▪ Nous avons vu les dernières lueurs de l’année 2014 dans la classe affaires d’un vol Air France. Nous l’avons fêtée au champagne et nous sommes réveillé en 2015 en pensant à vous.
De nombreux lecteurs nous ont écrit pour nous offrir leurs meilleurs voeux pour la nouvelle année. D’autres nous ont complimenté sur notre nouveau livre (à paraître prochainement en France) et sur tous les nouveaux projets en cours aux Publications Agora. Merci à tous… et meilleurs voeux pour 2015. Nous espérons contribuer à en faire une belle année pour vous.
Des lecteurs nous accusent souvent de "négativité" ou de "pessimisme" excessif. Généralement, ils demandent également des "solutions". Le début d’une nouvelle année est sans doute un bon moment pour répondre à ces sujets.
A cette époque, de nombreux rédacteurs et commentateurs présentent des listes de ce qui pourrait se passer durant l’année. Il s’agit pour la plupart d’extrapolations sur des tendances déjà en cours. Les tendances se poursuivent jusqu’à prendre fin… ce qui dure souvent de nombreuses années. "Plus ça change, plus c’est la même chose" — voilà ce qui se passe généralement.
Le pari le plus sûr doit tenir compte des conséquences d’une erreur. C’est là que la négativité entre en scène |
Cela n’en fait pas le pari le plus sûr, cependant. Le pari le plus sûr doit tenir compte des conséquences d’une erreur. C’est là que la négativité entre en scène. Le marché boursier pourrait continuer de grimper en 2015. Les investisseurs pourraient continuer de prier Sainte Janet, avec des résultats positifs. Le PIB américain pourrait continuer de grimper.
▪ Mais si tout ça n’arrivait pas ?
Les principaux médias, les politiques et l’industrie financière se feront un plaisir de vous expliquer pourquoi tout sera rose en 2015. Et regardez l’évolution des cours l’an dernier ! Selon Bloomberg :
"’Les investisseurs et les traders, ces dernières années, ont été conditionnés à acheter les creux’, a déclaré Quincy Krosby, analyste de marché basé à Newark, dans le New Jersey, chez Prudential Financial Inc., qui gère 1 000 milliards de dollars d’actifs. ‘Cette année n’a pas fait exception’.
Les actions ont enregistré 107 jours de baisse en 2014, deux de plus qu’en 2013, et n’ont jamais décliné plus de trois séances d’affilée, une première sur les données Bloomberg compilées depuis 2000. Les valeurs ont grimpé en moyenne de 0,1% les journées suivant une chute, contribuant à nourrir une avance de 235 points sur le S&P 500 — lequel a poussé son rendement annualisé sur 10 ans à 7,8%. Il était à -4,5% rien qu’en mars 2009.
Les entreprises font ce qu’elles peuvent pour maintenir les cours au plus haut. Durant les trois premier trimestres de l’année, elles ont dépensé 515 milliards de dollars en rachats d’actions — un taux qui, s’il était maintenu, serait inférieur à celui de 2007 seulement, selon des données de Birinyi".
L’optimisme est suracheté. De sorte que même si 2015 se révèle être une bonne année, il y aura peut-être peu de profits à faire. |
Comment faire mieux que ça ? C’est bien là le problème : c’est probablement impossible. L’optimisme est suracheté. De sorte que même si 2015 se révèle être une bonne année, il y aura peut-être peu de profits à faire.
Si les choses ne tournent pas comme espéré, en revanche, les pertes pourraient être vertigineuses. C’est alors qu’on entendrait pleurs et grincements de dents ! C’est pour cette raison qu’un peu de "négativité" pourrait être une bonne chose : elle est survendue…
Que pourrait-il se passer en 2015 ?
Avec ceci en tête, voici une petite dose supplémentaire de pessimisme… Un bref passage en revue de quelques discontinuités — quelques tendances qui pourraient nous surprendre en 2015 :
Les valeurs pourraient chuter. Pourquoi pas ? Elles grimpent depuis six années consécutives. Il faut bien qu’elles baissent un jour.
Les obligations pourraient baisser elles aussi. Le marché obligataire est haussier depuis 1982. Cela aussi doit prendre fin un jour.
Le pétrole pourrait grimper. La bulle créée par la Fed sur le marché pétrolier a éclaté. La production devrait désormais diminuer… tandis que la Fed maintient son taux directeur proche de zéro… et que les banques centrales du Japon, de la Chine et d’Europe continuent d’injecter.
L’inflation pourrait nous surprendre. Nous nous sommes habitués à une chute de l’inflation et à des prix bas tous les jours. L’IPC américain, par exemple, baisse depuis 33 ans. Mais aucune loi ne dit qu’il doit continuer. Et quand l’augmentation des prix dépassera les 2%, quelle grande banque centrale aura le courage de resserrer sa politique ?
Ce ne sont là que les changements de tendance les plus évidents et les plus inévitables. Il y a aussi des guerres, des krachs et des désastres naturels que nous ne pouvons pas prévoir mais qui pourraient se révéler dévastateurs pour des millions de gens.
Chacune de ces choses — qu’elles soient inévitables ou imprévisibles — pourraient déclencher la "récession de 25 ans" expliquée par Jim Rickards. Un marché baissier des actions pourrait durer un quart de siècle — comme celui du Japon. L’économie américaine pourrait entrer dans un ralentissement de 25 ans — comme celle du Japon. Le gouvernement US pourrait réagit comme celui du Japon — et faire faillite, comme le fera le Japon.
Quelles sont les solutions ?
Restez à l’écoute.