La Chronique Agora

Accident droit devant !

Fed, inflation, dette

La Fed garde le cap de sa politique monétaire et nous conduit tout droit à la catastrophe.

Notre prêtre nous a raconté une blague :

Une femme entend à la radio qu’une voiture circule à contresens sur l’autoroute. Elle appelle son mari, qui est en train de se rendre en ville.

« Fais attention, chéri », lui dit-elle. « Il y a un abruti qui conduit à contresens. »

« Tu plaisantes ? », lui répond-il. « Il y en a des dizaines. Ils conduisent tous à contresens ! »

Aller à contresens de la marche peut se révéler fatal. Et on cite souvent les règles de conduite sur la route pour insister sur le fait qu’il est nécessaire que tout le monde aille dans le même sens.

C’est ce que nous essaierons de montrer et de comprendre aujourd’hui. Vous comprendrez très rapidement pourquoi cela est important.

Lorsque le gouvernement fédéral a décidé de réduire l’offre de biens et de services (mise à l’arrêt de l’économie durant la pandémie de Covid) et de doper la demande (via la planche à billets et des aides financières), la suite des événements était courue d’avance : les prix allaient augmenter.

Une observation évidente

Ce n’était pas dur à comprendre ; il s’agissait de l’observation la plus basique et la plus évidente. Les seuls qui n’ont pas été fichus de le voir sont ceux qui ont été payés pour fermer les yeux : la Fed, le Trésor et Wall Street. Bloomberg :

« La secrétaire du Trésor, Janet Yellen, a admis sans détour qu’elle s’était trompée l’an dernier lorsqu’elle avait déclaré que la forte inflation ne serait pas un problème tenace.

‘Je me suis trompé dans mes prévisions d’inflation’ a-t-elle déclaré lors qu’un entretien diffusé mardi dernier sur CNN. ‘Il y a eu des chocs inattendus et massifs sur l’économie, qui ont fait flamber les prix de l’énergie et des produits alimentaires et qui ont créé des difficultés d’approvisionnement qui ont affecté notre économie plus sérieusement que je ne le pensais à l’époque.’ »

Malgré un parcours universitaire prestigieux (Brown, Yale, Harvard, la London School of Economics) et 23 ans dans les arcanes du gouvernement américain, Janet Yellen n’a pas su voir venir les choses. Ancienne présidente de la Fed et désormais secrétaire du Trésor américain, elle n’a pourtant pas su faire le lien entre les causes et les conséquences.

Et pourtant, c’est la femme qui est censée guider les Etats-Unis sur la voie de la reprise, en compagnie de Jerome Powell. N’est-ce pas le comble de l’ironie ?

Récemment, nous avons soutenu une idée plus subtile, celle que l’économie n’est pas circulaire, mais linéaire. Elle ne se rétablit jamais totalement. Cela signifie qu’elle ne revient jamais à son point de départ. Le temps ne file que dans un sens. L’économie également. Une fois que le soleil s’est couché, le jour s’en va pour toujours. Or, une économie ne se remet jamais des dégâts causés par des gens comme Janet Yellen. Elle se contente d’aller de l’avant, du mieux qu’elle peut.

Trébucher et tâtonner

Mais ce qui se passe dans l’économie américaine dépasse largement les hésitations et les tâtonnements de Janet Yellen. C’est plus simple que la politique de la Fed consistant à falsifier le coût du capital ou le déficit budgétaire du gouvernement fédéral. Cela touche les mécanismes de la création de la richesse, qui laissent un grand nombre de gens sur le bas-côté de la route.

Comme nous l’avons déjà expliqué, les gens s’enrichissent en travaillant, en inventant, en épargnant, etc. Généralement, plus on leur fiche la paix, plus ils créent de la richesse.

Nous avons également vu qu’il est impossible de forcer les choses (le cas de l’Union soviétique me vient directement à l’esprit). Il est impossible d’obliger les gens à travailler pour créer de la richesse. Et si vous pouviez le faire (en abaissant les taux d’intérêt, en imprimant de la monnaie), il y aurait bien plus de riches dans le monde.

Les choses ne sont pas aussi simples. Il y a des règles qu’il faut respecter si vous voulez une société prospère. Mais ce ne sont pas des ordres. Les règles qui permettent aux gens de s’enrichir ne sont ni des décrets de dictateurs ni des lois votées au Congrès. Ce sont des règles que les gens suivent car elles les aident à atteindre leurs objectifs.

Consensus vs diktat

Aux Etats-Unis, les gens conduisent à droite. En Irlande, ils conduisent à gauche. Les gens ne peuvent pas choisir le côté de la route sur lequel ils souhaitent conduire. Il ne peut pas y avoir une partie de la population conduisant à droite et une autre partie conduisant à gauche. Ils doivent s’accorder. Alors, la personne qui conduit à contresens, sur le mauvais côté de la route, est un danger pour lui et pour les autres.

Il existe d’autres règles importantes : ne pas voler, ne pas tuer, dire « s’il vous plaît » et « merci », ne pas créer de la fausse monnaie, ne pas mentir. Ce sont des règles qui suscitent un consensus et que les gens suivent car elles les aident à atteindre leurs objectifs. Sont-elles parfois ignorées ? Y a-t-il des gens qui ne respectent pas ces règles ? Bien sûr, certaines personnes finissent toujours par se retrouver du mauvais côté.

Certaines personnes sont également des hors-la-loi. Mais le plus intéressant est que la loi finit parfois par jouer contre les gens.

Il est possible d’adopter une loi pour donner plus de corps à une règle de consensus. Mais sans consensus, la loi n’est qu’un diktat. Elle n’aide pas les gens à atteindre leurs objectifs. Elle les oblige à emprunter un chemin qui n’est pas le leur. Pas un chemin menant à la « reprise » économique, mais un chemin qui les mène vers un endroit où ils ne souhaitent pas aller.

Affaire à suivre…

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