▪ "Nous devons réduire la dette", a déclaré notre ami Nassim Taleb cette semaine sur la chaîne CNBC. Il parle bien sûr de la dette gouvernementale. "Malheureusement, c’est la seule solution". C’est aussi la moins probable.
Le rapport trimestriel sur les flux de capitaux de la Réserve fédérale montre que les foyers américains ont réduit leur dette de 2,4% au cours du premier trimestre. La dette des entreprises n’a pas bougé. Mais la dette des gouvernements locaux et d’Etat a augmenté de 4,3%. Et la dette du gouvernement fédéral a gonflé de 18,5%.
Et qu’avons-nous en échange ? "Nous avions moins de dettes cumulées [il y deux ans]", déclare Taleb, "et plus de gens avec un emploi. Aujourd’hui, il y a plus de risques dans le système et une base fiscale plus petite".
"Obama nous a promis de faire tomber le chômage à 8%, grâce aux mesures de relance", continue-t-il. "Cela n’a pas fonctionné. Ce n’est pas que [l’administration] fasse des erreurs, c’est simplement qu’elle ne sait rien faire de bien".
Le résultat de tout ça — à la fois ici et à l’étranger — c’est ce qu’un des dirigeants de Pimco, Bill Gross, appelle une "impasse keynésienne".
L’idée de résoudre le problème de la dette avec plus de dette est largement "considérée comme un élixir magique qui se serait transformé en poison", selon un e-mail envoyé cette semaine par Anthony Crescenzi.
"Le temps, les dévalorisations, et les rééchelonnement de la dette pourraient être les seules portes de sortie pour de nombreux pays".
▪ Peut-être que la bourse le ressent de manière inconsciente ; cela expliquerait pourquoi elle montre cette espèce de désordre bipolaire financier qui règne depuis quelque temps. Cette semaine nous a apporté un autre épisode maniaque, propulsant les principaux indices de près de 3% et le Dow au-delà des 10 000, une nouvelle fois, sans raison évidente.
Un épisode dépressif a suivi. Le ministère du Commerce US a annoncé une chute de 1,2% dans les ventes au détail entre avril et mai… la première chute en huit mois. C’est un autre de ces chiffres "inattendus" qui, de plus en plus, mettent une véritable raclée aux investisseurs. Dans ce cas-là, les chiffres étaient "pires que prévu", selon MarketWatch.
Et ensuite ? Eh bien, observez les graphiques ci-dessous…
Chez Westwood Capital, on rapproche ces graphiques par deux aspects — un pic de la bulle et une période de panique à la vente suivie par un rebond rapide. Vous verrez aussi ce qui pourrait devenir un troisième point commun — le rebond qui tourne court en avril 1930, et pourrait faire de même en avril 2010.
Evidemment, il y a des différences. En 1929, il a fallu seulement trois mois pour que le pic passe. Cette fois-ci, il en a fallu près de 18. Comme disait Mark Twain, l’histoire ne se répète pas, mais elle a tendance à rimer.