La Chronique Agora

115 ans de PIB afghan : où est l’argent ?

Afghanistan

La guerre en Afghanistan a coûté des sommes colossales aux autorités américaines. Où est allé cet argent – et pourquoi aucun compte n’a jamais été sérieusement demandé, notamment dans les médias grand public ?

Une citation du sociologue sri-lankais Indi Samarajiva, dans la droite ligne de nos réflexions d’hier :

« La guerre américaine en Afghanistan était une escroquerie à 2 260 Mds$. Quelqu’un a empoché tout cet argent, et ce n’était certainement pas le peuple afghan.

Cette somme représente 115 ans de PIB afghan, et elle est allée principalement aux marchands d’armes, à l’armée US corrompue et aux politiciens US corrompus. Parallèlement, les talibans peuvent garder leurs armes. Ce n’était pas seulement du gâchis, c’est une gigantesque fraude. »

Les personnes responsables de cette escroquerie ne devraient-elles pas au moins être en prison ? Ne faudrait-il pas ériger un gibet devant le Capitole… et y pendre Petraeus et Bush… pour servir d’avertissement à la prochaine équipe de va-t-en guerre ?

Au lieu de cela, les gens responsables de la guerre siègent désormais au conseil de Raytheon et Boeing. Ils sont consultants sur des questions de « défense » et vivent dans de somptueuses demeures… comme s’ils n’avaient honte de rien.

Silence assourdissant

Un policier a tué George Floyd, et les médias se sont déchaînés.

En Afghanistan, les soldats US ont tué des milliers de gens. Où est la presse ? Ou sont les exigences de justice ? Où sont les enquêtes – que savaient-ils ? Quand le savaient-ils ? Et combien d’argent ont-ils gagné dans cette affaire ?

Silence.

Pourquoi ? Parce que les médias étaient dans le coup depuis le début.

Dan Cohen, dans Behind the Headlines :

« Imaginez un pays où il n’y a pas de séparation entre le gouvernement, l’armée et les médias. Beaucoup d’Américains penseraient à la Chine, la Russie ou la Corée du Nord, mais c’est une description parfaite des Etats-Unis aujourd’hui. »

Lorsqu’on lit les nouvelles, on pense peut-être obtenir des informations de la part d’une source objective. Souvent, ce qu’on obtient en réalité est un communiqué de presse de la part du gouvernement US, filtré par un « journaliste » aux ordres.

Accès spécial

Voilà comment cela fonctionne…

Un think tank est créé, comme le Center for a New American Security (CNAS). Il encaisse des millions de dollars de la part de l’industrie de la défense, des compagnies pétrolières, des grandes banques et de certains gouvernements étrangers.

Ensuite, il « sponsorise » des journalistes, du Washington Post par exemple, qui suivent les questions de défense et se voient octroyer un « accès » spécial au Pentagone.

Naturellement, les journalistes ont beaucoup de sympathie pour le secteur de la défense… et pour le gouvernement et toutes ses œuvres.

Ce ne sont pas des observateurs objectifs de l’aile militaire du Deep State ; ils en font partie.

Et Facebook, Twitter et Google ? Quel rôle jouent-ils ?

A suivre…

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