La Chronique Agora

+90% : le café atteint un sommet. Faut-il jouer le retournement ? (2)

▪ L’arabica grimpe, grimpe, grimpe, comme nous l’avons vu hier — mais où va-t-il s’arrêter ? La réponse ci-dessous…

▪ Autres facteurs haussiers
Outre la pénurie, un autre facteur stresse les investisseurs et maintient les cours à des niveaux élevés : le risque de sécheresse au Brésil (l’été commence dans l’hémisphère sud), qui pourrait nuire à la récolte à venir. En effet, les plantations de café ont besoin d’eau pendant la période de floraison des arbres en octobre (et en mars).

Autre souci : l’humidité en Colombie qui fait peser le risque de voir se développer des champignons. Ce qui nuirait aux rendements.

Et enfin, l’affaiblissement prévisible du dollar.

▪ Les prix vont-ils continuer de progresser ? Voici mon avis
Les prix peuvent encore rester à des niveaux élevés quelques semaines à mon avis. Mais pas plus. Ensuite, je m’attends à une baisse. Voici pourquoi.

Arrivages en vue
La récolte brésilienne est en cours et la récolte colombienne commence en octobre. Voilà qui lèvera la pression et mettra un terme aux tensions actuelles et à l’étroitesse du marché.

Les récoltes du Mexique et du Guatemala permettront de compenser les éventuelles insuffisances colombiennes en volumes – mais malheureusement pas en qualité.

La production 2010/2011 est attendue en très forte hausse
Vous le savez, les pieds de café produisent abondamment qu’un an sur deux. La prochaine récolte du Brésil devrait s’afficher en hausse de 25% par rapport à la précédente, passant de 43 millions à presque 54 millions de sacs (selon la banque Macquarie), voire jusqu’à 60 millions selon certaines les estimations. Elle devrait être exceptionnelle. Plus globalement, la production mondiale est attendue en hausse de 10%.

▪ Le marché devrait redevenir excédentaire
Cela permettrait de renflouer les stocks, qui ne sont toutefois pas à des niveaux dramatiquement bas. Nous ne sommes pas en 1997 ! Voilà qui lèvera la pression sur les prix.

▪ Comment investir ?
A 198 cents, les prix sont à mon avis au sommet. Comme je vous le disais, même s’ils peuvent encore rester élevés quelques semaines, je m’attends ensuite à un repli des cours. Donc :

– Si vous êtes investi en café : prenez vos bénéfices.
– Pour les plus téméraires, c’est probablement le moment de se placer pour jouer le repli jusque vers les 135 cents.

▪ Voici les deux facteurs qui soutiendront le café encore quelques semaines
Surveillez-les de près :

– Le prévisible affaiblissement du cours du dollar.
– Le risque de sécheresse au Brésil. Sur ce point, nous serons assez rapidement fixés. Habituellement les pluies arrivent avec le mois d’octobre. Cette année, seront-elles au rendez-vous ? A voir.

▪ Et pour les amateurs de café…
Sincèrement, si vous aimez le café et avez l’occasion de goûter des grands crus, craquez sur les exceptionnels "Blue Mountain" de Jamaïque (qui poussent à 2 000 mètres sur des terres volcaniques qui lui donnent un goût fruité et léger), et sur la "Lucie Royale" du Zimbabwe, parfaitement équilibrée, fruitée et acidulée (ce café pousse en altitude lui aussi).

J’ai aussi un petit faible pour le fameux moka "Sidamo" d’Ethiopie. Et l’indien "Malabar", très doux car "moussonné".

Voilà, vous savez tout !

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