La Chronique Agora

Les Allemands préparent leur plan B. Nous devrions en faire de même…(1)

▪ Le système financier mondial est un paquebot en perdition… Il sombre à l’image de feu le Titanic. Le désarroi atteint un paroxysme. L’incertitude est extrême. L’imprévisibilité totale.

Les politiques sont totalement dépassés, incapables d’apporter ne serait-ce qu’un début de solution. Et les marchés dérivent au gré des mauvaises nouvelles dont ils sont bombardés de toutes parts.

L’hydre de la dette est lâchée, il nous faudrait un Hercule pour en venir à bout… Quant aux repères, il n’y en a plus aucun.

▪ Cacophonie, épais brouillard et débâcle…

La grande bataille du CAC 40 fait rage. L’indice est en perdition totale, largement sous les 2 850 points ; il prend le chemin de la défaite de mars 2009, en route vers les 2 465 points.

Les investisseurs long terme ont déserté les marchés actions depuis longtemps, les algorithmes des robots-traders sur indices deviennent caducs, et les day traders « humains » sont totalement déboussolés. Monsieur le Marché joue avec leurs nerfs…

Les banques françaises sont en déroute et perdent aujourd’hui encore 10% en moyenne. La Société Générale est en chute de 60% depuis le début de l’année et la valorisation actuelle de la BNP intègre une recapitalisation de 30 milliards d’euros.

Les politiques se sont décrédibilisés avec les stress tests. Comment faire confiance à des gens qui vous disent que tout va bien alors qu’ils ne testent même pas les banques en situation de défaut d’un Etat comme la Grèce, à la veille d’un tel risque. Aujourd’hui, le numéro un de la Société Générale essaye de défendre sa banque avec des arguments en béton. Personne ne veut l’entendre… La confiance est cassée et la courroie de transmission a lâché.

La débâcle se répercute sur les CDS des banques françaises qui affichent des niveaux deux fois plus élevés que pendant le krach 2008 (soit dit en passant : à quoi bon s’assurer contre le défaut des banques alors qu’on sait pertinemment que les contreparties seraient incapables de payer la prime aux assurés le cas échéant…)

Il y a aussi l’implosion du rendement du Bund de référence à 1,73% (jamais, jamais le taux n’était passé sous les 2%). Les capitaux trouvent refuge dans l’obligataire allemand.

Pendant ce temps, le marché obligataire italien ressemble à un no man’s land post-guerre nucléaire. Pas un candidat à l’achat ! La BCE tient le marché à bout de bras, seule. Bientôt l’Espagne… ?

D’ailleurs, c’est la raison qui a poussé les deux sous-marins allemands Axel Weber d’abord, puis Jürgen Stark, à claquer la porte de la BCE ! Ils s’opposaient au programme de rachat obligataire massif (obligations italiennes et espagnoles) par la BCE. Et ce qui devait arriver arriva…

… perte de crédibilité. La BCE se transforme vitesse grand V en une bad bank (banque aux actifs toxiques)

Même la Troïka jette l’éponge (Commission européenne, FMI et BCE censés sauver la Grèce du défaut). Elle a tout bonnement quitté le pays en expliquant aux Grecs qu’il était impossible de signer un nouveau chèque de huit milliards d’euros si les engagements n’étaient pas tenus.

La prochaine échéance de la Grèce est dans trois semaines. Si elle n’a pas l’argent d’ici là, c’est le défaut…

Nous verrons la suite dès demain.

Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises du 12/09/2011.

 

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