La Chronique Agora

Activité manufacturière en baisse et Dow Jones parasité

▪ Les marchés financiers offrent plus de parasites qu’une station radio sur ondes courtes le long d’une route au milieu de nulle part, la Route 66 aux Etats-Unis par exemple. De temps à autre, on pense pouvoir distinguer quelque chose de reconnaissable, on pense comprendre quelque chose qui semble vaguement familier… Un instant plus tard, à nouveau la friture.

Pendant plusieurs mois, la principale tendance sur les marchés financiers a été : aucune tendance. Juste des parasites. Ainsi, au cours des quatre derniers mois, le Dow Jones Industrial Average a connu un nombre incroyable de journées avec des variations de plus de 100 points. Mais sur une base nette, le Dow n’a pas bougé au cours de cette période.

Depuis le 27 juillet, le Dow a gagné ou a perdu plus de 100 points deux jours sur trois. En outre, parmi ces journées, elles étaient nombreuses à varier en fait sur 200, 300 ou 400 points ! (En juin et juillet derniers, les journées à 100 points étaient encore relativement rares — seulement un jour sur trois).

Cependant, malgré ces journées éprouvantes, le Dow tourne encore autour des 12 000 points — exactement au niveau où il était déjà fin juillet. Clairement, la volatilité est à la hausse, même si ce n’est pas le cas des actions.

La Zone euro est probablement la principale responsable de cette volatilité stérile et qui ne mène nulle part. Un jour, l’euro semble destiné à sauter. Le lendemain, les dirigeants européens annoncent un effort de sauvetage qui plaît à tout le monde… puis, peu après, le plaisir s’estompe tandis que tout le monde commence à douter que le dernier plan de sauvetage sauvera quoi que ce soit. Beaucoup de parasites… pas de signaux clairs.

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Après les élections présidentielles, le chaos ?
Continuez votre lecture pour découvrir ce qui pourrait nous attendre dès mai 2012… voire avant — et surtout comment agir pour ne pas être balayé avec le reste.

Tout est expliqué ici : il y a urgence, alors n’attendez pas.

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▪ Les seuls signaux clairs qui semblent nous parvenir à travers la friture sont ceux que nous ferions mieux de ne pas entendre — comme la musique de mariachis qu’on capte parfois le long de la Route 66.

Pour commencer, les actions des marchés émergents dérapent depuis des mois — un phénomène qui annonce souvent un ralentissement de la croissance économique mondiale.

De plus, la plupart des rapports économiques récents du monde entier suggèrent que les marchés émergents pourraient être sur quelque chose. Autrement dit, ils ne chutent pas pour rien.

« L’activité manufacturière se contracte en Europe et en Asie », rapporte Reuters. « L’indice PMI officiel chinois montre une contraction de l’activité manufacturière en novembre pour la première fois en trois ans, tandis qu’un indice PMI semblable montre que la croissance de l’activité manufacturière en Inde est en perte de vitesse ».

Entre-temps, continue Reuters, « l’indice PMI de la Zone euro a été confirmé à 46,4, son niveau le plus bas depuis deux ans ; l’activité manufacturière de ses deux plus grandes économies, la France et l’Allemagne, s’affaiblit. L’indice PMI du Royaume-Uni est tombé à 47,6 en novembre, son plus bas niveau depuis juin 2009, preuve supplémentaire que l’économie britannique est en terrain glissant ».

Jusqu’à présent, l’économie américaine — comme son marché boursier — a continué d’avancer, certes difficilement. Rien de génial mais rien de catastrophique non plus. C’est là une bonne nouvelle, relativement. Mais résister n’est pas la même chose qu’être « à l’épreuve des balles ».

Comme l’a récemment observé Dan Amoss, chroniqueur au Strategic Short Report, même si l’économie américaine est résistante, elle pourrait succomber aux mauvaises conditions qui l’entourent.

« L’Economic cycle research institute (ECRI), l’une des rares entreprises fiables en prévisions économiques, montre que l’économie américaine ralentit par rapport à son taux de croissance précédent », observe Dan. « Le graphique ci-dessous montre l’ECRI Weekly leading index (en bleu, échelle de gauche) et le taux de croissance de cet indice (en rouge, échelle de droite) ».

« Depuis fin octobre, le taux de croissance du WLI a rapidement cessé de chuter, de -10% à -7% récemment. On pourrait décrire l’économie américaine comme résistante. Cependant, cette résistance des données économiques américaines n’est pas cohérente avec ce que nous voyons du reste de l’économie mondiale. Il y a quelque chose qui cloche ».

Autrement dit, la prudence reste de mise. En dépit d’un éventuel « rally de Noël », les valeurs américaines restent très vulnérables face à une Union européenne qui lutte pour ne pas se déliter et face à une économie mondiale qui lutte pour se développer.

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