Bien sûr que non.

Ça ressemble à une défaite. Un échec de l’équipe de la reprise.

Mais ne vous inquiétez pas — parfois, un échec est ce qu’on peut espérer de mieux. Et quand on y réfléchit… une défaite, ce n’est pas si mal. Imaginez à quel point les Chinois auraient été mieux si la Longue Marche de Mao avait provoqué l’effondrement total de l’armée. Et si l’invention de la télévision n’avait pas pris ? Les gens auraient peut-être encore de la dignité et un cerveau…

Non seulement l’effondrement et l’échec aident à éviter des erreurs plus grandes, mais ils corrigent également les erreurs une fois qu’on les à faites. Accumuler des dettes jusqu’à atteindre 362% du PIB mondial n’était probablement pas la chose la plus intelligente qu’ait faite la race humaine. Essayer de "relancer" l’économie et de reproduire le système qui a généré ces dettes est encore plus idiot.

Non, mieux vaudrait une bonne vieille correction à l’ancienne… un effondrement… un échec de l’équipe Geithner, Bernanke, Obama. De toute façon, il y en aura une. Allez-y, qu’on en finisse !

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